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Audience agitée au procès en appel de Dieudonné pour provocation à la haine

PARIS, 17 oct 2013 (AFP) – L’humoriste Dieudonné M’Bala M’Bala a comparu
jeudi devant la cour d’appel de Paris au cours d’une audience agitée, pour
diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale
pour des propos et une chanson dans deux vidéos diffusées sur internet.
Les voix des amis de Dieudonné, rassemblés dans la grande galerie du palais
de justice, ont résonné jusqu’à la salle d’audience pleine à craquer,
barricadée par les forces de l’ordre. L’irruption d’opposants cagoulés à
l’humoriste a nécessité une intervention policière afin de séparer les deux
groupes.
En première instance, le comique avait été condamné à 20.000 euros
d’amende. Dans l’une des vidéos incriminées, il transformait la chanson
d’Annie Cordy « Chaud cacao » en « Shoah nanas ». L’humoriste soutient que la
chanson, dont il attribue la paternité à des détenus dont le terroriste
Carlos, fait en réalité référence à des « Chauds ananas ».
« Merci d’être là pour la chanson française, pour la variété », a ironisé
Dieudonné devant ses supporteurs, dont certains brandissaient le fruit
exotique.
« Ce n’est pas l’affaire Dreyfus ! », se sont insurgés les avocats de la
Licra, SOS Racisme, l’UEJF et J’accuse!, parties civiles dans ce dossier,
devant la « surenchère » de la défense. Outre son avocat habituel, Dieudonné
était défendu par trois secrétaires de la conférence du barreau ainsi qu’un
détenu de la prison de Poissy qui s’était constitué partie civile pour
l’occasion.
« Vous êtes obsédés par certains problèmes, je vous laisse avec eux », a
lancé Dieudonné aux parties civiles qui l’interpellaient sur la Shoah. « Moi je
vous parle d’ananas, c’est un fruit qui me passionne », a-t-il ajouté,
arrachant quelques rires à la salle.
Comme en première instance, le parquet a requis une peine de 20
jours-amende à 600 euros, signifiant qu’il devait s’acquitter de 12.000 euros
ou alors risquer jusqu’à 20 jours de prison.
« On ne peut pas rire de tout. M. M’Bala M’Bala a dépassé les limites
admises de la liberté d’expression, y compris celles accordées à un
humoriste », a déclaré l’avocate générale. Au prévenu qui se revendiquait de
Coluche et Desproges, elle a rétorqué: « Eux ne croyaient pas ce qu’ils
disaient, ça se voyait. Vous, on a l’impression que vous n’êtes plus un
comique mais un imprécateur ».
Le ministère public a également rappelé que Dieudonné avait déjà été
condamné six fois pour les mêmes motifs et devait toujours régler 36.000 euros
au titre des ses précédentes condamnations.
Dans sa plaidoirie, Me Jacques Verdier a déploré une « une spirale de
condamnations de principe » ayant pour seul but de faire passer son client pour
« l’antisémite par excellence ».
La cour d’appel rendra sa décision le 28 novembre.
amd/ger/ei

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