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Cela nous aurait suffit. par Susan Hofen pour Israel Actualités

 

Je ne sais, des sentiments de peine, de colère, d’amertume, de culpabilité, …et de lassitude, lequel a été le plus fort lors des diverses  commémorations de l’assassinat d’Ilan Halimi qui ont eu lieu la semaine dernière.

Rappelons qu’Ilan Halimi, fils aîné d’une famille juive, né le 11 octobre 1982,  était un vendeur travaillant dans un magasin de téléphonie mobile du boulevard Voltaire à Paris. Après avoir été enlevé le 21 janvier 2006 enrégion parisienne et torturé pendant les trois semaines suivantes dans une cité HLM de Bagneux dans lesHauts-de-Seine, par le « gang des barbares », quia agi par antisémitisme et sous obédience islamique, il fut retrouvé agonisant le 13 février 2006 le long des voies ferrées du RER C à Sainte-Geneviève-des-Bois dans le département de l’Essonne, il est décédé peu après lors de son transfert à l’hôpital.

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 Les commémorations en mémoire d’Ilan Halimi ont débuté jeudi 11 février, à l’initiative du Collectif Haverim, aule jardin Ilan Halimi, qui avait été inauguré en mai 2011 par Bertrand Delanoë, alors maire de Paris.

Par ailleurs, le même soir l’Union des Etudiants Juifs de France (U.E.J.F.) et SOS racisme ont organisé une commémoration à la mairie du XIe arrondissement. 

Samedi 13 février, à Bagneux, ville où Ilan Halimi fut séquestré et torturé pendant ces vingt-quatre jours, une cérémonie du souvenir s’est tenue à l’initiative de la maire de la ville, Marie-Hélène Amiable, en présence du ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve et du président du Consistoire Joël Mergui.

Dimanche, enfin, s’est tenu, en présence de nombreux responsables religieux, communautaires et politiques, devant le 229 boulevard Voltaire à Paris, un rassemblement unitaire pour Ilan Halimi, « Tous ensemble pour Ilan », organisé par la Fédération des Juifs Noirs de France (F.J.N.) et avec le soutien du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (C.R.I.F.) (La F.J.N., dont le Président est Guershon Nduwa,  est une association loi 1901 qui milite pour le droit de l’homme et Membre du CRIF. Composée essentiellement des africains et d’étrangers de souche non européenne de confession juive.)

Lors de la cérémonie de samedi à Bagneux, Bernard Cazeneuve a tenu des propos forts:

«Dix ans plus tard, nous continuons à éprouver un remords collectif…Celui d’avoir hésité à désigner par son nom la haine antisémite».

Le drame, annonçait à sa manière une série de gestes assassins : les tueries de Mohamed Merah en 2012, la fusillade du musée juif de Bruxelles en 2014, le drame de l’Hyper Cacher l’an dernier. Mais aussi la diffusion rampante» de l’antisémitisme, du racisme, du «mépris» et de la «haine de l’autre». Et, à sa manière, les attentats de novembre. »

Nous ne pouvons que le féliciter d’établir, clairement pour une fois, de lien entre toutes ces barbaries.

J’aurais ajouté, pour ma part, que l’assassinat d’Ilan Halimi était déjà la suite de l’attentat de Copernic.

La méconnaissance volontaire du danger islamique qui gangrène depuis de nombreuses années, et qui s’est illustrée après l’attentat de Copernic dans le mépris des pistes islamiques au profit du coupable idéal que représentait l’extrême-droite,  a permis cet enchaînement fatal et terrible de l’attentat de la rue Copernic à tous ceux qui ont suivi, jusqu’à celui du Bataclan.

L’assassinat d’Ilan Halimi  aurait pu tout à la fois être évité, et aurait pu éviter les malheurs qui ont suivi, si nous avions réussi à nommer les choses.

J’ignore si dans son discours, Bernard Cazeneue a dénommé expressément le danger et le nom de notre ennemi.

S’il ne l’a pas fait, il serait temps. Car au rythme où nous allons, il serait bientôt le seul à ne pas le faire.

Les divers discours qui ont été entendus dimanche ont délaissé la langue de bois.

Moché Lewin, []rabbin du Raincy et conseiller spécial du grand rabbin de France Haim Korsia, s’est demandé si nous aurions pu éviter cet assassinat si nous avions pris la mesure des choses, et celle de l’antisémitisme, et a déploré que nos enfants doivent être encadrés de militaires pour aller à l’école.

Richard ODIER, Vice Président du Bureau de Vigilance Contre l’Antisémitisme (B.N.V.C.A.) et Secrétaire Général du Centre Simon Wiensenthal France et Verbe et Lumière, a demandé pardon.

« Pardon parce que nous avons échoué, été très mauvais, les uns et les autres, cadres communautaires, associations antiracistes, puisque, depuis la veille du 11 septembre 2001, nous avions cette feuille de route qui allait conduire au massacre d’Ilan et nous avons essayé de convaincre nos élus, nos responsables politiques, nos financiers, de bloquer les fonds. Nous avons dénoncé tout cela, avec un échec cuisant. …nous sommes malheureux de cet échec, qui s’est poursuivi avec Toulouse. »

Gil Taieb,vice- président du FSJU,

« Avec le temps, nous savons, aujourd’hui, qu’il y a eu des erreurs, des manquements. Trop de temps s’est passé avant que certains ne prennent conscience de la dimension de ce qui se passait : on avait enlevé un juif parce qu’il était juif ! Certaines personnes ne voulaient pas le voir. Certaines personnes ne voulaient pas savoir. Certaines personnes refusaient de le voir et de le savoir. Car si elles avaient su, si elles avaient vu, si elles avaient entendu les cris de cette famille, alors nous aurions certainement gagné quelques heures, quelques jours. Ilan aurait peut-être survécu et été sauvé.

Nous devons de cela retenir un souvenir impérissable. Lorsqu’il y a un loup, quelque part autour de nous, nous devons crier tous les jours, même si nous nous déplaçons pour rien. Car le loup existe. L’antisémitisme existe. Parce que les assassins là et qu’il vaut mieux être trop prudents que de laisser un enfant juif tomber dans les mains de ces crapules et de ces ordures. Voilà ce que nous avons à faire.

Et voilà pourquoi nous avons hurlé tous ensemble et demandé : pourquoi nous étions 200 000 dans la rue, mais dont 98 % de juifs ? Où étaient les autres ? Où étaient-ils ? Les déclarations sont belles, mais c’est dans la rue que le peuple s’exprime. C’est par ce qu’il fait qu’un homme est un homme. Alors, aujourd’hui, si nous sommes là pour pleurer Ilan, car la cicatrice est toujours brûlante, c’est parce que nous sommes certains que si Ilan avait été sauvé, ou bien si sa mort avait servi de leçon, et bien il n’y aurait pas eu Toulouse, il n’y aurait pas eu Paris. Il n’y aurait pas eu les attentats.

Le 11 janvier, nous étions nombreux dans la rue, et nous avons tout fait pour y être nombreux. Mais le 11 janvier trop de gens étaient là parce qu’ils n’étaient pas Charlie, nous nous étions Charlie. Mais nous, nous étions aussi le Bataclan, nous étions aussi Ilan, nous étions aussi Hypercacher. Et tant que dans la rue, il ya aura une différence entre ceux qui tuent les juifs et ceux qui tuent les autres, ceux qui tuent en Israël et ceux qui tuent dans le reste du monde, le monde n’aura pas compris.

Nous devons rester vigilants. Continuons à agir ! Nus sommes là. Je veux rendre un hommage à Guershon pour ce qu’il fait. Je veux aussi rendre hommage à notre jeunesse juive qui est en colère, car elle sait, parce qu’elle se maîtrise, qu’elle fait confiance à la République. Mais il faut l’entendre : notre jeunesse ne se laissera pas encore ni frapper, ni éliminer.

Oui, je parlais, au début de sentiments de peine, de colère, d’amertume, de culpabilité, et de lassitude.

Et ce bien ce qui ressortait des propos aussi du Président FJN  Guershon Nduwa, à qui je demandais pourquoi il s’agissait de la dernière commémoration de l’assassinat d’Ilan par la F.J.N. : « Nous pensons que l’Etat doit s’impliquer davantage dans la lutte contre l’antisémitisme, car, 10 ans après cette barbarie, le bilan en ce domaine est catastrophique…Et nous regrettons l’attitude de la famille d’Ilan : pourquoi ne nous a-t-elle jamais soutenus ? Est-ce que nous ne menons pas le même combat ? »

Oui, décidément, cela suffit.

Susan Hofen

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