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« Nemmouche voulait dépasser Merah, son modèle »

S. Ramis/P. Pizarro/P. Defosseux, S. Ramis/P. Pizarro/P. Defosseux (AFP)

Le parquet dément que des éléments de l’enquête sur Nemmouche ne fassent état d’un projet d’attentat en France

L’ex-otage français en Syrie le journaliste d’Europe 1, Didier François a déclaré lundi que Mehdi Nemmouche, tueur présumé du Musée juif de Bruxelles, « avait une espèce d’obsession antisémite, une obsession à vouloir imiter ou dépasser Merah, son modèle ».

S’exprimant sur Europe 1, Didier François a souligné qu’il avait « l’intime conviction, l’absolue certitude » que Nemmouche était l’un de ses geôliers en Syrie et « qu’il était extrêmement violent dans ses attitudes, ses paroles, il était extrêmement provocateur. Il bouillait en permanence, dans une violence débordante. »

« Dans ses propos permanents, il y avait une espèce d’obsession antisémite, une obsession à vouloir imiter ou dépasser Merah, son modèle » a déclaré Didier François.

Nemmouche « n’est pas un idéologue islamiste. Il le disait lui-même : il se définissait comme un jeune criminel transformé en nettoyeur ethnique, c’est ce qu’il disait en permanence », a-t-il ajouté.

L’ex-otage a, par ailleurs, critiqué à nouveau la divulgation, samedi par le quotidien Le Monde, de l’information de la présence de Nemmouche parmi les geôliers syriens: « il n’était pas totalement utile de donner » ce type d’information sans maîtriser les risques face à l’Etat Islamique.

« Nous sommes journalistes, on doit l’explication, l’information, mais il y a un temps pour tout. Dans le cas particulier, il y a aussi un temps de la recherche, de l’enquête, de la Justice. Donc je pense qu’il n’était pas totalement utile de donner, sans avoir maîtrisé le temps, des informations à une organisation particulièrement dangereuse (…) qui a encore entre ses mains un certain nombre d’otages », a-t-il estimé.

Pas d’acte d’enquête mentionnant un projet d’attentat​

Le parquet de Paris a affirmé lundi qu’aucun acte d’enquête réalisé à la suite de l’enlèvement en Syrie de quatre journalistes français ne faisait état d’un projet d’attentat en France de Mehdi Nemmouche, démentant des informations parues dans Libération.

« Au stade actuel des investigations, aucun procès-verbal d’audition recueilli dans un cadre judiciaire ni aucun autre acte d’enquête réalisé à la suite de l’enlèvement et de la séquestration de Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, ne fait état d’un projet d’attentat sur le territoire national, en particulier le jour du 14 juillet à Paris », indique le parquet dans un communiqué.

Pour affirmer son propos, le journal Libération s’est basé sur les procès-verbaux d’auditions des plaintes contre X des quatre ex-otages français libérés le 20 avril, entendus par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) durant la garde à vue de Nemmouche, entre le 30 mai et le 2 juin, pour les quatre assassinats au Musée juif de Bruxelles.

Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, auraient reconnu en Nemmouche un de leurs geôliers en Syrie.

Ces PV de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour « enlèvements et séquestration en relation avec une entreprise terroriste », auraient révélés selon plusieurs sources, « un projet d’action terroriste d’envergure ».

« Je vais faire cinq fois Merah au défilé du 14 Juillet », se serait vanté Mehdi Nemmouche, dont le nom de Djihad est « Abou Omar ».

Un risque djihadiste qui inquiète

Les révélations selon lesquelles Mehdi Nemmouche, Français d’origine algérienne, soit retourné en Europe après avoir été entraîné, geôlier et torturer pour l’Etat islamique, inquiète au plus haut point, affirment des experts du terrorisme. Des centaines d’autres comme Nemmouche pourraient avoir la capacité de semer la terreur et de faire des ravages, ajoutent-ils.

« C’est un phénomène de masse qui monte de plus en plus », a déclaré Louis Caprioli, qui a dirigé l’aile anti-terroriste de l’agence de renseignement de la France entre 1998 et 2004.

Le Premier ministre britannique David Cameron a déclaré qu’au moins 500 personnes partis de Grande-Bretagne sont allés en Syrie et en Irak pour mener le jihad, et environ 250 sont revenus.

En France, environ 950 personnes sont supposées combattre ou ont combattu en Syrie. Ils seraient 3200 dans toute l’Europe, le plus gros contingent venant de Belgique.

Nemmouche a été bien formé

Le rapport souligne par ailleurs que Nemmouche a « probablement été formé au maniement des armes et explosifs », selon un professionnel du contre-terrorisme, soulagé que le djihadiste armé ait été arrêté le 30 mai à Marseille.

En prévision, les services de police ont néanmoins redoublé de vigilance avant le 14 Juillet.

D’hypothétiques complices de Nemmouche capables de concrétiser sans lui « l’opération Merah puissance 5 » ont été pistés, et la sécurité des personnalités et des sites sensibles été considérablement renforcée.

Les services de renseignements français néanmoins, bien qu’alertés par les douaniers allemands du passage de Mehdi Nemmouche, le 18 mars, à l’aéroport de Francfort, n’ont toutefois pas pu empêcher la tuerie du Musée juif de Bruxelles, qui fit quatre morts le 24 mai.

Nemmouche a été arrêté à Marseille avant d’être remis à la Belgique le 29 juillet par les autorités judiciaires françaises. Il risque trente ans de réclusion.

A présent le parquet antiterroriste de Paris continue les enquêtes à son encontre : préliminaire sur les « enlèvements et séquestrations » d’otages français, et sur « les ports et détention d’armes de catégorie B » ainsi que sur ses projets d’attentats potentiels en France.

Quitte à réclamer Mehdi Nemmouche à la Belgique après son procès pour le juger en France.

(i24news avec AFP)

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