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La Tunisie privée de Coupe Davis pour le boycott d’un joueur israélien

PARIS, 02 nov 2013 (AFP) – Pas de Coupe Davis 2014 pour la Tunisie: la
sanction est tombée samedi, épilogue d’une polémique politico-sportive lancée
début octobre avec l’interdiction faite au joueur tunisien Malek Jaziri de
disputer un match contre un Israélien.
« Il n’y a pas de place pour les préjugés raciaux, dans aucun sport ni
société », a déclaré Francesco Ricci Bitti, le président de la Fédération
internationale de tennis (ITF), en justifiant la suspension d’un an infligée à
la Tunisie et son exclusion donc du groupe II Europe-Afrique.
Réuni samedi à Cagliari, en Sardaigne (Italie), le conseil d’administration
de l’ITF a considéré à l’unanimité -moins le représentant tunisien- que la
Fédération tunisienne avait bien demandé à son N.1 national de ne pas jouer
contre un Israélien. Une « décision malencontreuse », contraire à la
constitution de l’ITF, qui prohibe toute « discrimination basée sur la couleur,
la race, la nationalité, l’origine ethnique ou nationale, l’âge, le sexe ou la
religion ».
Le 11 octobre, alors qu’il s’apprêtait à jouer son quart de finale du
tournoi de Tachkent, Malek Jaziri, 169e mondial, ne s’attendait pas à se
retrouver dans un tel imbroglio politico-sportif. Cette rencontre était avant
tout l’occasion pour lui d’affronter Amir Weintraub, le 196e mondial, mais
surtout un ami, au mariage duquel il a été invité, et un de ses partenaires au
sein du club de Sarcelles, en région parisienne.

Le taekwondo déjà

Puis il y a ce mail, de sa Fédération, lui expliquant avec « regret » que
« suite à une réunion avec le ministre de la Jeunesse et des Sports », il ne lui
était pas possible de jouer.
Officiellement, le forfait de Malek Jaziri a été justifié par une blessure.
Un argument reconnu mi-octobre par l’ATP, qui gère le circuit professionnel
masculin. Mais celle-ci transfère cependant le dossier à l’ITF, au sujet de
ces pressions supposées.
Car pour Emir Jaziri, frère et manager de Malek Jaziri, il y a bien eu des
pressions « politiques » de la part du ministère des Sports tunisien. « Sur le
plan politique, on a reçu un ordre de ne pas jouer », a-t-il affirmé, le 14
octobre, à l’AFP, à Tunis, mail à l’appui.
« On ne comprend pas », poursuit alors Emir Jaziri: « d’autant que Malek a
déjà joué contre Amir Weintraub et que la Tunisie a affronté Israël en Fed Cup
en 2009 ».
Quelques mois plus tôt, en avril, c’est l’équipe nationale tunisienne de
taekwondo qui avait été rappelée à l’ordre pour avoir rencontré des athlètes
israéliens, lors d’une compétition en Belgique, « sans consultation préalable
avec l’autorité de tutelle ». Le ministère des Sports avait ordonné une
enquête, sans jamais ensuite en annoncer les conclusions.

‘Une grande erreur’

Réagissant à la décision de l’ITF, la Fédération tunisienne de tennis a
parlé samedi d' »une grande erreur », provoquée par « la surmédiatisation de
l’histoire ».
« La FTT n’a rien à faire avec cette histoire, pour nous le sport est
apolitique », a plaidé Salma Mouehli, la présidente de la FTF, à l’antenne de
la radio Shems FM à Tunis: « On a raconté tout et n’importe quoi dans la
presse, nous aurions pu éviter cette sanction. Tant pis ».
Du côté de la Fédération israélienne, cette suspension de la Tunisie
pendant un an a été par contre bien accueillie: « Nous pensons qu’il s’agit
d’une décision sage, qui va affirmer clairement qu’il n’y a pas de place pour
la politique dans le sport », a affirmé Assaf Tuchmeir, président de l’ITA,
dans un communiqué.
La Coupe Davis est « une compétition créée il y a 113 ans pour favoriser une
meilleure compréhension mutuelle à travers le sport », a précisé l’ITF samedi:
priver la Tunisie de cette épreuve pendant un an est « une bonne leçon ».

ol/jr/mhc

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