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Pour l’ancien patron de la DGSI : « On a préféré faire le mariage pour tous et attendre un nouvel attentat »

Bernard Squarcini
Bernard Squarcini

Proche de Nicolas Sarkozy, Bernard Squarcini a dirigé la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) avant d’être débarqué en mai 2012 par le nouveau pouvoir. Il revient aujourd’hui dans le JDD sur l’attentat évité dimanche dernier à Villejuif (Val-de-Marne).

Interrogé par le JDD sur la tentative d’attentat du terroriste présumé Sid Ahmed Ghlam à Villejuif, Bernard Squarcini est formel : l’étudiant en ingénierie informatique disposait « d’un armement démesuré pour un seul homme » et « l’enquête de la brigade criminelle va démontrer qu’il dispose de complicités ».

Mais l’ancien patron de la DCRI, devenue la DGSI en 2014, se fait plus grinçant. Ce proche de Nicolas Sarkozy, qui a été en première ligne dans l’affaire Merah, avait été évincé dès l’arrivée au pouvoir de François Hollande. « Je constate que les mêmes qui nous accusaient de mille maux après l’affaire Merah disent aujourd’hui que la DGSI a bien fait son travail », affirme Squarcini. Et de lancer : « Depuis 2012, nous réclamons une nouvelle loi pour prévenir ce genre d’action. On a préféré faire d’abord passer une loi sur le mariage pour tous et attendre un nouvel attentat… » Un projet de loi du gouvernement sur le renseignement est actuellement débattu au Parlement.

Bernard Squarcini sur l’attentat déjoué : « Un armement démesuré pour un seul homme »

INTERVIEW – Bernard Squarcini, ancien chef de la Direction générale de la sécurité intérieure et proche de Nicolas Sarkozy, revient dans le JDD sur l’attentat évité dimanche dernier à Villejuif dans le Val-de-Marne.

Bernard Squarcini*Paru dans leJDD

Bernard Squarcini, ancien chef de la Direction générale de la sécurité intérieure. (Maxppp)

En tant qu’ancien patron de la DGSI, qu’est-ce qui vous interpelle dans ce projet avorté d’attentat?
Pas la cible. Avec les Juifs, ceux qu’ils appellent les mécréants ou les croisés sont des objectifs logiques dans la surenchère à laquelle se livrent Daech et Al-Qaida. L’auteur présumé? Un étudiant en ingénierie informatique : c’est la démonstration qu’ils veulent mettre à profit les compétences de leurs recrues pour la cause. C’est quelqu’un qui apparaît isolé mais qui, en fait, était en liaison avec la Syrie, avec le théâtre d’opérations. Il dispose d’un armement démesuré pour un seul homme, mais l’enquête de la brigade criminelle va démontrer qu’il dispose de complicités.

Encore un islamiste radicalisé qui, bien que signalé, passe entre les mailles du filet?
Nous ne pouvons appliquer que les règles d’un État de droit. Je constate que les mêmes qui nous accusaient de mille maux aprèsl’affaire Merah disent aujourd’hui que la DGSI a bien fait son travail. Depuis 2012, nous réclamons une nouvelle loi pour prévenir ce genre d’actions. On a préféré faire d’abord passer une loi sur le mariage pour tous et attendre un nouvel attentat…

Qu’est-ce que la future loi sur le renseignement aurait pu changer dans le cas de Sid Ahmed Ghlam?
Nous aurions pu plus facilement intercepter les flux avec la Syrie ou retrouver les messages laissés sur les sites de stockage en ligne. Le cryptage n’est pas un problème. La plate-forme nationale de cryptage et de décryptement de la DGSE sait faire. Il faut résonner en matière de cible. Un même individu peut avoir 38 portables. L’IMSI catcher [une « valise » qui se substitue à une borne téléphonique et peut capter tous les portables qui s’y connectent] nous aurait sans doute permis de récupérer tous ses portables et de demander l’écoute de ces numéros à la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité. Plus on a d’outils dans la boîte, mieux on travaille. Plus les agents du renseignement seront juridiquement protégés, plus ils seront efficaces.

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