La guerre préventive contre l’arme nucléaire iranienne est lancée. Israël a frappé les actifs essentiels du régime des mollahs et éliminé des responsables militaires de premier plan. La dictature cléricale vit-elles ses derniers jours tant la contestation est grande ?
Après, les proxys du Hamas, du Hezbollah et du régime alaouite en Syrie, c’est au tour du donneur d’ordres à Téhéran de payer le prix du 7 octobre 2023. En s’engageant dans le processus de weaponization (militarisation) de son programme nucléaire, la ligne rouge a été franchie. Par cette attaque préventive, Israël se positionne en défenseur du monde libre, ouvre la voie à la libération du peuple iranien et à une perspective de paix dans la région.
Khameneï, échec et mat[1] ?
Tel un joueur d’échec qui se croyait intouchable, l’héritier de l’ayatollah Khomeiny, a commis deux erreurs grossières : sous-estimer ses adversaires et le rejet de son peuple. Soumis à des sanctions internationales de très grande ampleur, le pays, plus divisé que jamais, manque de l’essentiel. Pourtant tous les moyens sont mis à disposition de l’armée politique, le corps des gardiens de la révolution, pour exporter sa révolution islamique. Désormais, même des soutiens historiques et des cadres de la théocratie chiite ont pris leur distance.
Ce régime autoritaire qui fait taire toute contestation n’est plus en phase avec les réalités. Croyant en son discours messianique, lui faisant défier la 1ère armée la planète et son puissant voisin hébreu, il ne réalise pas que le rapport de force lui est défavorable.
Ce climat délétère, sur fond de pénurie et de guerre sans fin, est propice à la fuite d’information par les opposants vers les occidentaux, en premier lieu Israël. La succession d’éliminations ciblées de scientifiques et de militaires de haut rang, les destructions de sites sensibles, les cyberattaques qui ont ralenti le programme nucléaire en sont la preuve. Mais aucun de ces avertissements n’a arrêté la course effrénée vers la bombe.
Vendredi 13 à Téhéran : attaque sans précédent d’Israël
Pourtant coutumier d’actions spectaculaires, l’État hébreu a une fois de plus surpris tout le monde. Bien peu pensaient que Tsahal attaquerait seule un programme nucléaire tentaculaire, cachés sous des montagnes et des mètres de béton dans un pays aussi grand et peuplé de près de 90 millions d’habitants.
L’opération surnommée « Lion dressé », faisant référence à la Bible et au drapeau de l’ancien régime perse favorable à Israël, envoie un double message : mettre fin au programme nucléaire militaire et aider le peuple iranien à se libérer des tyrans.
Une attaque en plusieurs vagues avec des phases de consolidations à venir. Au petit matin, ce vendredi 13, deux cents avions et les agences de renseignements ont été mobilisés avec plus de 100 objectifs en ligne de mire. Complétés par des moyens au sol, en Iran, pour neutraliser notamment des rampes de lancement de missiles. Des opérations ciblées qui ont détruits des actifs stratégiques et les chaînes de commandement des forces armées.
En tête de liste, figure le site d’enrichissement de Natanz, profondément enfoui, où il a fallu littéralement « déplacer une montagne » pour l’atteindre, le réacteur nucléaire de Bushehr, un aéroport, des sites de missiles balistiques destinés à attaquer Israël et les forces américaines. Ont été éliminés des atouts essentiels, difficiles à remplacer, parmi lesquels le Commandant des gardiens de la révolution, Hossein Salami, le chef d’état-major des armées, Mohammad Hossein Bagheri ou le chef de l’armée de l’air, Amir Ali Hajizadeh.
Une opération aussi complexe et précise ne pouvait pas passer inaperçue et a nécessité une préparation minutieuse sur une longue période. Il fallait disposer de moyens en adéquation avec les objectifs, tels que des bombes à très fortes pénétration, des aéronefs capables de supporter et larguer ces charges, l’obtention d’information avec vérification en temps réel. Sans oublier une coordination régionale pour traverser la distance entre Israël et l’Iran, et bien sûr le feu vert de la Maison Blanche. La neutralisation des défenses anti-aériennes lors des représailles israéliennes précédentes a considérablement réduit les risques. Cerise sur le gâteau, le coup de bluff entre Washington et Jérusalem, sur le véto d’une frappe, qui permis l’effet de surprise !
Jamais deux sans trois : Après Osirak, la centrale syrienne, le programme nucléaire perse !
Le temps de digérer cette information, les premiers commentaires sont arrivés. Donald Trump avec son air de « je vous avais prévenus » mais « il est encore temps de négocier ». Le ton concerné du Président Emmanuel Macron réaffirmant: «Le droit d’Israël à se protéger et à assurer sa sécurité », ou le minimum syndical des « pays arabes sunnites modérés », y compris l’Arabie Saoudite. Tranchant radicalement avec les menaces apocalyptiques de la République islamique d’Iran, l’ire du Qatar, financier des Frères musulmans, et les cris impuissants du Hamas ou du Hezbollah.
Mais avant cela, il y a eu les deux programmes nucléaires qui auraient pu faire basculer le monde dans le chaos : la Centrale Osirak vendue par le Président Jacques Chirac à Sadam Hussein en Irak et le réacteur nucléaire des al Assad en Syrie. Outre qu’il s’agissait de dictatures de la pire espèce, imaginons ce qui serait advenu si Daesh s’en était emparé ? Nous mesurons aujourd’hui tout ce que nous devons à Israël pourtant quotidiennement voué aux gémonies.
Maintenant on peut négocier ?
Il s’agit d’un instant de bascule. Après des années d’atermoiement devant les menaces de l’Iran et ses proxys, une fois de plus, c’est Israël, peuplé de seulement 10 millions d’habitants pour une taille équivalant à deux départements français qui s’est attelé à la tâche normalement dévolue au monde libre.
Ses actions ont déjà permis au Liban et à la Syrie de se libérer de la tutelle mortifère des mollahs. La seule démocratie du Moyen-Orient, livrera-t-elle seule la suite du combat qui peut changer le visage de cette région et augurer de la paix ? Même si la Russie et la Chine voient s’affaiblir un de leurs précieux alliés, ils n’ont aucun intérêt à participer directement au conflit, laissant aux acteurs raisonnables le soin de favoriser une transition du régime à Téhéran même s’il faut pour cela encore quelques actions militaires supplémentaires.
Pour l’heure, Israël et le monde sont dans l’attente des représailles du régime des mollahs. La réponse des occidentaux et de leurs alliés sera décisive quant à leur volonté réelle de défendre la paix.
[1] Echec et mat : de « šâh mât », en persan, « le roi est surpris » au sens militaire d’« être pris en embuscade ».