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Les Israéliens ont commencé à voter pour tourner ou pas la page Netanyahu

Les Israéliens élisaient leurs députés
mardi à l’occasion d’un vote très incertain qui dira s’ils veulent encore du
conservateur Benjamin Netanyahu, Premier ministre depuis mars 2009, ou si
l’heure du changement a sonné au bout de six ans.
Sous la pression de sondages défavorables – de la panique disent ses
adversaires -, M. Netanyahu a donné un sévère coup de barre à droite quelques
heures avant le scrutin et enterré publiquement l’idée d’un Etat palestinien
s’il reste à son poste.
Jusqu’à 20h00 GMT, 5,88 millions d’électeurs sont appelés à choisir leurs
120 députés pour quatre ans. C’est à l’un de ces députés que le président
Reuven Rivlin confiera la tâche compliquée d’essayer de former une coalition
de gouvernement: M. Netanyahu donc, ou bien son principal adversaire Isaac
Herzog, qui deviendrait le premier chef de gouvernement travailliste depuis
Ehud Barak en 2001, ou bien encore un autre en fonction d’une arithmétique
délicate.
Les Israéliens devraient avoir une idée précise de la formation de leur 20e
Parlement avec les premiers sondages à la sortie des urnes, immédiatement
après 20h00 GMT. Mais les tractations qui commenceront ensuite pourraient
prendre des jours, voire des semaines.

– Des motivations très diverses –
Poussés par le soleil, les enjeux, l’incertitude du résultat, les
Israéliens sont allés voter dès les premières heures de cette journée
électorale traditionnellement fériée. Des dizaines d’électeurs étaient devant
les portes avant l’ouverture du bureau de l’école Ziv, dans le quartier de
Beit Hakerem à Jérusalem, prenant de court les officiels qui n’étaient pas
prêts à l’heure dite et provoquant des échanges d’invectives.
Devant les bureaux, les électeurs exposaient à l’AFP la diversité de leurs
préoccupations: l’économie, la sécurité, le conflit israélo-palestinien,
l’identité juive…
Heitner Chaim, juif d’une cinquantaine d’années portant la kippah, vote
pour les ultra-orthodoxes parce qu’on « a mal traité les harédis (les juifs
orthodoxes) ces dernières années » et qu’en « tant que médecin appelé à les
traiter, (il est) bien placé pour voir que la pauvreté augmente ».
Yaacobi Gideon, 60 ans, choisit la liste du nouveau venu, Moshé Kahlon,
ancien du Likoud (droite) de M. Netanyahu qui ratisse au centre et à qui tout
le monde ou presque prédit le rôle de faiseur de roi au moment de former une
coalition. « La gauche, la droite, rien ne change. Alors je vote Kahlon, c’est
le seul en qui j’ai confiance pour changer les choses dans le domaine
économique ».
Shulami Laron, une cinquantaine d’années, s’inquiète de la survie de son
parti de toujours, Meretz (gauche). A la différence de beaucoup d’Israéliens,
elle pense que la question palestinienne est essentielle. Elle voudrait « voir
Netanyahu disparaître pour de nombreuses, nombreuses années ».

– Netanyahu perdra-t-il son pari ?-
Mais M. Netanyahu est toujours là; lui et son épouse Sara ont voté quelques
minutes seulement après l’ouverture dans une école de Jérusalem.
« Il n’y aura pas de gouvernement d’union avec le Parti travailliste »,
a-t-il dit, « je formerai un gouvernement national », c’est-à-dire de droite.
A l’approche des élections, M. Netanyahu s’est démené pour ramener au
bercail les déçus du Likoud et rallier les indécis.
« Le choix est entre le changement et l’espoir d’un côté, le désespoir et la
désillusion de l’autre », a répondu M. Herzog à distance en votant à Tel-Aviv.
C’est M. Netanyahu, 65 ans, lui-même qui a provoqué ces élections plus de
deux ans avant l’échéance prévue en rompant fin 2014 la coalition
gouvernementale qu’il avait forgée à grand-peine moins de deux ans auparavant,
trop indisciplinée à son goût.
M. Netanyahu se pensait alors en position de force face à tous ses
adversaires, à commencer par M. Herzog, 54 ans, avocat de formation, plusieurs
fois ministre par le passé, aussi policé que M. Netanyahu peut être abrupt,
volontiers raillé pour son absence de charisme.
Les derniers sondages accordaient cependant une avance de quatre sièges (25
ou 26 sur 120) à la liste Union sioniste que conduit M. Herzog avec la
centriste Tzipi Livni sur celle du Likoud de M. Netanyahu.

– Sécurité contre inégalité –
Etant donné la dispersion des voix entre 25 listes en compétition et la
complexité des alliances possibles entre les 11 d’entre elles (de droite, de
gauche, du centre, ultra-orthodoxes et arabe) qui devraient avoir des élus, le
vote risque de n’être que le prélude à d’intenses tractations pour la
formation d’un gouvernement.
Au cours de la campagne, M. Netanyahu s’est posé en garant de la sécurité
d’un pays qui, officiellement, a livré huit guerres depuis sa création en
1948. Mais ses discours alarmistes, son intervention exceptionnelle devant le
Congrès américain sur le nucléaire iranien n’ont pas suffi à inverser les
sondages.
M. Herzog et Mme Livni ont attaqué M. Netanyahu de préférence sur le
terrain de la cherté de la vie, du prix des logements et des inégalités.
Avec le système israélien, ce n’est pas nécessairement le chef de la liste
arrivée en tête qui sera appelé le premier par le président Rivlin à tenter de
former un gouvernement mais celui, parmi les 120 députés élus, qui sera le
plus à même de constituer une coalition.
lal-jad/feb

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