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Israël: élections locales avec un parfum de corruption (PAPIER GENERAL) Par Delphine MATTHIEUSSENT

JERUSALEM, 22 oct 2013 (AFP) – Les Israéliens élisent mardi leurs maires et
leurs conseils municipaux, un scrutin qui devrait être boudé par la
population, sans illusion sur des autorités locales jugées largement
corrompues.
Les bureaux de vote seront ouverts de 07H00 locales (04H00 GMT) jusqu’à
22H00 locales dans les 191 municipalités du pays. Un second tour aura lieu le
5 novembre dans celles où aucun candidat à la mairie n’aura franchi le seuil
de 40% des voix.
Le taux de participation aux élections municipales est traditionnellement
faible en Israël. La dernière fois, en 2008, la participation s’était établie
à 51,85%.
Cette désaffection pourrait être encore renforcée par les multiples
scandales de corruption au niveau municipal.
Alors que les révélations sulfureuses continuent dans le procès de l’ancien
maire de Jérusalem Ehud Olmert, accusé de corruption dans un scandale
politico-financier lié au méga-projet immobilier Holyland, plusieurs édiles
mouillés dans des affaires de trafic d’influence ont été arrêtés cette année.
Selon un sondage publié la semaine dernière dans le quotidien Haaretz, près
des deux tiers(63%) des Israéliens pensent que leur municipalité est corrompue
et seulement 57% des personnes interrogées ont exprimé l’intention de voter.
Les élections municipales ne reflètent pas les tendances politiques au
niveau national, le vote se faisant essentiellement sur des personnalités. Les
maires sortants sont généralement réélus, comme cela avait été le cas pour
deux tiers d’entre eux en 2008.
Mais dans certaines villes, comme Jérusalem, où les tensions sont
particulièrement fortes entre populations laïque et religieuse, la bataille
pourrait être serrée.
Le maire sortant Nir Barkat, un entrepreneur de 54 ans ayant fait fortune
dans la haute technologie, soutenu par la population laïque et certains
groupes religieux, est en tête dans les sondages.
Son concurrent le plus sérieux, Moshé Lion, candidat du parti Likoud et
ancien directeur général du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, est
le candidat des religieux et de la droite nationaliste.
Il bénéficie du soutien du parti ultraorthodoxe Shass, du chef du parti
ultra-nationaliste Israël Beiteinou, Avigdor Lieberman, et de plusieurs ténors
du gouvernement dont les ministres de l’Intérieur Gideon Saar et des
Renseignements Youval Steinitz, M. Netanyahu s’étant abstenu d’exprimer une
préférence.
Selon les médias, même s’il est devancé de plusieurs points dans les
sondages par Nir Barkat, Moshé Lion pourrait créer la surprise en raison du
nombre important d’indécis, notamment dans l’importante population
ultra-orthodoxe, dont le taux de participation aux scrutins municipaux est
traditionnellement élevé.
1.912 candidats aux conseils municipaux
Bien que plus d’un tiers des habitants de Jérusalem soient palestiniens,
ils boycottent largement les élections municipales afin de marquer leur refus
de l’annexion par Israël de la partie orientale de la ville, occupée depuis
1967.
A Tel-Aviv, après 15 ans à la tête de la ville et un bilan favorable –
visibilité internationale (notamment grâce à une forte culture gay locale),
développement des institutions culturelles, succès économiques – Ron Huldaï,
un ancien pilote de chasse membre du Parti travailliste, est pratiquement
assuré de la victoire.
Son concurrent le plus sérieux, le député Meretz (gauche) Nitzan Horowitz,
engagé notamment sur la défense de l’environnement et les droits des personnes
LGBT, est largement distancé dans les sondages.
A l’échelle nationale, la sensation pourrait venir du nombre de femmes de
la minorité arabe à être élues conseillères municipales, passant de 6 en 2008
à 15, selon les projections d’un collectif d’organisations de femmes arabes.
Sur 1.912 candidats au poste de conseiller municipal, 173 sont des femmes
arabes, contre 149 aux dernières élections. Surtout, elles figurent cette
année beaucoup plus haut dans les listes électorales.
A Nazareth, la députée Hanine Zouabi (Balad, gauche nationaliste arabe) est
la seule femme à se présenter au poste de maire dans une ville arabe d’Israël,
mais les sondages lui donnent peu de chances face au maire sortant.
Mme Zouabi s’est illustrée en refusant de reconnaître Israël comme « Etat du
peuple juif » et en participant à une flottille pro-palestinienne qui tentait
de briser le blocus de la bande de Gaza en mai 2010.
En décembre, la Commission électorale centrale lui avait interdit pour ces
motifs de se présenter aux élections législatives de janvier 2013, une
décision cassée par la Cour suprême.
dms/sst/agr/feb/ob

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