Dimanche matin, un missile balistique tiré depuis le Yémen par les rebelles houthis a atteint une zone proche du Terminal 3 de l’aéroport international Ben Gourion, près de Tel Aviv. L’engin, qui n’a pas été intercepté par les systèmes de défense israéliens ou américains, a provoqué une onde de choc dans l’industrie aérienne mondiale. Plusieurs compagnies ont immédiatement suspendu leurs vols vers Israël, évoquant des doutes sur la sécurité de l’espace aérien.
Parmi les premiers à réagir : le groupe Lufthansa et ses filiales Swiss et Brussels Airlines. Ont suivi les américaines United Airlines et Delta Air Lines, qui venaient à peine de reprendre leurs liaisons avec Israël. Air France, Transavia, Air Canada, British Airways, All Nippon Airways (Japon), Iberia, Air Europa (Espagne) et Azerbaijan Airlines ont également annulé temporairement leurs vols. La low-cost Wizz Air a suspendu ses liaisons jusqu’au mardi matin.
Ces annulations reflètent l’inquiétude croissante concernant la capacité d’Israël à protéger ses infrastructures stratégiques contre des attaques à longue portée. L’échec d’interception du missile, pourtant tiré d’une distance considérable, soulève des questions sur l’efficacité des batteries antimissiles israéliennes – et de celles installées par les États-Unis dans la région. Une enquête militaire est en cours pour identifier les raisons de cette défaillance majeure.
L’incident survient dans un climat tendu, alors que l’« axe de la résistance » pro-iranien — composé des Houthis, du Hezbollah, de factions syriennes et des groupes armés à Gaza — multiplie les actions contre Israël. La frappe de ce dimanche vise clairement une cible hautement symbolique et stratégique : Ben Gourion, principale porte d’entrée du pays.
Malgré le choc, certaines entreprises israéliennes tirent leur épingle du jeu. La compagnie El Al, qui n’a pas interrompu ses vols, a vu son action grimper de plus de 5 % en Bourse, les investisseurs anticipant une hausse de la demande vers des opérateurs jugés plus résilients face au contexte sécuritaire.
À court terme, ces perturbations pourraient provoquer une envolée des prix sur les liaisons aériennes vers Israël, en raison de l’offre réduite et de la volatilité du contexte. Le gouvernement israélien devra rassurer rapidement les acteurs du secteur pour éviter une fuite durable des compagnies étrangères.
Cet épisode rappelle brutalement que même les aéroports les mieux protégés ne sont pas à l’abri dans une région en proie à une instabilité géopolitique croissante.
Alain SAYADA pour Israel Actualités