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Washington se félicite d’un « coup dur » porté à l’Etat islamique

WASHINGTON (Reuters) – La Maison blanche a qualifié de « coup dur » porté à l’Etat islamique et à son financement la spectaculaire opération commando menée samedi en Syrie dans laquelle un haut responsable du groupe djihadiste a été abattu.

Abou Sayyaf, qui codirigeait, selon Washington, les opérations financières, pétrolières et gazières de l’EI, était la cible de l’attaque.

Selon des sources syriennes, deux autres cadres du groupe ont également été tués, ainsi qu’une douzaine de combattants, islamistes. Aucun militaire américain n’a été tué ou blessé, a indiqué le Pentagone.

« On pourrait le qualifier de directeur financier de l’Etat islamique », a dit d’Abou Sayyaf un responsable américain ayant requis l’anonymat.

D’origine tunisienne, Abou Sayyaf était soupçonné de superviser les ventes au marché noir de pétrole et de gaz ainsi que d’autres opérations visant à financer son organisation.

L’objectif, selon des responsables américains, était de la capturer vivant mais il a affronté ses assaillants et a été abattu.

Son épouse, Oumm Sayyaf, a été capturée et transférée en Irak sous la garde de militaires américains, qui espèrent obtenir d’elle ainsi que des ordinateurs et des téléphones portables qui ont été saisis de précieuses informations.

UNE PREMIÈRE

Le raid pourrait signifier la volonté de Barack Obama, longtemps réticent à engager des militaires américains au sol pour lutter contre l’EI, à mener des opérations ciblées en complément des frappes aériennes.

Après des semaines de préparation et de surveillance, des hélicoptères Black Hawk et des hélicoptères hybrides V-22 Osprey ont décollé d’Irak dans la nuit pour atteindre aux premières heures de la journée de samedi leur cible, un camp de l’EI à proximité de puits de pétrole à Al Amr, dans l’est de la Syrie.

Les djihadistes avaient expulsé des travailleurs syriens employés sur les puits de pétrole pour s’installer avec leurs familles dans le camp, aux allures de village, avec une piscine et des courts de tennis.

Dans le camp, les commandos de l’unité d’élite Delta Force ont essuyé des tirs et dû mener des combats au corps-à-corps.

Cette opération, pour laquelle Barack Obama avait donné son feu vert, est la première connue des forces spéciales américaines sur le territoire syrien en dehors de la tentative manquée, l’an dernier, de délivrer un certain nombre d’otages américains et d’autres nationalités détenus par l’Etat islamique dans le nord-est du pays.

LE RÉGIME DE DAMAS TENU À L’ÉCART

La Maison blanche a assuré ne pas avoir informé à l’avance le régime de Bachar al Assad du lancement de cette opération et ne pas s’être coordonnée avec Damas.

« Le président a autorisé cette opération sur la recommandation unanime des membres de son équipe de sécurité nationale et elle a eu lieu dès que nous avons obtenu suffisamment de renseignements et avons eu bon espoir qu’elle puisse réussir (…) », a déclaré Bernadette Meehann, porte-parole du Conseil à la sécurité nationale de la Maison blanche.

« L’opération représente un coup important porté à l’EI et rappelle que les Etats-Unis n’hésiteront jamais à priver d’un havre de sécurité les terroristes qui menacent nos citoyens et les ressortissants des pays amis et alliés », a déclaré pour sa part le secrétaire américain à la Défense, Ash Carter.

Le raid a été mené après des avancées de l’EI à la fois en Syrie et en Irak, où ils ont hissé vendredi leur drapeau noir sur le gouvernorat de Ramadi, chef lieu de la province d’Anbar, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Bagdad.

Le groupe djihadiste poursuit parallèlement son offensive contre l’armée gouvernementale dans le centre de la Syrie, où ses combattants ont gagné samedi du terrain face à l’armée régulière dans le secteur de la cité antique de Palmyre.

(Patrick Vignal pour le service français)

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