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Rue Copernic: le ministère public canadien défend la justice française Par Adrian LEE

TORONTO (Canada), 06 nov 2013 (AFP) – Le ministère public canadien a

exhorté mardi la cour d’appel de l’Ontario à faire confiance à la justice
française en autorisant l’extradition du principal suspect de l’attentat ayant
visé la synagogue de la rue Copernic à Paris en 1980.

Les avocats du Libano-canadien Hassan Diab, un ancien professeur de

sociologie à l’université d’Ottawa, avaient remis en question lundi une
analyse graphologique présentée par le justice française comme un élément-clé
dans le dossier à charge contre l’auteur présumé de cet attentat qui avait
fait quatre morts.

« Vous pouvez être en désaccord, mais c’est parce que vous jugez (ces
éléments, ndlr) avec un angle canadien », a fait valoir Janet Henchey, avocate
du ministère public. Or, a-t-elle souligné devant la Cour d’appel de l’Ontario
à Toronto, « il ne s’agit pas d’un procès canadien ».

   Le gouvernement canadien avait autorisé en avril 2012 le transfert en
France de M. Diab.

« Peut-être que certaines pratiques sont différentes des nôtres, mais il

serait arrogant pour le Canada de penser que seuls nos processus juridiques
fournissent les garanties nécessaires à un procès juste », a lancé devant la
cour Me Henchey.
Selon la défense de M. Diab, l’analyse graphologique présentée par la
justice française n’a pas été réalisée selon « une méthodologie conforme », et

de ce fait le Libano-canadien, qui se dit innocent, ne devrait pas être remis
aux autorités hexagonales.
Lundi, les défenseurs de M. Diab avaient ainsi affirmé que les preuves
auraient été obtenues sous la torture par les services secrets syriens lors
d’interrogatoires annexes. Le ministre de la Justice du Canada aurait dû mener
une « enquête poussée pour s’assurer » que « personne n’est expulsé » du Canada
sur la base de preuves arrachées sous la torture, avait lancé Me Marlys
Edwardh, avocate de M. Diab.
Ces propos ont fermement été battus en brèche mardi par le ministère
public: il s’agit de « spéculation » qui ne repose sur « aucun élément tangible »,
a réagi Me Jeffrey Johnston, autre avocat représentant le gouvernement
canadien.
Les analyses graphologiques sont cantonnées à une fiche d’hôtel remplie par

un certain Alexander Panadriyu qui s’est révélée être une fausse identité
utilisée, selon la police française, par Hassan Diab.
Ce dernier aurait acheté une moto et déposé les explosifs dans les sacoches
avant de l’abandonner aux abords de la synagogue de la rue Copernic le 3
octobre 1980 en début de soirée.

Me Jeffrey Johnston a en outre dressé un parallèle entre la demande
d’extradition de M. Diab soumise par la France et celle, transmise à Londres
par la Suède, concernant le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange.
En effet, a plaidé l’avocat du ministère public, le Royaume-Uni a décidé de
procéder à l’extradition de M. Assange, sans se prononcer sur les accusations
d’agressions sexuelles dont il fait l’objet. Ceci, car la remise du pirate
informatique (réfugié à l’ambassade d’Équateur) aux autorités suédoises était
« en cohérence avec l’ouverture de poursuites criminelles », a remarqué Me
Johnston.
En conclusion des plaidoiries, l’avocate de M. Diab, Marlys Edwardh, a
accusé le ministère canadien de la Justice d’avoir manqué à ses obligations en
ordonnant une extradition basée sur des preuves fournies par les services de
renseignements mais dont « l’origine est inconnue ».
« Nous savons que cela viole le principe de justice », a asséné Me Edwardh.

   M. Diab, qui aura 60 ans dans quelques jours, se dit victime d’une
homonymie et clame son innocence, soutenant qu’il était étudiant à Beyrouth au
moment des faits.

La décision de la cour d’appel n’est pas attendue avant un mois.
str-sab/mbr/gde

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