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Terrorisme : le risque d’attentat renforcé par « l’affaiblissement » de Daech

L’État islamique serait affaibli mais d’autant plus dangereux pour la France, d’après le procureur de la République, François Molins.

« L’affaiblissement de l’État islamique renforce le risque d’attentat » en France, estime, dans un entretien au Monde vendredi, le procureur de la République de Paris François Molins, qui met en garde contre la menace du retour des combattants djihadistes français.

French public prosecutor of Paris Francois Molins adresses a press conference on July 21, 2016, at the Paris courthouse. French truck killer Mohamed Lahouaiej Bouhlel was helped to prepare his Bastille Day attack by five suspects who are now in custody, prosecutor Francois Molins said on July 21, 2016. Molins said the four men and a women were "involved in the preparation" of the attack, which had been planned months in advance.  / AFP PHOTO / FRANCOIS GUILLOT

/ AFP PHOTO / FRANCOIS GUILLOT

Plusieurs revers qui les mettent aux abois. « Quand les organisations terroristes sont en difficulté sur zone, elles recherchent l’occasion de commettre des attaques à l’extérieur », relève François Molins. L’organisation djihadiste, qui a revendiqué notamment les attentats de novembre 2015 à Paris (130 morts) et l’attaque de Nice en juillet dernier (86 morts), a essuyé récemment plusieurs revers militaires en Irak et en Syrie.

La menace du retour. Deuxième inquiétude, « la menace du retour : on sera à un moment ou à un autre confronté au retour d’un grand nombre de combattants français et de leurs familles », ajoute le magistrat. Selon François Molins, 2.000 Français sont partis, en transit ou souhaitent se rendre en Syrie, dont environ 700 sont sur zone. Le nombre de procédures engagées ne cesse de progresser : 982 personnes font ou ont fait l’objet d’enquêtes judiciaires : 280 sont aujourd’hui mises en examen, dont 167 placées en détention, et 577 font l’objet d’un mandat de recherche ou d’un mandat d’arrêt.

Des femmes systématiquement interpellées. « Des centaines de femmes vont revenir de Syrie », note aussi le magistrat. « On a peut-être été trop scrupuleux au début en se disant qu’elles suivaient leur mari et se cantonnaient à des tâches ménagères en Syrie. Aujourd’hui, elles sont systématiquement interpellées à leur retour et placées en garde à vue », souligne-t-il. A ce jour 59 ont été mises en examen en France, dont 18 détenues.

Le procureur de Paris relève aussi une hausse des dossiers concernant des jeunes filles mineures, résidant en France et aux « profils très inquiétants ». « Elles sont parfois à l’origine de projets terroristes qui, sur le plan intellectuel, commencent à être très aboutis », s’inquiète t-il. Début août, une adolescente de 16 ans, administratrice d’un groupe sur la messagerie cryptée Telegram et qui se disait prête à commettre un attentat en France, a été mise en examen et placée en détention provisoire.

Des adolescents qui deviennent des bombes à retardement. Vingt-trois garçons et 12 filles de moins de 18 ans sont actuellement mis en examen dans des dossiers terroristes. Par ailleurs, certains primo-adolescents, partis avec leurs parents en Syrie, « mis en scène dans des vidéos d’exécution ou qui subissent des entraînements militaires, vont constituer de véritables bombes à retardement » une fois rentrés en France, avertit François Molins. Selon lui, « une petite vingtaine » demineurs combattent actuellement dans la zone irako-syrienne.

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