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Proche-Orient: rencontre historique de prière au Vatican avec Abbas et Peres

En invitant à une rencontre de prière
Shimon Peres et Mahmoud Abbas, le pape François effectue dimanche un geste
historique et inédit au Vatican, même si aucun fruit immédiat n’en est attendu
pour relancer le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens.
Fort d’une popularité croissante, Jorge Bergoglio reçoit dans les somptueux
jardins du petit Etat les présidents d’Israël et de Palestine, accompagnés de
délégations non politiques de 15 à 20 personnes, ainsi que le patriarche
orthodoxe de Constantinople, Bartholomée, qu’il avait associé à son voyage en
Terre Sainte, du 24 au 26 mai.
Réaliste sur les fortes tensions entre Palestiniens et Israéliens, le pape
a prévenu que ce n’était nullement une « médiation », ce qui serait « une folie ».
Dans un tweet samedi, le pape a exprimé son voeu: « la prière peut tout.
Utilisons-là pour porter la paix au Moyen-Orient et dans le monde entier ».
Le Vatican a défini la rencontre comme une « invocation pour la paix » pour
éviter qu’elle soit assimilée à une « prière interreligieuse » qui poserait des
problèmes inextricables aux trois religions.
« On ne prie pas ensemble, on se retrouve pour prier », a insisté le père
franciscain Pierbattista Pizzaballa, custode de Terre Sainte.
Les deux présidents passeront un peu plus de deux heures au Vatican dont
une heure de célébration.
M. Peres arrivera vers 18H15 (16H15 GMT), suivi un peu plus tard par M.
Abbas, venant d’Egypte où il aura participé à l’investiture du président Abdel
Fattah al-Sissi. Ils seront accueillis par François à la résidence
Sainte-Marthe (où il habite) et auront chacun un court entretien avec lui.
Puis ils se rendront ensemble jusqu’à une pelouse triangulaire près des
Musées. Dans un ordre respectant la chronologie, les représentants juifs,
chrétiens, puis musulmans auront un temps pour prier tour à tour et chacun sur
trois thèmes choisis: celui de la « création » qui les rend tous frères, celui
de la « demande de pardon », et enfin celui de « l’invocation pour la paix ». Les
prières en hébreu, anglais, italien, arabe seront accompagnées d’intermèdes
musicaux.

– « Invocation pour la paix » –
Les amis argentins de Jorge Bergoglio, le rabbin Abraham Skorka et le
professeur musulman Omar Abboud, aux côtés du pape à Jérusalem, seront de
nouveau de la partie.
Puis le pape et les deux présidents feront chacun leur propre « invocation
pour la paix ». Les trois devraient se donner la main et planter un olivier.
Après une rencontre à huis clos à la Casina Pie IV, un pavillon tout
proche, les deux présidents quitteront le Vatican.
« Cette initiative vise à la paix dans une région traversée par des
conflits, où politique et diplomatie ne sont pas parvenus à des résultats
durables. (…) Nous voulons donner un signal, en Asie et en Europe, qu’avec
l’aide de Dieu, nous pouvons arriver à des résultats », a affirmé Bartholomée
au quotidien Repubblica.
Le Saint-Siège entend pour sa part proposer « une pause dans la politique ».
« Personne n’a l’illusion que dès lundi la paix s’imposera. Cette respiration
était souhaitée. Tout ne se fait pas dans les salons de la politique. Il était
clair que les politiques seraient dehors », a observé le père Pizzaballa.
L’évènement est sans précédent au Vatican. Au moment du Grand Jubilé de
l’an 2000, des juifs et musulmans y avaient prié mais dans des lieux séparés.
L’invocation se déroulera avec « la participation spirituelle » du pape émérite
Benoît XVI, retiré au Vatican, a-t-on indiqué.
Plusieurs écueils étaient à éviter, et la lenteur à publier les listes des
délégations montrait à quel point leur composition a dû être délicate. La date
était aussi complexe: ni un Vendredi, jour férié musulman, ni un samedi,
Sabbat pour les juifs. Le dimanche de Pentecôte, grande fête catholique de
« l’Esprit saint », a été accepté.
Un lieu neutre devait enfin être trouvé. Toute salle porteuse de fresques
chrétiennes était proscrite et il fallait éviter que la prière soit dirigée
vers l’Est, direction de La Mecque.
Toute surprise ou propos offensant dans les textes prononcés devaient aussi
être évitées. « Chaque délégation a choisi ses textes. Il y a une transparence
absolue sur les prières, et pas de surprises attendues », ont assuré les
organisateurs.
jlv/fka/lv

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