La Fondation pour la mémoire de la Shoah (FMS) a
annoncé lundi la création d’une commission consacrée à la lutte contre
l’antisémitisme, qui financera des « projets innovants » dans ce domaine,
notamment concernant internet, face à la résurgence des actes antisémites en
France.
Cette commission ad hoc, dotée d’un budget de 2,4 millions d’euros en 2015,
« soutiendra aussi les initiatives oeuvrant au rapprochement entre les
différentes communautés culturelles qui composent la société française », écrit
la FMS dans un communiqué.
La fondation accompagne déjà des recherches universitaires, des actions
éducatives et le travail d’organisations comme le Service de protection de la
communauté juive (SPCJ), l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) ou
l’Amitié judéo-musulmane de France.
Mais elle « souhaite aujourd’hui accentuer de manière significative son
soutien aux acteurs de la lutte contre l’antisémitisme pour faire face à un
phénomène dont la virulence et la violence sont extrêmement préoccupantes », et
précise que « la propagation sur internet des discours de haine à l’encontre
des Juifs sera l’un de ses chantiers prioritaires ».
La FMS, qui apporte un soutien permanent au Mémorial de la Shoah à Paris
ainsi qu’à celui de Drancy (Seine-Saint-Denis), tire sa dotation de la
restitution par l’Etat et les établissements financiers français des fonds en
déshérence issus de la spoliation des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le gouvernement a érigé la lutte contre le racisme et l’antisémitisme en
cause nationale face à la résurgence des actes antisémites, qui ont progressé
de plus de 100% sur les dix premiers mois de l’année en France, suscitant une
vive inquiétude dans la première communauté juive d’Europe, forte de 500.000 à
600.000 membres.
Ce climat est l’un des ferments, selon les responsables communautaires, de
l’émigration vers Israël, qui a plus que doublé entre janvier et octobre
depuis la France, premier pays pour l’aliyah en 2014 avec plus de 6.000
départs.
bfa/mig/ed