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Edito de Alain Sayada « Célébrations, commémorations, fin du voyage ? »

 

Je ne sais pas s’il en est de même pour vous, mais cette année plus que toute autre, j’ai eu

le sentiment d’avoir, comme Moïse et son peuple, fait moi aussi une traversée du désert.

Pessah, cette année, tombant un mois plus tard, les fêtes se sont à peine achevées que le

peuple juif se recueillait de nouveau. Jeudi, ce sont nos 6 millions d’âmes, réduites en

poussière par la barbarie nazie que nous commémorions. Et cette semaine, c’est le 68 ème

anniversaire de l’Etat d’Israël que nous fêterons. J’ai le sentiment que toujours, les

festivités, pour notre peuple, sont un mélange de sourires et de larmes, de peur et de

courage, de lumière et de nuages noirs.

Alors que nous venons de fêter, à grand renfort de prières et de tablées interminables

notre victoire des Hébreux sur l’armée de Pharaon, que nous avons prié pour ceux que le

nazisme a réduit à néant, que nous nous apprêtons à célébrer avec fierté Yom Hazikaron,

un certain nombre de « nuages noirs », de nouvelles particulièrement inquiétantes pour

nos correlégionnaires et plus généralement pour la Nation française… En voici la triste

liste…

C’est une radio communautaire qui a levé le voile, ces jours derniers, sur une affaire

nauséabonde dont les faits remontent à novembre 2015. Un serrurier agressé par trois

hommes qui lui avaient tendu un guet-apens car ils le pensaient « juif donc riche ».

L’homme n’était ni l’un ni l’autre. Mais le fait divers, lui, montre que dix ans après Ilan

Halimi, les démons sont plus vaillants que jamais.

A Sarcelles dans le Val d’Oise, c’est un enfant de 11 ans qui a été agressé et molesté parce

qu’il portait une kippa. Encore et toujours, c’est sur les agresseurs que les médias

commisèrent : ces pauvres mineurs de 14 ans. Pas un mot en revanche sur le fait qu’ils

étaient armés d’un couteau à cran d’arrêt et d’une arme de poing pour tenter de voler à

l’enfant un portable qu’il n’avait pas et qu’ils ont fini par s’enfuir avec sa trottinette.

La troisième affaire concerne la lâche agression dans le 19 ème arrondissement parisien

d’une mère de famille accompagnée de son fils, agressée par des délinquants, alors

qu’ils rentraient de la deuxième soirée du Seder de Pessah… Insultes, coups, violences

insupportables. Le fils, battu par 10 de ces fauves enragés, a fini aux urgences, sans

connaissance. Ah mais là, il faut encore prouver le caractère antisémite de l’affaire,

d’après le Tribunal.

Je pourrais vous en lire des pages et des pages, de ces lâches agressions quotidiennes qui

font qu’aucun juif désormais n’est en sécurité en France. Les parents ont peur d’inscrire

leurs enfants dans les écoles publiques, les hommes et jeunes garçons de sortir dans la

rue avec une kippa. Car tous les jours, cette génération que l’on a nourrie de haine, de

clichés antisémites et de violent rejet du sionisme dès le biberon laisse exploser sa rage

en toute impunité ou presque.

Pourquoi auraient-ils peur finalement, puisqu’ils ressortent libres des commissariats de

police et des tribunaux, « sous contrôle judiciaire », nous dit-on. L’expression

politiquement correcte pour dire « attention la justice vous a à l’œil. » Il n’empêche…

Pendant que les victimes soignent leurs blessures et tentent de dépasser leur

traumatisme, les coupables, eux, fanfaronnent en liberté en s’autocongratulant d’avoir

« cassé du juif ». Et si, cerise sur le gâteau, ces petites frappes sont mineures, alors

autant renoncer d’avance à ce que justice soit faite…

Mais à qui jeter la pierre ? La justice, l’Etat, le Gouvernement ? Les médias et leur stupide

antisionisme ? Et si c’était à nous-mêmes, à nos institutions qu’il fallait d’abord et avant

tout demander des comptes. Où est le Crif ? Que fait-il pour nous protéger ? Pour lutter

contre cette flambée de haine ? Que fait son Président ? Et que fera son prochain

Président, monsieur Kalifat, qui n’est autre que le vice-président ? Pas la peine de poser

la question, la réponse est connue de tous, hélas : nouveau mandat, vieilles méthodes, et

surtout même mode de fonctionnement : circulez, y’a rien à voir !

Comment s’étonner, dès lors, que le bleu éclatant, le blanc éblouissant du drapeau

d’Israël soient aujourd’hui les seules lueurs d’espoir d’une communauté consternée ?

Un jour, peut-être, la France comprendra. Mais il sera, hélas, trop tard. Car les juifs de

France ont déjà le regard fixé sur l’horizon…

Am Israël Haï !

Alain Sayada

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