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La Syrie salue l’accord russo-américain, Kerry en Israël

Israël Actualités avec l’AFP

ATTENTION – avec changement d’origine, ajoute réactions syrienne, Netanyahu
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DAMAS, 15 sept 2013 (AFP) – Le régime de Damas a salué dimanche comme « une
victoire pour la Syrie » l’accord russo-américain sur le démantèlement de ses
armes chimiques, que le chef de la diplomatie américaine John Kerry devait
évoquer avec son allié israélien, sceptique.
L’opposition syrienne, qui avait exprimé sa frustration après l’accord, a
pour sa part appelé la communauté internationale à imposer également au régime
syrien une interdiction d’utiliser les missiles balistiques et l’aviation
contre les civils.
Dans une première réaction officielle du régime de Damas, le ministre
syrien de la Réconciliation, Ali Haïdar, a « salué » l’accord conclu samedi, en
soulignant qu’il « aide les Syriens à sortir de la crise » et « a permis d’éviter
la guerre contre la Syrie ayant privé d’argument ceux qui voulaient la
déclencher ».
« C’est une victoire pour la Syrie remportée grâce à nos amis russes »,
a-t-il ajouté dans une interview à l’agence publique russe Ria Novosti.
Annoncé samedi par M. Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov, l’accord
fixe des échéances précises au régime syrien: Damas a une semaine pour
présenter une liste de ses armes chimiques, et celles-ci doivent être enlevées
et détruites d’ici la fin du premier semestre 2014.
En outre, le processus sera fixé dans une résolution du Conseil de sécurité
de l’ONU mentionnant le chapitre VII de la Charte qui ouvre la voie à de
possibles sanctions, y compris un recours à la force en cas de manquement du
régime syrien à ses engagements. Mais ce point reste encore entouré
d’ambiguïtés.
Cet accord a éloigné la menace de frappes envisagées par Washington et
Paris pour « punir » le régime de Bachar al-Assad, accusé d’avoir mené une
attaque à l’arme chimique le 21 août près de Damas qui a fait des centaines de
morts.
Salué par de nombreuses capitales européennes et la Chine, l’accord suscite
en revanche le scepticisme en Turquie et en Israël, où M. Kerry est arrivé
dimanche  pour des entretiens avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
« Nous espérons que l’accord (…) portera ses fruits mais le vrai test sera
sa mise en oeuvre: le démantèlement total de tout l’arsenal d’armes chimiques
du régime syrien », a déclaré M. Netanyahu, tandis que pour le ministre des
Affaires stratégiques Youval Steinitz il « est probable qu’ils essayent de
cacher les armes chimiques ».
Les conditions de la mise en oeuvre de l’accord donnent lieu à d’intenses
tractations diplomatiques. Après Jérusalem, M. Kerry doit se rendre lundi à
Paris pour des entretiens avec ses homologues français Laurent Fabius et
britannique William Hague.
Le ministre français s’est de son côté rendu dimanche à Pékin et a prévu
mardi un aller-retour à Moscou.
M. Fabius a réaffirmé que l’accord russo-américain représentait « une
avancée importante ». « Bien sûr, ça ne règle pas tout et il y a un certain
nombre de dispositions à voir », mais « sur la base de ce projet d’accord-cadre,
il faut avancer », a-t-il indiqué.
Il a néanmoins précisé que « la France tiendrait compte du rapport des
inspecteurs de l’ONU lundi sur le massacre de Damas pour arrêter sa position »
sur l’accord.
Son homologue chinois Wang Yi a également salué un accord qui « permet
d’ouvrir des perspectives pour régler la question en Syrie par des moyens
pacifiques ».
Depuis plus de deux ans, la Chine, de concert avec Moscou, avait opposé une
fin de non-recevoir aux appels internationaux à exercer davantage de pression
sur le régime de Bachar al-Assad, usant comme la Russie de son veto au Conseil
de sécurité de l’ONU.
Tout en saluant « une étape importante », le président américain Barack Obama
a de son côté mis en garde Bachar al-Assad, soulignant que « les Etats-Unis
restent prêts à agir » en cas d’échec de la diplomatie.
Les Etats-Unis estiment à 45 le nombre de sites liés au programme d’armes
chimiques en Syrie et sont d’accord avec la Russie pour évaluer le stock à
1.000 tonnes, selon un responsable américain.
Tout en laissant entendre que la Russie pourrait dans l’avenir soutenir un
recours à la force en cas de non-respect de l’accord, le chef de la diplomatie
russe a prévenu que Moscou vérifierait minutieusement toutes les informations
accusant le gouvernement syrien: « Il y a tant de mensonges et de
falsifications dans ce dossier aujourd’hui dans le monde qu’il faut être
extrêmement prudent ».
Un influent parlementaire russe, Alexeï Pouchkov, chef de la commission des
affaires étrangères de la Douma (chambre basse du Parlement russe), a
d’ailleurs mis en garde dimanche contre des interprétations différentes de
l’accord par la Russie et les Etats-Unis.
A New York, les Nations unies ont formellement accepté samedi la demande
d’adhésion de la Syrie à la Convention de 1993 interdisant les armes chimiques.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a indiqué que le rapport des
experts de l’ONU allait « conclure de manière accablante » à l’utilisation
d’armes chimiques en Syrie. Mais il n’entre pas dans le mandat des inspecteurs
de déterminer qui est responsable de l’attaque.
A Damas, l’accord a suscité un soulagement et fait naître l’espoir que
l’entente américano-russe perdurera pour mettre fin à une guerre qui a fait
quelque 110.000 morts en deux ans et demi.
MM. Kerry et Lavrov ont en effet convenu d’une nouvelle réunion « à New York
autour du 28 septembre », afin de fixer une date pour une conférence de paix
sur la Syrie.
En revanche les rebelles sur le terrain ont affiché leur déception voire
leur mépris, après le revirement américain.
bur-cco/feb

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