haut banniere
haut banniere
haut banniere

«Tu dois quitter Gaza au plus vite et arrêter de travailler»

Vous aurez noté les aminches qu’on ne plaisante pas avec le Hamas et ses co-groupes-terroristes.

Vous aurez noté aussi que le reste de la presse n’en parle pas.

Comme nous sommes généralement bien informés, il se trouve que juif.org, avant cette censure, avait pris soin de reproduire l’article en question. Ne vous privez pas…Lisez ceci :

 

L’hôpital Al-Shifa, à Gaza Ville, où Rafjaa Abou Dagga a été convoqué et interrogé par des membres du Hamas.

TÉMOIGNAGE : Le journaliste palestinien Radjaa Abou Dagga, correspondant de «Ouest France» et ancien collaborateur de «Libération», raconte les tentatives d’intimidation du Hamas.

Correspondant de Ouest France à Gaza et ancien collaborateur de Libération, Radjaa Abou Dagga partage depuis des années son temps entre Paris, où résident sa femme et son fils, et Gaza, où vivent ses parents et où il travaille. Le 18 juin, lorsqu’il veut passer la frontière de Rafah, un officier lui interdit le passage et garde son passeport comme celui de tous les Palestiniens qui tentent de passer en Egypte ce jour-là.

Après quatre semaines bloqué à Gaza sans explications, le journaliste palestinien est convoqué par le service de sécurité du Hamas dimanche dernier. «J’ai reçu l’appel d’un numéro privé. Ils me convoquaient à l’hôpital Al-Shifa, dans le centre de Gaza Ville», explique Radjaa. Il emporte avec lui ses deux téléphones, sa carte de presse et sa petite caméra.

«Es-tu correspondant pour Israël?»

A quelques mètres des urgences où les blessés des bombardements affluent sans cesse, il est reçu dans le service des consultations externes, «une petite section de l’hôpital utilisée comme administration» par une bande de jeunes combattants. «Ils étaient tous bien habillés, s’étonne Radjaa. En civil, avec un pistolet sous la chemise et certains avaient des talkies-walkies». On lui ordonne de vider ses poches, d’enlever ses chaussures et sa ceinture puis il est appelé dans une chambre d’hôpital «qui servait ce jour-là de bureau de commandement à trois personnes».

Un homme tiré à quatre épingles commence son interrogatoire : «Qui es-tu ? Comment t’appelles-tu? Que fais-tu?» «J’étais très surpris par le mode opératoire», avoue Radjaa, qui lui montre sa carte de presse en guise de réponse. Les questions fusent. On lui demande ensuite s’il parle hébreu, s’il a des relations avec Ramallah. Les jeunes partisans du Hamas l’interrogent avec insistance : «Es-tu correspondant pour Israël?» Radjaa répète qu’il travaille uniquement pour des médias français et une chaîne de radio algérienne.

C’est alors qu’un des trois hommes lui délivre ce message : «C’est à toi de choisir. Nous sommes une administration exécutive. Nous te transmettons le message de Qassam. Tu dois rester chez toi et donner tes papiers.» Abasourdi d’être visé par les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, Radjaa essaie de se défendre et surtout de comprendre pourquoi une telle décision a été prise à son encontre. En vain. «Il est impossible de communiquer avec ces gens-là», déplore le journaliste. Il n’est pas le premier à subir ce genre de pressions et les combattants face à lui ne s’en cachent pas. «Ils sont enragés contre la présidence et m’accusent de collaborer avec Mahmoud Abbas», explique-t-il. Reporters sans frontières confirme que ce n’est pas un cas isolé. L’organisation a en effet été alertée des menaces proférées par le Hamas à l’encontre de journalistes palestiniens ou étrangers en raison de leur activité professionnelle.

«C’est pour ton bien»

L’homme qui semble être le chef le relâche finalement en lui assénant : «C’est pour ton bien mais tu dois quitter Gaza au plus vite. Je ne veux plus te voir ici, tu ne dois plus sortir de chez toi et arrêter de travailler.» Il leur explique qu’il est bien trop dangereux pour lui de rentrer maintenant dans son village d’Abassane Alkabira, près de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, mais les envoyés de Qassam ne veulent rien entendre : «Tu la fermes.»

Il est trop tard pour prendre la route, Radjaa décide de passer la nuit au bureau de presse Almanara. Vers 22 heures, il reçoit un appel d’Abouhamza, le propriétaire, qui lui demande de quitter les lieux, Radjaa le convainc de l’y laisser dormir. Abouhamza lui raconte qu’il a lui aussi reçu des menaces : «Si Radjaa vient, le bureau sera fermé » m’ont-ils dit. On ne joue pas avec ces gens-là pendant la guerre». Au matin, Abouhamza vient s’assurer lui-même de son départ. «Il est pro-Hamas», conclut le journaliste.

Depuis, Radjaa se retranche dans sa maison d’Abassane Alkabira. Il a pu récupérer son passeport le lendemain. Il tentera à nouveau de franchir la frontière de Rafah pour rentrer en France mardi soir.

Libération, entretien recueilli par Audrey Destouches

Photo: L’hôpital Al-Shifa, à Gaza Ville, où Rafjaa Abou Dagga a été convoqué et interrogé par des membres du Hamas. (Photo Mohammed Abed. AFP).

About The Author

Related posts

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *