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Tensions américano-israéliennes: et maintenant ? (PAPIER D’ANGLE) Par Jérôme CARTILLIER

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Washington, 28 mars 2015 (AFP) – La Maison Blanche a promis de réexaminer
sa position sur le dossier israélo-palestinien. Mais jusqu’où ? La réponse
pourrait dépendre en partie de la composition du nouveau gouvernement de
l’Etat hébreu, qui vient de débuter dans la douleur.
Après des semaines d’affrontements au grand jour et d’échanges à vifs entre
dirigeants, les relations entre les deux pays alliés de longue date ont été
mises à l’épreuve.
Exaspéré par les prises de position du Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu, qui a enterré l’idée d’un Etat palestinien après avoir dénoncé,
devant le Congrès américain, les négociations sur le programme nucléaire
iranien, le président Barack Obama ne décolère pas.
Difficile pourtant de prédire jusqu’où il est prêt à aller sur un sujet qui
divise désormais la classe politique américaine. « Toute la question est: quel
est l’objectif de la Maison Blanche ? », résume Aaron David Miller, du Wilson
Center à Washington.
La coopération étroite des Etats-Unis avec Israël sur la sécurité n’a
jamais été remise en cause, M. Obama assurant que les liens étroits dans le
domaine militaire et du renseignement se poursuivront « avec la même
intensité ». Mais, au-delà, les désaccords sont là.
« Il y a de réelles différences de politiques, (…) vous ne pouvez pas les
glisser sous le tapis du jour au lendemain », relève Edward Djerejian, ancien
ambassadeur des Etats-Unis en Israël (sous Bill Clinton) et directeur du Baker
Institute à la Rice University.
L’administration Obama a mis en avant les atermoiements de M. Netanyahu sur
la création d’un Etat palestinien pour expliquer sa volonté de réévaluer sa
position au Conseil de sécurité de l’ONU, où elle a toujours apporté un
soutien inconditionnel à Israël.
Un scénario possible serait d’appuyer une résolution posant les grands
principes d’un règlement du conflit avec une référence explicite à une
« solution à deux Etats ».
« Je pense que c’est une réelle possibilité et que l’administration
américaine y réfléchit sérieusement », estime M. Djerejian.
La France, qui avait proposé un texte en ce sens l’an dernier, a annoncé
vendredi, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius,
qu’elle allait relancer les discussions sur ce sujet dans les jours à venir.
Interrogé vendredi par l’AFP sur cette initiative, Josh Earnest,
porte-parole de M. Obama, est resté extrêmement prudent, refusant de se
prononcer sur une résolution « hypothétique ».
Pour Jeremy Ben-Ami, président de J Street, organisation proche des
démocrates qui milite pour une solution à deux Etats, « l’heure est venue pour
l’ONU de mettre à jour son discours ». « Nous appelons les Etats-Unis à
participer à la rédaction d’une telle résolution, à la soutenir et à la voter ».

– ‘Soap opera permanent’ –

Nombre d’observateurs estiment que le ton particulièrement ferme adopté
depuis dix jours par la Maison Blanche vise d’abord à peser sur la composition
du prochain gouvernement israélien.
L’exécutif américain, qui a appelé M. Netanyahu à démontrer un « engagement
sincère » envers une solution à deux Etats, pourrait être sensible à des gages
de bonne volonté.
M. Netanyahu a envoyé quelques signaux ces derniers jours. Après les
excuses envers les Arabes israéliens, le déblocage, annoncé vendredi, du
versement des taxes prélevées pour le compte de l’Autorité palestinienne, a
été bien accueilli par les Etats-Unis.
Un frein à la construction de nouveaux logements dans les colonies en
Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée pourrait aussi contribuer à
faire baisser la tension avec Washington.
Car M. Obama réclame des actes concrets, réfutant l’idée selon laquelle les
tensions actuelles ne sont liées qu’à une incompatibilité d’humeur. « Il ne
s’agit pas simplement de dire +prenons-nous par la main et chantons
ensemble+ », a-t-il lancé en début de semaine. « Il s’agit de trouver le moyen
de résoudre un problème politique épineux aux conséquences cruciales pour les
deux pays et la région entière ».
Mais tout le monde ne partage pas cette lecture des événements.
« Regardez les sept dernières années, cela a été un soap opera permanent
entre Obama et Netanyahu », rappelle Aaron David Miller. « Ce n’est pas comme si
les relations étaient excellentes et étaient soudain devenues mauvaises. Elles
n’ont jamais été bonnes ».
Fin connaisseur des rouages de Washington, Leon Panetta, ancien chef de la
CIA et du Pentagone dans l’administration Obama, a distillé ses conseils cette
semaine.
« Je sais qu’il y a des différences de personnalités. Mais j’encourage le
président et le Premier ministre à tout faire pour essayer d’améliorer la
relation », a-t-il déclaré sur MSNBC. « C’est trop important pour nos intérêts
dans cette partie du monde ».
bur-jca/bdx/mpd

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