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Le spectre du nazisme, omniprésent dans le discours du nouveau gouvernment

Berlin, 5 fév 2015 (AFP) – Evoqué jeudi à Berlin par le ministre des
Finances Yanis Varoufakis, le spectre du nazisme est omniprésent dans le
discours du nouveau gouvernement grec, confronté sur ses terres au parti
d’inspiration xénophobe et antisémite Aube Dorée.
Devant son homologue Wolfgang Schäuble, le médiatique ministre des Finances
grec a pris un accent solennel: « L’Allemagne doit être fière du fait qu’ici le
nazisme a été éradiqué », a-t-il déclaré.
« Mais quand je rentrerai à la maison ce soir, je trouverai un parlement
dont la troisième force politique n’est pas un parti néonazi, mais un parti
nazi », a poursuivi le ministre, dans une tentative de trouver un terrain
d’entente lors d’une conférence de presse glaciale. Il avait utilisé les mêmes
termes lors d’une conférence de presse à Paris dimanche.
Aube dorée, qui était entrée pour la première fois au parlement lors des
législatives de 2012 en élisant 18 députés, a su conserver son score lors des
législatives du 25 janvier, en faisant réélire 17 députés, malgré les charges
criminelles qui pesaient contre tous les sortants. La direction du parti, en
détention préventive depuis plusieurs mois, a également été réélu.
M. Varoufakis avait déjà fait référence mercredi dans une interview à la
télévision allemande au danger « d’humilier trop longtemps une nation fière »,
dans un parallèle audacieux entre la Grèce d’aujourd’hui, aux prises avec les
exigences d’austérité de ses créanciers, et l’Allemagne des années 1930,
mobilisée contre le traité de Versailles de 1919 et les demandes de
réparations des vainqueurs de la Première guerre mondiale.
Les lourdes pénalités économiques imposées à Berlin au terme de la première
guerre mondiale avaient largement nourri l’argumentaire du parti nazi, à un
moment où l’Allemage se débattait dans une crise économique et sociale.
Tout juste après avoir prêté serment le 27 janvier, le nouveau Premier
ministre Alexis Tsipras avait déposé une gerbe de roses en hommage à 200
résistants communistes grecs exécutés par les nazis en 1944.
M. Tsipras a par ailleurs accepté jeudi d’assister le 9 mai à Moscou à la
fête nationale russe, qui commémore la victoire sur le IIIème Reich,
déclarant: « la lutte contre le nazisme est très importante et qu’il a
l’intention d’accepter cette invitation ».
Athènes fait régulièrement valoir que pour ne pas répéter l’erreur du
traité de Versailles, la Grèce avait renoncé après 1945 à réclamer à
l’Allemagne une somme de 476 millions de Reichsmark que le régime nazi lui
avait extorquée.
Le gouvernement Tsipras est arrivé au pouvoir en particulier sur la
promesse d’alléger le fardeau de la dette du pays. Il a également promis de
revendiquer auprès de l’Allemagne des réparations pour ce prêt imposé et pour
les dommages subis pendant l’occupation.

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