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Plan de paix de Kerry: clash diplomatique entre Israël et les Etats-Unis (PAPIER GENERAL)

JERUSALEM, 14 jan 2014 (AFP) – Un nouveau clash diplomatique a éclaté mardi
entre Israël et son allié stratégique américain à la suite de la virulente
attaque personnelle du ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon contre le
secrétaire d’Etat John Kerry, accusé de ne rien comprendre au conflit
israélo-palestinien.
« Le secrétaire d’Etat John Kerry – qui est arrivé ici déterminé, et qui est
animé par une obsession incompréhensible et une sorte de messianisme – ne peut
rien m’apprendre sur le conflit avec les Palestiniens », a assené M. Yaalon
dans des conversations privées avec des officiels israéliens et américains
rapportées mardi par le quotidien Yediot Aharonot.
« La seule chose susceptible de nous sauver est que John Kerry remporte le
prix Nobel (de la Paix) et nous laisse tranquilles », a ironisé le ministre de
la Défense, selon le journal.
Le Département d’Etat américain a qualifié d' »insultants » les propos de M.
Yaalon alors que John Kerry s’efforce depuis juillet dernier de parvenir à un
accord de paix entre Israël et les Palestiniens.
« Les remarques du ministre de la Défense, si elles sont confirmées, sont
insultantes et inappropriées en particulier compte tenu de ce que font les
Etats-Unis pour la sécurité d’Israël », a déclaré Jennifer Psaki, porte-parole
du Département d’Etat, à des journalistes après une visite de M. Kerry au
Vatican.
Mardi après-midi, M. Yaalon a tenté de calmer le jeu, en publiant un
communiqué dans lequel il a qualifié les Etats-Unis de « plus importants
alliés » d’Israël, mais sans démentir les propos qui lui ont été prêtés.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dû s’inscrire en faux contre les
déclarations de son ministre lors d’un discours au Parlement. « Il y a parfois
des divergences avec les Etats-Unis, mais elles portent toujours sur le fond
et non sur les personnes », a souligné M. Netanyahu.
M. Yaalon, un faucon du gouvernement de Benjamin Netanyahu, a critiqué plus
spécifiquement des propositions américaines sur la sécurité en Cisjordanie, en
particulier dans la vallée du Jourdain, le long de la frontière avec la
Jordanie.
« Le plan américain de sécurité qui nous a été présenté ne vaut pas le
papier sur lequel il est écrit. Il n’assure ni la sécurité ni la paix », a-t-il
tranché.
Polémique sur les colonies

« Pour le moment, nous sommes les seuls à avoir concédé quelque chose – la
libération de prisonniers (palestiniens) – alors que les Palestiniens n’ont
rien donné », a poursuivi M. Yaalon, un des dirigeants du Likoud (droite
nationaliste) de M. Netanyahu.
Israël s’est engagé à relâcher en quatre temps un total de 104 détenus
palestiniens afin de permettre la relance des négociations avec les
Palestiniens. Mais lors des trois premières phases, les libérations se sont
accompagnées d’annonces de constructions dans les colonies.
La ministre de la Justice Tzipi Livni, chargée des négociations avec les
Palestiniens, a critiqué son collègue de la Défense: « on peut s’opposer aux
négociations de façon argumentée et responsable, sans compromettre les
relations avec notre meilleur ami ».
Une autre polémique israélo-américaine a éclaté mardi à la suite d’une
déclaration du ministre israélien du Logement Uri Ariel, un fervent partisan
de la colonisation, qui a assuré que les récents projets de construction
annoncés par Israël l’avaient été « en coordination » avec les Etats-Unis.
Mais un haut diplomate américain, réitérant la condamnation américaine de
la colonisation, a affirmé que M. Kerry n’avait « jamais rencontré ni parlé
avec Uri Ariel et que par conséquent rien n’avait été coordonné ou agréé avec
lui ».
De hauts responsables israéliens, s’exprimant sous le couvert de
l’anonymat, ont récemment vilipendé M. Kerry dans la presse. L’un d’eux a même
reproché au secrétaire d’Etat de pas connaître ses dossiers et de ne pas
savoir lire les cartes présentées.
Malgré sa détermination et son énergie, M. Kerry, qui a effectué dix
voyages dans la région depuis mars 2013, n’a jusqu’à présent pas réussi à
convaincre les deux camps de se rallier à son plan de paix.
Les relations entre le gouvernement de M. Netanyahu et l’administration
Obama ont été marquées depuis 2008 par des désaccords à répétition, qu’il
s’agisse du nucléaire iranien ou du processus de paix au Proche-Orient.
bur-agr/jlr/hj

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