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L’edito de Alain SAYADA « L’art de l’invective et le mélange des genres ou la salade politique à la mode Mélenchon »

 

Alain Sayada
Alain Sayada

Il a été élu, parachuté à Marseille, lors des dernières législatives. Il a l’occasion comme jamais, de monopoliser la sphère médiatique. Pourquoi s’en priver ! Jean-Luc Mélénchon, puisque c’est de lui dont il s’agit, fait encore la Une des médias avec ses outrances.

Tribun aux accents tragiques, se targuant d’une culture historique et littéraire dont on peut douter, parfois, au vu des raccourcis hasardeux qu’il commet sciemment, il harange les foules, râle, ronchonne et invective. La violence verbale, l’excitation des masses en colère est son fond de commerce. Il se dit au service du peuple, de l’humble de la veuve et de l’orphelin. Il est millionnaire, doté d’un joli patrimoine, acquis à force de circonvolutions au sein de l’administration publique et des cercles politiques.

Devant son pupitre, il venait, la semaine dernière, lutter contre « le coup d’Etat social ». Ah il aime ça, Mélenchon, les références à la Révolution. Cuba, le Vénézuela, la Bastille, il mélange tout Mélenchon et nous sort une petite feuille de papier sur laquelle il griffonne du discours plein de violence, d’aigreur et d’arrogance. Il insulte et invective aussi, ça fait partie de sa technique pour séduire les déçus du régime. Là où Marine Le Pen se concentre sur ceux qui ont peur du remplacement par les masses musulmanes, il se concentre lui, sur tous ceux qui ont, en eux, une once de haine et de détestation.

Chômeurs, ouvriers, pauvres, immigrés, écolos, il râtisse large, le tribun de la plèbe. Et pour râtisser, il donne un peu à tout le monde. Ne se privant pas d’une invective d’une rare virulence à l’égard du Président. « C’est la rue qui a abattu les rois, les Nazis, le Plan Juppé et le CPE », nous livre-t-il, du haut de son pupitre, en guise de réponse à Emmanuel Macron, qui avait tenu à préciser que si la voix du peuple doit être écoutée, elle doit, pour se faire, s’exprimer dans les urnes, et pas sur le pavé, à coups de cocktails molotov et de caillassage de CRS.

La phrase, forcément, a surpris. Autant par son cortège d’inexactitudes que par son attelage incongru. Qu’allait donc faire Alain Juppé et le CPE dans l’Allemagne nazie ? Pourquoi prendre à parti la fin du 3ème Reich pour exprimer une opposition à une loi modifiant le contrat de travail ? Car enfin, que l’on soit d’accord ou pas avec la loi en question, elle n’a pas grand-chose à voir avec les nazis. Mais Jean-Luc, lui, les connections illogiques, ça ne le rebute pas. Du moment qu’on peut exciter les foules et se ranger du côté des gentils à moindres frais…

Melenchon se trompe, bien sûr : le nazisme n’est pas tombé grâce à la rue. Bien au contraire, c’est la rue dans les années 30 qui a installé Hitler à la tête de l’Allemagne, en semant la violence. Des millions de morts plus tard, ce sont les Alliés qui ont abattu les nazis… Et non la rue… Qu’on apprécie ou pas Alain Juppé, son bord politique ou sa carrière, oser cet attelage était une faute historique, morale, politique. Mais comment s’en étonner de la part de cette bande qui se nomme les Insoumis : Clémentine Autain faisant parti dans le passé du NPA de Besancenot ou encore Danièle Bono du parti des Indigènes de la République qui « nique la France », mais ne peut pas dire « Vive la République… ».

On ne s’étendra pas sur les relents antisémites et antisionistes de ces Insoumis-là dans leurs propos, leurs actes, leurs engagements politiques. On rappelera juste à ces gens, leur Che Guevara marseillais en tête, qu’on ne fait pas de la politique en excitant la haine, et que pour peser dans le débat public, il faut avoir un peu de bon sens, une vision politique et surtout vouloir œuvrer pour la France et les Français, pas juste croire à sa propre gloire. Mélenchon se rêve Président. Laissons-le rêver. Mais ne soyons pas dupes de ses gesticulations et de ses outrances. Circulez, y’a rien à voir. Juste un arrogant qui « se la raconte », si je puis me permettre cette liberté sémantique. Mais en matière de liberté dans le discours, ce n’est pas Jean-Luc qui m’en voudra… N’est-ce pas ?

Am Israel Hai

Alain Sayada

Directeur de publication

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