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La guerre en Syrie provoque la colère de Druzes du Golan

La guerre en Syrie a débordé sur le
Golan occupé par Israël où deux blessés syriens se sont fait lyncher par des
Druzes accusant Israël d’aider les rebelles au moment où leurs
coreligionnaires sont sous leur feu en Syrie.
Des dizaines d’habitants du village druze de Majdal Shams ont attaqué lundi
soir à coups de pierre une ambulance militaire israélienne transportant deux
blessés syriens censés recevoir des soins en Israël.
Ils ont tiré les deux blessés de l’ambulance parce qu’ils les soupçonnaient
d’être des combattants rebelles en Syrie. Puis se sont livrés à un lynchage
sans précédent de ce côté du Golan, tuant un des deux blessés et laissant le
second dans un état critique.
Israël compte une importante minorité druze surtout dans le nord. La
plupart d’entre eux, soit environ 110.000 personnes, ont la nationalité
israélienne et sont astreints au service militaire obligatoire, contrairement
à d’autres minorités arabes.
20.000 autres Druzes vivent dans la partie occupée par Israël du plateau du
Golan. Détenteurs d’un laissez-passer israélien sans avoir la nationalité, ils
se considèrent comme Syriens.
Un temps à l’écart des affrontements entre partisans et opposants au régime
de Bachar al-Assad, les Druzes de Syrie ont été rattrapés par la guerre civile
qui ravage depuis plus de quatre ans la Syrie: ils sont désormais pris en étau
par des groupes rebelles et jihadistes internationaux alors qu’ils sont
traditionnellement partisans du régime de Bachar al-Assad.

– Un ‘acte grave’ –

Lors de violences inédites contre cette communauté, au moins 20 Druzes de
Syrie ont été tués dans un village du nord-ouest par le Front Al-Nosra, la
branche syrienne d’Al-Qaïda, mi-juin.
Le sort des Druzes de Syrie suscite émoi et colère chez leurs
coreligionnaires en Israël et sur le Golan occupé par Israël. Avant les
lynchages de lundi soir, des Druzes avaient bloqué non loin un véhicule
militaire parce qu’ils pensaient qu’il transportait des rebelles syriens
blessés.
Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a dénoncé les lynchages
comme « un acte grave ». « Les autorités feront appliquer la loi de façon
extrêmement ferme », a-t-il averti.
A l’issue d’une réunion en urgence, les leaders spirituels et politiques
des Druzes en Israël ont condamné les violences. « Ceci ne nous ressemble pas,
c’est un acte déplorable commis par des voyous. La religion druze, ses valeurs
et ses traditions interdisent de faire le moindre mal à un blessé », a martelé
à l’AFP le cheikh Mouafaq Tarif.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyhu a lui aussi appelé au calme
« la splendide communauté druze avec laquelle nous avons des liens fraternels ».
« J’appelle les dirigeants druzes à calmer les esprits et à dire à chaque Druze
citoyen d’Israël: respecte la loi, respecte les soldats israéliens et ne
laisse personne appliquer sa propre loi », a-t-il dit.
Mais loin du discours d’apaisement tenu en Israël, sur le Golan, où des
manifestations pro-Assad sont régulièrement organisées, les esprits restent
échauffés et les rebelles haïs.

– De ‘jeunes héros syriens’ –

Israël affirme que les 1.600 Syriens qu’il a soignés ces trois dernières
années étaient tous des civils. Mais les Druzes n’en croient rien.
Israël ne soigne « pas en fonction de la race, de la couleur ou de la
religion. Nous prodiguons une aide humanitaire vitale à quiconque demande de
l’aide une fois à la frontière », assure à l’AFP Arye Shalicar, un porte-parole
de l’armée israélienne, faisant référence à la ligne de démarcation qui
traverse le Golan.
Israël occupe depuis 1967 quelque 1.200 km2 du plateau du Golan, qu’il a
annexés en 1981, alors qu’environ 510 km2 restent sous contrôle syrien.
L’annexion du Golan par Israël est illégale aux yeux de la communauté
internationale
Israël a de nouveau assuré que les deux hommes à bord de l’ambulance
étaient des « civils syriens ».
Mais l’agence officielle syrienne Sana, qui qualifie tous les opposants au
régime de « terroristes », les a présentés comme des « terroristes du Front
Al-Nosra ». « Les jeunes héros syriens qui les ont punis pour leur participation
dans les attaques contre la patrie et son peuple » ont bien fait, selon elle.
« Nous accuser d’aider le Front Al-Nosra est incorrect », a rétorqué le
porte-parole militaire israélien Moti Almoz sur la radio militaire.
Damas accuse régulièrement Israël d’être derrière les groupes qui
combattent son régime, ce qu’Israël dément formellement.
jjm-sbh/lal/jri

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