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Avion russe abattu : Moscou récupère son copilote et montre les muscles

La crise entre Moscou et Ankara reste vive, ce mercredi, plus de 24 heures après que la Turquie a abattu mardi, dans son espace aérien assure-t-elle, un bombardier Sukhoï Su-24 russe. Le pilote est mort, tué au sol par des rebelles turkmènes selon les services de renseignement turcs.

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Depuis, le président russe Vladimir Poutine crie au «coup dans le dos » porté par « des complices des terroristes ». L’OTAN appelle à la « désescalade », pour l’instant inopérante dans les mots.

La Russie furieuse. Après s’être demandé si la Turquie voulait « mettre l’OTAN au service de l’Etat islamique », Vladimir Poutine déconseille ce mercredi matin à ses ressortissants de se rendre en Turquie, l’une de leurs destinations favorites. Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a annulé sa visite prévue aujourd’hui en Turquie, pour une réunion du conseil russo-turc de coopération de haut niveau. La rencontre prévue en décembre entre Poutine et son homologue russe Recep Erdogan pourrait subir le même sort.

« Nous avons de sérieux doutes sur le fait qu’il s’agisse d’un acte spontané, cela ressemble beaucoup à une provocation planifiée », a estimé Lavrov lors d’une conférence de presse. Néanmoins, a-t-il ajouté, « nous ne ferons pas la guerre à la Turquie, nos relations avec le peuple turc n’ont pas changé ».

« Les dommages seront compliqués à effacer », avertit le Premier ministre russe Dimitry Medvedev dans un communiqué. « Les actions criminelle des autorités turques auront des conséquences directes», prévient-il, comme « le renoncement à un certain nombre de projets conjoints importants et la perte par les sociétés turques de leurs positions sur le marché russe ».

Moscou accuse Ankara de soutenir Daech… « Nous ne voulons pas d’escalade, nous voulons que dans cette guerre contre Daech, chaque pays choisisse son camp. En abattant notre avion, la Turquie prend le camp de Daech », a accusé ce mercredi matin l’ambassadeur de Russie en France Alexandre Orlov.  Ne mâchant pas ses mots, le diplomate a estimé que « la Turquie hélas joue un rôle très ambigu dans ce conflit. Elle se dit faire partie de la coalition contre Daech mais en fait c’est un Etat complice ». Et d’énumérer « toutes les armes achetées par Daech » qui « transitent par la Turquie », l’achat de pétrole aux hommes de l’EI.

Le président russe est allé plus loin devant des journalistes ce mercredi. «Le problème n’est pas vraiment dans la tragédie que l’on a vécue hier, c’est beaucoup plus profond. Nous observons, et je vous assure que nous ne sommes pas les seuls, que le gouvernement actuel en Turquie conduit une politique intérieure délibérée, depuis plusieurs années, du soutien de l’islamisation de leur pays», a affirmé Vladimir Poutine.

… Et montre les muscles. La Russie va déployer sur sa base aérienne de Hmeimim, en Syrie, des systèmes de défense antiaérienne S-400, en réponse au crash de mardi. Elle a aussi annoncé que des chasseurs escorteraient tous ses bombardiers en mission. Elle a aussi envoyé près de la province de Lattaquié un croiseur lance-missiles Moskva de la flotte russe, équipé de systèmes antiaériens.

Cette dernière décision ne va pas manquer de faire grincer en Turquie : l’extrême nord-ouest du territoire syrien, au nord de Lattaquié, est le théâtredepuis plusieurs jours de violents combats entre l’armée syrienne, soutenue par l’aviation russe, et des groupes rebelles, dont ceux issus de la minorité turcophone de Syrie.

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