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En votant pour le texte de Mahmoud Abbas à l’ONU, la diplomatie de François Hollande a montré qu’elle se moque totalement de la vie des six millions de Juifs d’Israël

Le coup de poignard de Hollande dans le dos d’Israël n’aurait pas été possible si le CRIF de Roger Cukierman, dont les liens personnels avec l’Élysée sont notoires, n’avait pas anesthésié la diaspora juive.

 

L’appréciation d’experts comme  l’intelligent et avisé Bruno Tertrais, affirmant cette semaine que les « relations entre la France et Israël sont excellentes, » signale à quel point les élites françaises les moins « idéologiques » sont asservies aux politiques d’État en France.

 

L’enjeu du vote de la résolution présentée par la Jordanie au nom de Mahmoud Abbas devant les Conseil de sécurité de l’ONU était clair:

  • D’abord, obtenir une victoire diplomatique écrasante sur Israël et humiliante pour l’État juif dépeint comme un occupant et un colonisateur ;
  • En second, ne pas être contraint de négocier et de signer un arrangement territorial et politique susceptible de consacrer directement ou indirectement la légitimité d’Israël, un pouvoir non musulman sur les terres de l’ancienne Palestine;
  • En troisième, refuser de  mettre un terme définitif au conflit israélo-palestinien et laisser le champ libre à de nouvelles revendications et de nouveaux combats jusqu’à l’extinction de l’ennemi sioniste, en vertu de la vieille doctrine de la destruction d’Israël par étapes;
  • Enfin, obliger les États-Unis à prendre parti par un veto et compliquer un peu plus leurs relations avec un monde arabe en proie au chaos.

Par la voix de son ministre des affaires étrangères John Baird , le Canada avait très bien exprimé l’enjeu du vote: « Le Canada pense que fondamentalement, la création d’un État palestinien ne peut être que le produit d’une négociation avec l’État d’Israël. Nous avons rejeté depuis longtemps les actions unilatérales d’une des parties car nous croyons qu’elles n’aident pas la cause de la paix… La résolution qui a été soumise au Conseil de Sécurité le 29 décembre n’est qu’une tentative de plus de contourner les négociations et d’imposer des conditions préalables aux discussions futures… Le Canada appelle donc les membres du Conseil de sécurité à rejeter cette résolution et à user de leur influence pour presser les deux parties de négocier sans conditions préalables. »

 

C’est l’abstention du Nigéria, obtenue au dernier moment par Benjamin Netanyahou, qui a empêché la résolution scélérate de réunir les 9 votes du Conseil de sécurité. Elle aurait contraint les États-Unis à mettre leur veto comme ils l’avaient clairement annoncé. En effet, à la différence du Royaume Uni, pour la honte de l’Europe, la France suivie par le Luxembourg, a voté en faveur de la résolution jordano-palestinienne.

 

Le pouvoir socialiste de François Hollande a affiché sur un sujet de plus l’étendue de son cynisme et de son indigence.

 

En effet, « la France » qu’il est censé représenter avait avancé son propre projet de résolution. Ce texte était critiquable car il s’inscrivait dans l’action unilatérale palestinienne et soutenait le système de conditions préalables aux négociations actant toutes les volontés de Ramallah (lignes de 1967 et division de Jérusalem) avant même de s’asseoir sur un siège de négociation. Cependant, il tentait de gommer les excès du papier palestinien, en évoquant le pouvoir juif d’Israël, la question de sa sécurité, la question des réfugiés et des négociations même si elles auraient été formelles au vu des conditions préalables.

 

Or les Palestiniens balayèrent la tentative française de sauver même l’apparence d’un compromis entre les parties au conflit. Le djihad est une guerre qui se gagne d’abord par l’humiliation de l’adversaire et le mot « compromis » est étranger à la langue arabe.

 

En votant la résolution du 30 décembre, la France de Hollande s’est donc couchée devant le roitelet de Ramallah et ses ambitions sans freins.

 

D’un coté elle a contribué à mettre les États-Unis dans une situation impossible dans une circonstance rare où l’administration Obama adoptait une position sérieuse.

 

Mais surtout la diplomatie hollandaise actait un scénario de guerre à la « DAESH » contre les six millions de  Juifs d’Israël. Tout le monde sait parfaitement ce qui se passerait si Israël acceptait d’évacuer les anciennes Judée et Samarie et de diviser Jérusalem.

 

Le Hamas, le Jihad islamique et quelque nouveau groupe lié au califat de Al Bagdahdi mettraient à bas d’un claquement de doigts la pauvre autorité de Ramallah gavée de corruption et haïe de la population arabe. A la place on aurait en quelques mois des djihadistes en uniforme noir, des tunnels et des roquettes avec la bénédiction financière et logistique de l’Iran, du Qatar, de la Turquie et autres grandes figures de paix de la région.

 

Et cela à quelques dizaine de mètres des centres de pouvoir d’Israël et de ses pôles  économiques et démographiques. Les scénarios du retrait du Liban Sud et de Gaza illustrent ce processus inéluctable. Ils  ont abouti à la constitution de deux front de guerre impitoyable au nord et au sud du minuscule État juif. Hollande vient de donner sa bénédiction pour que se constitue en plus un front Est directement connecté aux espaces syriens et irakien, à al-Qaïda, Daesh, etc. Le Jordanie serait emportée et ce serait pour Israël l’ouverture d’une ère de guerres désespérées et sauvages.

 

Il n’y a pas d’autre perspective sérieuse en cas de triomphe de la résolution jordano-plestinienne,  ni d’ailleurs du pré projet français. Il faut noter que la France, son peuple, n’ont pas intérêt à la crispation belliciste supplémentaire du Proche-Orient à laquelle conduit directement la politique des têtes pensantes de l’Élysée.

 

Cependant, dans cette circonstance, leur attitude n’avait rien d’imprévisible. Les présidences qui se succèdent depuis novembre 1967 persistent, chacune dans son style particulier, à s’aligner sur ce qu’elles croient être le Monde arabe pour en obtenir les faveurs. Mais ce Monde mythique n’est qu’un collectif de dictatures cruelles et parasitaires qui cantonnent ces peuples malheureux dans la régression et le fanatisme, si ce n’est dans le chaos comme aujourd’hui. L’aplatissement sans gloire de Hollande était en fait probable dans la mesure où l’état de l’opinion française, un anti-israélisme presque universel,  lui laissait les coudées franches.

 

Or la diaspora juive, globalement consciente des périls d’Israël et de sa propre précarité représente, potentiellement, une force susceptible de limiter l’arbitraire de la présidence quand elle s’engage dans une direction aussi contraire aux intérêts nationaux.

 

Le problème, c’est que le noyau structuré de la diaspora continue de faire la distinction entre l’antisémitisme et l’antisionisme, comme si l’antisémitisme contemporain était autre chose qu’un concentré des diverses variétés d’antisionisme, celle des musulmans sous influence, mais aussi celle des col blancs et de jaquettes des sommets de l’État.

 

Le mandat de Roger Cukierman au CRIF, son allégeance au pouvoir socialiste en déshérence, est la manifestation la plus consternante de cette démission. Cukierman prétendait ne pas vouloir « une ambassade d’Israël bis » demandant  en fait à la diaspora de prendre ses distances. Comme s’il y avait la moindre contradiction entre les intérêts centraux d’Israël et de la France. En tout cas la « ligne Cukierman » a contribué à laisser Hollande commettre le pire des mauvais coup portés à Israël par de mauvais présidents.

 

Jean-Pierre Bensimon

 

le 31 décembre 2014

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