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RETOUR SUR – Deux ans après, l’étrange meurtre du millionnaire Claude Dray reste un mystère Par Sophie DEVILLER

NANTERRE, 18 oct 2013 (AFP) – Pas de trace d’effraction, un coffre fort
intact, une arme atypique: deux ans après, l’assassinat de
,
richissime homme d’affaires abattu dans son hôtel particulier de Neuilly,
reste une énigme, une seule piste restant explorée par les enquêteurs.
Le 24 octobre 2011, comme chaque soir, le majordome du multi-millionnaire
boucle les issues de la résidence: un hôtel particulier de près de 1.000 m2
situé Villa Madrid, une voie privée où cohabitent célébrités des affaires et
du spectacle. Dray y réside avec sa femme, aux Etats-Unis au moment du drame.
Le lendemain matin, l’employé découvre son patron, âgé de 76 ans, étendu
sur le sol en tee-shirt et caleçon. Autour du corps, trois douilles d’un
pistolet 7,65 mm, un calibre rarement utilisé. Alertée, Police secours fait le
tour de la maison et ne découvre aucune trace d’effraction. Rien ne manque
dans la villa, truffée d’objets d’art, et le coffre fort n’est pas fracturé.
« Les premiers policiers dépêchés sur les lieux n’ont pas vu l’arme laissée
par le ou les assassins et ont cru à un suicide. Ils ont saccagé la scène du
crime, rendant les investigations postérieures très difficiles », regrette
aujourd’hui une source proche du dossier.
Un mauvais départ pour une affaire rapidement baptisée « Le mystère de la
chambre jaune », du nom du célèbre polar de Gaston Leroux, par la brigade
criminelle de la police judiciaire (PJ) parisienne, en charge de l’enquête.
Deux ans plus tard, plusieurs personnes ont été auditionnées, mais aucune
n’a été placée en garde à vue, d’après une source proche de l’enquête. Et très
peu d’éléments ont filtré autour de ce dossier sensible en raison de la
personnalité de la victime.
Son entourage se veut aussi très discret. « La famille continuera de
protéger sa mémoire et son honneur (…) et fait toute confiance au juge
d’instruction », indique seulement à l’AFP Me Cyril Bonan, avocat de la veuve
du millionnaire et de ses quatre filles.

Une villa à Saint-Tropez

Dans un premier temps, les policiers se sont intéressés au passé de
l’entrepreneur. Un simple certificat d’études en poche, il a bâti en trente
ans un véritable empire. Né à Oran (Algérie), Dray se lance au début des
années soixante dans l’hôtellerie haut de gamme, puis fonde en 1973 la chaîne
de parfums Patchouli avant d’investir dans plusieurs immeubles dans les
quartiers chics de la capitale.
« Claude a toujours eu une longueur d’avance. Il ne pensait qu’à gagner de
nouveaux marchés », se souvient son ami Georges Benazera, président de
l’Association des Israélites de l’Oranie en France (AIOF), avec qui il avait
fondé une synagogue rue du Faubourg Saint-Honoré.
Outre la maison de Neuilly, le millionnaire possède une villa à
Saint-Tropez, une autre à Miami, des hôtels de luxe en Israël et en Floride,
des immeubles à Paris ou encore une collection Art Déco, dont des oeuvres de
Niki de Saint-Phalle, qu’il cèdera en 2007 pour une soixantaine de millions
d’euros. De quoi susciter les convoitises.
Claude Dray avait aussi racheté en 2001 le très emblématique Hôtel de
Paris, à Saint-Tropez. Son titre de propriété avait été attaqué à trois
reprises, mais il avait finalement eu gain de cause et l’établissement devait
ouvrir en 2012.
L’entrepreneur, toujours très discret, avait été l’objet de menaces et
d’une tentative d’extorsion de fonds en 2009. Une affaire finalement classée
par le parquet de Paris au printemps 2010.
« Ces pistes ne mènent donc, semble-t-il, nulle part », selon la source
proche de l’enquête. Elle insiste en revanche sur le rôle qu’aurait pu jouer
l’un des deux anciens gendres de M. Dray. « Il était en conflit ouvert avec son
ex-épouse, l’une des filles de la victime, et c’est une personne bien peu
recommandable », souligne-t-elle.
Ce proche apparaît dans le dossier de la fraude à la taxe carbone, une
escroquerie de plusieurs centaines de millions d’euros, dont l’un des
instigateurs présumés a été tué en septembre 2010 à Paris. « Nous nous
accrochons à cette piste, car il semble que cela soit la seule qui nous
reste », confie la source.
Sollicité, le parquet de Nanterre, en charge du dossier, n’a pas souhaité
s’exprimer sur cette affaire.
sde/ger/bfa

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