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Quarante ans après, des commandos israéliens se remémorent le téméraire raid d’Entebbe

 

Entebbe  Entebbe (Ouganda), 25 juin 2016 (AFP) – D’anciens membres du commando
israélien ayant participé au raid sur l’aéroport ougandais d’Entebbe, il y a
40 ans, pour libérer des passagers d’un avion d’Air France pris en otages, se
souviennent d’une opération complexe et parfaitement exécutée.
C’était une opération « difficile », relève Amir Ofer, un ancien sergent chef
devenu homme d’affaires, qui s’est rendu en Ouganda au début du mois pour
préparer le 40e anniversaire de cette mission entrée dans la légende des
forces spéciales.


Après avoir survolé dans le noir les eaux agitées du lac Victoria, sans se
faire repérer par le contrôle aérien ougandais, le commando israélien n’a même
pas mis une heure en cette nuit du 3 au 4 juillet 1976 pour libérer la
centaine d’otages.
Quatre décennies plus tard, le Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu est attendu en Ouganda début juillet pour la cérémonie commémorant
ce raid et pour renforcer les liens d’amitié qui unissent aujourd’hui les deux
pays, mais aussi pour un hommage beaucoup plus personnel.
Le chef du commando, fort d’environ 200 soldats, était son frère aîné, le
lieutenant-colonel Yonathan Netanyahu, âgé de 30 ans. Il fut le seul soldat
israélien tué dans ce raid.
L’Ouganda et Israël entendent faire de la cérémonie la démonstration de
leur réconciliation, alors que les traces des balles sont toujours visibles
sur les murs du vieux terminal d’Entebbe, où est encore aujourd’hui situé
l’aéroport de la capitale Kampala.
Mi-juin, quelques anciens membres du commando sont venus visiter la scène
de cet extraordinaire sauvetage, aux côtés de hauts responsables ougandais,
dont un des fils de l’ancien dictateur Idi Amin Dada, qui dirigeait le pays en
1976.

– Le temps pressait –

« Nous avions peu de temps pour préparer » l’opération, s’est rappelé Amir
Ofer, en notant que plus de 3.500 kilomètres séparent l’Ouganda d’Israël. « Le
temps pressait après que les terroristes avaient présenté leur ultimatum ».
Les pirates de l’air avaient menacé de faire exploser l’avion si 53
militants palestiniens retenus en Israël et dans quatre autres pays n’étaient
pas libérés.
L’avion, qui assurait la liaison Tel-Aviv/Paris, avait été détourné le 27
juin par deux Palestiniens et deux Allemands dans la foulée d’une escale à
Athènes. Ils avaient ordonné au pilote de poser son appareil, avec 250
passagers à bord, à Entebbe.
A leur arrivée, les passagers non-israéliens et non-juifs avaient été
libérés, ce qui avait laissé environ 100 personnes prisonnières dans le
terminal.
Amin dada   Amin Dada, qui avait coupé tout lien avec Israël en échange d’argent
sonnant et trébuchant versé par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, avait
autorisé l’avion à se poser sur le sol ougandais.
Ni les preneurs d’otages, ni les troupes ougandaises ne s’attendaient à ce
que des forces spéciales israéliennes interviennent si loin de leurs bases.
« On s’est déployé sans que personne ne réalise que nous étions une force
ennemie », a expliqué Amir Ofer, décrivant comment ils s’étaient précipités
hors des avions après avoir atterri dans le noir.

– ‘Les enfants de Dieu’ –

Un premier groupe est descendu d’un avion à bord d’une Mercedes noire,
ressemblant à la voiture présidentielle d’Amin Dada. Mais leur couverture n’a
pas tenu et des soldats ougandais ont commencé à leur tirer dessus.
« En quelques minutes après notre arrivée, nous avons été capables
d’atteindre le terminal, de tuer les terroristes et dans l’heure, nous étions
de retour vers Israël », a raconté Amir Ofer.
Les otages ont été libérés, à l’exception de trois d’entre eux tués dans
l’assaut tout comme 20 soldats ougandais et sept preneurs d’otages. L’une des
otages, une Israélienne de 75 ans qui avait été hospitalisée à Kampala, fut
ensuite assassinée sur les ordres d’Amin Dada.
En profitant de cette date anniversaire, Benjamin Netanyahu devrait aussi
se rendre dans deux ou trois autres pays d’Afrique de l’Est.
Ce sera la première visite en Afrique d’un Premier ministre israélien
depuis celle d’Yitzhak Rabin à Casablanca (Maroc) en 1994. Elle doit
parachever des années de rapprochement, notamment sur les questions
sécuritaires.
Amin, Jaffar   Le fils d’Amin, Jaffar, qui avait dix ans à l’époque du raid, s’est rappelé
ce que son père, renversé en 1979, lui avait répondu quand il lui avait
demandé pourquoi il n’avait pas ordonné d’abattre les avions transportant les
otages libérés.
« Mon père disait des Israéliens: +Fils, ce sont les enfants de Dieu. Quand
ils commencent à se battre, ils n’arrêtent pas+. Il considérait qu’ils étaient
venus secourir leurs compatriotes, qu’ils avaient accompli leur mission et
qu’il devait les laisser partir. »

 Par Grace MATSIKO

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