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Venus de France pour servir l’armée israélienne

« Jordan était décidé à s’engager pour la défense d’Israël », a déclaré la soeur du soldat franco-israélien tué

Au seizième jour de l’Opération Bordure protectrice lancée par l’armée israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza, 29 soldats israéliens sont tombés au combat, et près de 150 ont été blessés. Parmi eux, des jeunes venus de l’étranger pour servir dans les rangs de Tsahal, notamment des Américains et des Français.

Jordan Bensemhoun faisait partie de ces soldats. Ce jeune franco-israélien de 22 ans, qui servait dans l’unité des forces spéciales Egoz, a été tué dimanche. Il était « soldat seul », un statut attribué par l’armée aux recrues venues de l’étranger sans leur famille.

« Votre fils est aussi notre fils, votre frère est aussi notre frère », a déclaré Natan Charanski, président de l’Agence juive à la famille de Jordan, lors des funérailles mardi au cimetière militaire d’Ashkelon.

La cérémonie a eu lieu en présence de ses proches, venus de France après avoir été informés de la nouvelle et de milliers d’inconnus, qui tenaient à honorer la mémoire du jeune homme et son sacrifice à l’Etat d’Israël.

Tour à tour, sa famille, ses amis de l’armée, des représentants gouvernementaux et religieux, notamment le député israélien Shaul Mofaz et la ministre de l’Immigration, Sofa Landver, se sont succédés pour rendre un dernier hommage au soldat. Tous ont rappelé son attachement à Israël et sa volonté unique de s’impliquer pour la défense du pays.

« Quelques jours plus tôt, tu m’avais téléphoné pour me dire que tu étais en colère parce que vous ne faisiez rien », a raconté la fiancée de Jordan devant l’assemblée. Alors que des dizaines de roquettes étaient déjà tirées contre le sud d’Israël, et notamment sur Ashkelon où Jordan était installé, la jeune recrue ne demandait qu’une seule chose : qu’on laisse agir son unité afin de mettre fin aux attaques.

« Jordan n’était pas seulement un frère formidable et un fils exceptionnel pour mes parents, il était également humble et décidé à s’engager pour la défense d’Israël », a indiqué en pleurant la soeur du soldat.

« La seule chose que nous pouvons te dire, c’est un grand merci », a déclaré l’un de ses camarades de l’unité. « Merci pour ton amour d’Israël. Notre victoire sera également la tienne, tu peux être certain que tu as joué un rôle significatif pour la sécurité du pays ».

Depuis le début de « Bordure protectrice », les Israéliens redécouvrent l’engagement et le dévouement particuliers des soldats « seuls » à mesure que la liste des recrues blessées venues de l’étranger, notamment des Etats-Unis et de France, continue de s’allonger.

Mardi, quelque 20.000 personnes s’étaient réunies à Haïfa pour assister à l’enterrement du Sergent Sean Carmeli, 19 ans. Issu d’une famille israélienne vivant au Texas, le jeune homme de 21 ans avait été tué dimanche, avec six autres membres de la brigade Golani, dans une embuscade à Sagiyah. L’équipe du Maccabi Haïfa, dont le soldat était fan, avait appelé ses supporteurs à se rendre aux funérailles afin qu’il ne soit pas enterré seul et avait même mis des bus à leur disposition.

« Je ne regrette pas mon choix »

Plusieurs soldats « seuls » venus de France ont également été blessés depuis le début des opérations et sont pris en charge dans différents hôpitaux aux quatre coins du pays. J’ai eu l’occasion de me rendre au chevet de plusieurs d’entre eux, aux côtés de leurs familles.

Parmi eux, Kfir, également soldat de l’unité Golani venu de France, a été légèrement blessé. Quelques heures après avoir quitté l’hôpital, il raconte avec le sourire : « Je ne regrette pas mon choix de m’être engagé dans l’armée israélienne, même après avoir été blessé ».

Interrogé sur les motivations qui l’ont poussé à prendre cette décision il y a près de deux ans, le jeune soldat répond : « J’étais en Israël pendant la guerre du Liban, lorsque les sirènes retentissaient. Je savais qu’un jour viendrait où ce serait mon tour de défendre le pays ».

Le soldat d’origine française Gabriel Bennhaim, 22 ans, a lui été grièvement blessé. Arrivé en Israël à l’été 2013, il s’est directement engagé dans l’unité combattante Golani.

« Ca va aller, je suis contente d’être auprès de lui », a affirmé la mère du jeune homme, Mme Nelly Benhaim, arrivée en urgence à l’hôpital Soroka de Beer Sheva pour épauler son fils. « Lorsque j’ai entendu à la télévision qu’il était arrivé quelque chose à des soldats de son unité, j’ai aussitôt ressenti qu’il était arrivé quelque chose à mon fils », a poursuivi la mère de Gabriel qui s’est rendue lundi à son chevet.

De France à Israël, soutien aux soldat seuls

Autour de Gabriel, des dizaines d’autres soldats sont également soignés pour des blessures graves dans l’unité de soin intensifs de l’hôpital de Beer Sheva. Mais le cas de Gabriel interpelle particulièrement. Il y a un an, il avait fait le choix de venir s’engager dans l’armée israélienne, laissant derrière lui sa vie en France ainsi que ses parents.

Dans cet hôpital, où ne cessent d’affluer les blessés israéliens de Gaza, des représentants du gouvernement, mais aussi des dizaines d’associations et de volontaires se pressent pour apporter leur soutien aux soldats et à leurs proches. Un buffet a même été installé dans le hall. Il est réapprovisionné 24 heures sur 24 par les dons des volontaires et des amis des familles.

Lundi, une page Facebook dédiée à l’envoi de messages aux soldats d’origine française et à leurs familles a été créée. « J’ai raconté l’histoire de Gabriel à des proches en France juste après lui avoir rendu visite. Ils m’ont immédiatement demandé de trouver un moyen de lui faire parvenir, ainsi qu’à ses parents, des messages d’encouragement venus du monde entier », racontent Caroline et Sarah, à l’origine du projet.

En quelques heures, des centaines de mots ont été postés.

« Merci, merci mille fois Gabriel. Nous pensons à vous et sommes fiers de votre courage qui nous permet de vivre en Israël sans crainte et dans la sécurité », a écrit un habitant francophone du sud d’Israël.

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