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Edito de Alain SAYADA  » La haine ne chôme pas ! »

Vendredi 1er mai était censé être la fête du travail. Mais la haine ne part jamais en vacances, même les jours fériés. Au défilé des organisations syndicales, censées s’occuper des droits des travailleurs, se sont joints de nombreux membres d’organisations antisémites et anti-sionistes dont « Gaza Firm » et le « BDS. »

Et une quarantaine d’entre eux s’est ruée sur deux jeunes juifs en les frappant, avant le défilé des organisations syndicales.

Que le plus gros contingent d’ennemis de la communauté juive et d’Israël puisse défiler impunément dans Paris, que ceux-là même qui appellent régulièrement au boycott d’Israël avec le soutien des partis d’extrême-gauche comme le Front de Gauche, le NPA et bien d’autres puissent répandre la désinformation et leur haine abjecte est déjà plus qu’inquiétant. Mais le plus étonnant, c’est que cela se soit passé dans une artère très fréquentée par la communauté juive : le boulevard Voltaire. Le quartier compte nombre de synagogues, commerces et restaurants cashers.

 

Nous pouvons donc, tout naturellement, nous poser la question : comment la préfecture a-t-elle pu laisser faire ? N’était-il pas possible de mettre un frein à la provocation et au risque en obligeant les organisateurs à choisir d’autres trajets ? Les forces de l’ordre attendent-elles un autre bain de sang pour arrêter de faire les autruches ?

 

Ce que nous retiendrons, au-delà du climat malsain qui règne sur le sol français et déchaîne la haine en toutes occasions, même les plus pacifistes, c’est le comportement de nos jeunes de la LDJ et du BETAR qui, sur un simple appel, se sont mobilisés pour être présents très rapidement sur les lieux afin de protéger les commerces de la communauté et nos coreligionnaires venus faire leur course comme tous les vendredis, pour préparer leur shabbat. Ces jeunes, sont souvent décriés par nos instances communautaires, notamment par le Crif, que nous n’avons pas entendu sur cette affaire.

 

Le Crif qui, je vous le rappelle, avait lâché nos jeunes à la Roquette et à Sarcelles, avait même soutenu l’idée de dissoudre la LDJ… Où était le Crif et ses membres en ce 1er mai ? Ses instances dirigeantes faisaient-elles le pont, pour profiter d’un long week-end au soleil ? D’autres, pourtant, comme le BNVCA ont répondu présent et son président Sammy GHOZLAN avait déjà envoyé des représentants sur les lieux dès l’annonce des agressions, ainsi que des membres de l’OJE.

 

A l’heure où j’écris ces lignes, un communiqué de presse du Crif me parvient, dénonçant et condamnant la profanation de la plaque à la mémoire d’Ilan Halimi, à Bagneux (Hauts-de-Seine), lieu de son calvaire. Rien, en revanche, sur les deux agressions antisémites du 1er Mai à Paris. Défendre la mémoire, c’est bien.Défendre la mémoire et protéger les vivants, c’est mieux. La Direction du Crif n’est une fois de plus, pas la hauteur des responsabilités qui sont les siennes.

 

Dirigeants du Crif, il est temps de vous réveiller ! Allons-nous laisser nos enfants et nos familles se  faire agresser dans les rues de Paris sans réponse ? Il ne se passe plus une semaine sans que la communauté juive soit la cible d’agressions : la semaine dernière, c’était à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), ce shabbat donc, ce sont 2 jeunes qui ont été agressés, et dimanche matin, le vandalisme de la plaque en mémoire de celui qui est devenu un  symbole, « Ilan Halimi » clôturait ce triste week-end.

 

Toucher à Ilan, oser s’attaquer à sa mémoire, c’est s’attaquer aux juifs de France, c’est s’attaquer à la France, aux valeurs républicaines. Mais si nos propres institutions sont impuissantes à nous protéger, pourquoi en voudrait-on à nos ennemis de savoir si bien profiter de ces failles ?

 

Nous, juifs de France, seront toujours debout pour combattre l’antisémitisme, pour défendre la grandeur de la France, notre attachement à ses fondements républicains autant que le droit pour l’Etat d’Israël, d’exister, de prospérer et d’assurer sa sécurité et celle de ses citoyens. Pour nous, il n’existe pas de petite ni de grande cause. Partout où la violence, l’antisémitisme et la haine passent, partout nous nous lèverons pour dire notre fierté d’être des citoyens français, juifs et sionistes. Et nous expliquerons, à ceux qui sont censés nous défendre et nous protéger que nous attendons leurs réactions et leurs actions sur tous les fronts. Que l’on agresse un juif, que l’on vandalise une plaque, que l’on manifeste en appelant au boycott d’Israël…

 

Monsieur Cukierman, vous, le Président du Crif, vous, qui vous considérez comme le représentant des juifs de France, tenez-vous le pour dit ! Nous attendons, d’ailleurs, votre communiqué de presse. Dûment complété…

 

Am Israel Hai

Alain Sayada

 

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