Inde–Pakistan : le spectre d’un nouveau front nucléaire ?
Alors que le monde a les yeux rivés sur les conflits déjà bien enracinés au Proche-Orient et en Ukraine, une nouvelle étincelle vient d’embraser l’Asie du Sud : le Cachemire, encore une fois, redevient le théâtre d’un affrontement entre deux voisins irréconciliables — l’Inde et le Pakistan.
L’attentat meurtrier contre un groupe de touristes dans la région disputée du Cachemire a marqué un tournant brutal. En réponse, l’Inde a déchaîné sa puissance militaire, mêlant tirs d’artillerie et frappes aériennes. Islamabad, fidèle à son habitude, n’a pas tardé à répliquer avec vigueur, affirmant avoir abattu cinq avions ennemis — une affirmation difficile à vérifier mais symboliquement lourde de menaces.
Il ne s’agit pas là d’un simple échange de feu aux frontières. Ce sont deux puissances nucléaires qui se regardent à nouveau en chiens de faïence, avec le monde entier en spectateur inquiet. À l’heure où le concept de dissuasion nucléaire semble s’éroder sous la pression des conflits en chaîne, l’espoir que l’arme ultime empêche le pire devient de plus en plus fragile.
Ce regain de tension survient alors que l’ordre mondial semble se fissurer de toutes parts. Du chaos prolongé entre Israël et les forces pro-iraniennes (Hamas, Hezbollah, Houtis) à la guerre d’usure entre la Russie et l’Ukraine, l’équilibre global est sous pression. Faut-il désormais redouter un troisième front, au cœur de l’Asie, entre deux pays qui n’ont jamais totalement refermé les plaies de la partition de 1947 ?
Le monde ne peut plus se permettre de considérer ces crises comme isolées. Elles participent toutes d’une recomposition géopolitique planétaire, où les alliances vacillent, les conflits régionaux deviennent globaux, et la diplomatie est supplantée par la logique des armes.
Si la communauté internationale souhaite encore jouer un rôle de stabilisateur, elle doit cesser de regarder les conflits au microscope, et envisager enfin une réponse stratégique à l’échelle globale. Car aujourd’hui, ce n’est plus seulement une région, mais l’architecture même de la paix mondiale qui vacille.
René Taieb Pour Israel Actualités