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Analyse: l’insupportable facilité de lancer des fausses informations

La Chine, Israël et l’Iran dans l’oeil du cyclone, les experts en cyber-sécurité se réunissent à Tel Aviv

Nous devons encore digérer le sens des informations selon lesquelles la Chine aurait fait irruption dans des bases de données américaines comportant des informations sur des millions de travailleurs fédéraux, et de la nouvelle affaire dans laquelle Israël est accusé d’avoir lancé un virus informatique sophistiqué (appelé Duqu 2.0) dans les hôtels qui ont accueilli la délégation iranienne lors des dernières négociations sur le nucléaire avec les Occidentaux en Suisse.

Cette fois encore, l’information est venue de la société spécialisée dans la sécurité des systèmes d’information d’Eugène Kaspersky, basée à Moscou. Dans son art particulier de la communication, Kaspersky a immédiatement attiré l’attention des médias du monde entier sur ce virus, sans accuser personne ​explicitement (c’est seulement la presse qui l’a attribué à Israël).

L’entrepreneur russe a affirmé que le virus avait touché plusieurs millions d’ordinateurs dans le monde, parmi lesquels certains se trouvant dans les hôtels mentionnés. Mais qui peut garantir que ces-derniers étaient les objectifs réels de cette attaque?

Même après la découverte du virus, il est impossible de déterminer qui en est à l’origine : aucune inscription en hébreu, chinois ou russe n’a été repéré, juste du langage informatique. Il s’agit là d’un phénomène unique dans le monde de la cybercriminalité : le problème d’attribution : à qui une attaque peut-elle être attribuée? Comme il n’y a aucun moyen de le déterminer, différentes spéculations peuvent être lancées comme celle-ci : « Nous soupçonnons les Chinois (ou Israël) parce que le virus est toujours envoyé durant les heures de travail de Pékin (ou de Tel Aviv) », ou celle-là : « Au fait, les heures de travail de Tel Aviv sont presque les même que celle de Moscou… ».

Alors pourquoi le doigt accusateur est-il pointé sur Israël? Parce que selon le sens commun, Israël pourrait vouloir savoir ce que les Iraniens préparent dans leurs chambres d’hôtel, avant de présenter leurs positions dans la salle des négociations. Bien que cela semble logique, cet argument vaut aussi pour les États-Unis et pour bien d’autres pays qui ont tout intérêt de savoir comment les Iraniens bâtissent leur stratégie. Notamment la Russie, bien sûr.

Récemment des chiffres publiés sur la croissance de l’industrie de la cyber-sécurité en Israël ont souligné notre statut spécial dans ce domaine au niveau mondial : au cours des quatre dernières années, depuis l’établissement d’une politique nationale et la création du Bureau national israélien pour la cyber-sécurité ​, le nombre d’entreprises israéliennes impliquées dans ce secteur a doublé.

Les exportations de produits et services ont augmenté de plus de 20% par an et représentent environ 10% du marché mondial.

Telle est la raison pour laquelle la cinquième Conférence internationale sur la cyber-sécurité, qui se tiendra en Israël, et qui organisée par le Centre Blavatnik de recherche interdisciplinaire de Cyber-études de l’Université de Tel-Aviv, est devenue un centre d’attraction pour tous les experts mondiaux du cyber.

Au fait, pour la première fois, Kaspersky ne participera pas à la conférence. Certains lient son absence à l’annonce spectaculaire de la découverte du nouveau virus, mais il faut se rappeler qu’il a fait des annonces similaires avant les conférences précédentes (lorsque les virus Duqu et Flame 1.0 faisaient les gros titres). Quelqu’un a déjà demandé, cyniquement, si Kaspersky allait faire la « promotion » de la conférence chaque année. La réponse à cette question peut se trouver dans la fréquence des ces événements: il ne se passe presque pas une semaine sans qu’une nouvelle affaire liée à la cyber-sécurité ne soit pas exposé au grand jour.

En tout état de cause, le récent incident souligne un phénomène nouveau qui incarne un nouveau danger: l’association de la cyberguerre et de la question nucléaire. Les cyber-technologies ​​permettent non seulement d’espionner et d’obtenir des données, mais aussi de disséminer des informations trompeuses. Voilà pourquoi la conférence de la semaine prochaine commencera avec un jeu de guerre se basant sur un tel scénario.

Le professeur Isaac Ben-Israël est président de l’Agence spatiale israélienne, major général de réserve dans l’armée, et dirige le Centre de recherche interdisciplinaire de Cyber-études de l’Université de Tel-Aviv

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