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Israël enterre ses soldats dans l’incertitude sur l’escalade avec le Hezbollah

Jérusalem, 29 jan 2015 (AFP) – Israël enterrait jeudi dans la douleur les deux soldats tués la veille dans une attaque qu’il a juré de faire payer au Hezbollah libanais. Mais les deux camps pourraient se déclarer quittes devant le danger d’une escalade à laquelle personne n’a intérêt.
Des centaines de personnes, parmi lesquelles des dizaines de soldats au béret violet de la brigade Givati, ont assisté avec les proches sanglotant à l’enterrement du capitaine Yochai Kalangel, 25 ans, au cimetière militaire du mont Herzl à Jérusalem.
Le capitaine Kalangel, promu au rang de major à titre posthume, a été tué mercredi avec un camarade par des missiles antichars contre un convoi de la brigade Givati près de Ghajar, dans le secteur occupé des Fermes de Chebaa, aux confins d’Israël, de la Syrie et du Liban Sept autres soldats ont été blessés.
Le sergent Dor Chaim Nini, 20 ans, promu sergent-chef, devait lui être inhumé dans l’après-midi à Shtulim, près d’Ashdod.
Dor Chaim Nini était arrivé la veille dans le nord et avait dit au
téléphone à sa petite amie mercredi matin: « Ne t’en fais pas, je rentre plus tard dans la journée », ont rapporté des proches cités dans la presse.
Lui et ses camarades auraient été pris sous le feu d’au moins cinq missiles antichars, selon la presse israélienne.
Le calme est revenu jeudi le long de la frontière en état d’alerte. Côté
israélien, les agriculteurs s’occupaient de leurs vergers de pommiers au plus près de la barrière frontalière, a constaté un photographe de l’AFP.
L’armée maintenait ses canons sur leurs positions, mais sa présence était moins visible que la veille. Les écoles ont rouvert, comme la station de ski du mont Hermon.

– Calme –

Côté libanais, la situation était également calme, selon des journalistes.
L’Agence nationale d’information a fait état de survols de drones israéliens au-dessus du sud du Liban et de la région de la Bekaa (est).
L’armée israélienne a cependant dit considérer ces évènements comme les plus graves depuis 2006 et la guerre dévastatrice entre Israël et le Hezbollah chiite libanais. « Ceux qui sont derrière l’attaque en paieront le prix », a promis le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Dans son communiqué de revendication, le Hezbollah laisse clairement entendre qu’il a frappé en représailles à un raid attribué à Israël le 18 janvier sur le plateau du Golan.
Le raid, dont Israël n’a jamais assumé ni démenti la responsabilité, a tué au moins six membres du Hezbollah.
Les analystes s’accordent cependant à dire que les deux camps pourraient chercher à éviter la surenchère.
Fait rare, le ministre israélien de la Défense Moshe Yaalon a fait état
ouvertement sur la radio publique d’un message que le Hezbollah a selon lui fait passer à Israël par l’intermédiaire de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) et « selon lequel de leur point de vue l’incident est terminé ».

– ‘Chacun connaît les règles’ –

« Les risques (d’escalade) sont très minces, pour ainsi dire inexistants », a dit à l’AFP Yaakov Amidror, ancien conseiller à la sécurité nationale sous M.
Netanyahu.
« Aucune des deux parties n’a intérêt à une opération majeure ». Pour le Hezbollah en particulier, il est « plus urgent », dit-il, de poursuivre le
combat avec l’armée du président Bachar al-Assad en Syrie pour préserver son « arrière-cour » syrienne. « Tout ce qui vient d’Iran passe par la Syrie », à commencer sans doute par les missiles qui ont servi mercredi, dit-il.
Les alliés iraniens du Hezbollah « sont occupés par leurs négociations sur le nucléaire avec les grandes puissances et savent qu’une guerre du Hezbollah avec Israël pourrait influencer les positions américaines sur le dossier »,
note Boaz Ganor, directeur de l’Institut pour le contre-terrorisme
d’Herziliya.
Quant à Israël, lui non plus ne veut pas d’une confrontation généralisée quelques semaines avant des législatives anticipées, et « à cause des dégâts énormes que cela provoquerait: le Hezbollah dispose de 100.000 roquettes »,
bien plus que n’en avait le Hamas avant la guerre de 2014.
Avec les Fermes de Chebaa, le Hezbollah a délibérément choisi un endroit « pas très compromettant », dit Waddah Charara, professeur de sociologie à l’université libanaise qui parle de « terrain de confrontation dont chacun connaît les règles ». « On est loin de l’ampleur des représailles promises (après le raid du 18) par le Hezbollah et l’Iran. Les fermes de Chebaa sont un territoire controversé entre le Liban et la Syrie et le Hezbollah a joué sur
cette ambiguïté ».

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