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« Welcome to New York »: Anne Sinclair dit son « dégoût », parle d’antisémitisme

Quelques heures après la parution sur internet de « Welcome to New York », le film d’Abel Ferrara inspiré de l’affaire DSK, Anne Sinclair a exprimé dimanche son « dégoût » et dénoncé des attaques
« clairement antisémites » tandis que son ex-mari, et ses avocats, gardaient
pour l’instant le silence.
Avant les premières images, le film prévient qu’il s’agit d’une « version
fictionnalisée », mais l’histoire colle au plus près du scandale qui a fait
chuter il y a trois ans presque jour pour jour Dominique Strauss Kahn, alors
patron du Fond monétaire international et favori des sondages pour la
présidentielle française de 2012.
Le film, jusqu’ici, faisait surtout parler pour ses scènes osées, et pour
la stratégie de ses producteurs qui ont décidé de le rendre disponible
directement par Video à la demande (VàD) sur internet.
Mais, alors qu’il commençait d’être visionné par quelques critiques, le
quotidien français Le Monde a jugé qu’il donnait « dans le fantasme antisémite ».
Ce qui est en cause est la description de Simone Devereaux, le rôle miroir
d’Anne Sinclair interprété par Jacqueline Bisset. Elle y est présentée comme
une femme d’argent et de pouvoir, qui aide financièrement l’Etat d’Israël et,
surtout, qui a hérité d’une fortune amassée pendant la guerre.
C’en était trop pour Anne Sinclair, dont le grand-père, le célèbre
collectionneur d’art juif Paul Rosenberg, a dû fuir les nazis jusqu’à New
York, pendant qu’ils confisquaient une partie de ses oeuvres.
Elle a pris la plume dans le Huffington Post, site d’informations qu’elle
dirige en France, pour dire son « dégoût » des dialogues, de la prestation de
Depardieu, du traitement des femmes, mais « dégoût enfin et surtout du
soi-disant face à face des deux personnages principaux, où les auteurs et
producteurs du film projettent leurs fantasmes sur l’argent et les juifs ».
« Les allusions à ma famille pendant la guerre sont proprement dégradantes
et diffamatoires, poursuit-elle. Elles disent le contraire de ce qui fut. Mon
grand-père a dû fuir les nazis, et a été déchu de sa nationalité française par
le gouvernement de Vichy. Mon père a rejoint la France Libre et a combattu
jusqu’à la Libération. Dire autre chose relève de la calomnie ».
Face à ces « attaques aussi clairement antisémites », elle a cependant choisi
de ne pas « faire le plaisir » d’attaquer en justice le producteur, Vincent
Maraval, ou le réalisateur.
Celui-ci se défend avec vigueur : « Je ne suis pas antisémite. J’espère que
non. J’ai été élevé par des femmes juives », a-t-il dit à l’AFP.

– DSK mutique –

Quant au père d’Anne Sinclair, « ce n’était pas un collaborateur. Il a
failli être tué par la gestapo. Il était tout le contraire. Il est passé tout
près d’être descendu comme six millions de juifs », insiste-t-il.
Alors qu’on l’interrogeait aussi samedi soir sur les accusations
d’antisémitisme, Vincent Maraval avait d’emblée souligné que le film étant de
financement américain, des avocats avaient examiné à la loupe le scénario.
Pour l’instant, DSK reste mutique. L’un de ses avocats, interrogé dimanche
par l’AFP, refusait même de dire s’il avait visionné le film.
Mais l’ancien patron du FMI, aujourd’hui en quête d’une nouvelle
respectabilité, n’hésite pas à saisir la justice.
L’écrivain français Régis Jauffret en sait quelque chose. Auteur de « La
Ballade de Rikers Island », il est poursuivi en diffamation avec les éditions
du Seuil pour son roman qui met en scène le dirigeant d’une institution
internationale accusé de viol.
« Welcome to New York » laisse clairement comprendre qu’il y a bien eu
agression sexuelle d’une femme de chambre dans le grand hôtel new yorkais où
le héros Devereaux est descendu.
Or, Dominique Strauss Kahn a bénéficié d’un non lieu au pénal de la part de
la justice américaine.
Abel Ferrara est allé jusqu’à utiliser des vrais policiers de l’affaire
jouant leur propre rôle. Il a aussi tourné dans la maison new-yorkaise où DSK
résidait avec Anne Sinclair durant son assignation à domicile.
« Fictionnalisée » ou pas, cette version de l’affaire DSK a potentiellement
de quoi faire les beaux jours des prétoires.
pjl/da/phc

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