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Saint-Ouen : roué de coups à la sortie de la synagogue

sainouen« Je suis déboussolé, angoissé, j’ai peur de sortir de chez moi, cela m’a complètement traumatisé », souffle Salomon. Ce patron de supermarché de 53 ans, qui vit à Saint-Ouen depuis 15 ans, raconte avoir été violemment agressé ce samedi par trois personnes, alors qu’il sortait de la synagogue.

Une agression dont le caractère antisémite ne fait aucun doute, d’après lui.

« Je sortais de la synagogue, vers 13 h 20, et je remontais la rue du Docteur Bauer. Je venais de quitter le rabbin quand un jeune, derrière moi, commence à me traiter de sale juif, à plusieurs reprises. Je n’ai d’abord pas réagi, puis il s’est approché de moi et a commencé à me cracher dessus. Je me suis tourné face à lui et lui ai dit d’arrêter, et je l’ai poussé. Il m’a mis un coup de tête, je saignais de partout, je n’ai rien vu venir », raconte Salomon, encore marqué au visage.

Cet homme, qui se dit « sans histoire, respectueux et religieux », a bien essayé de se défendre, mais son agresseur a été rejoint par deux autres hommes. « Ils m’ont tabassé. Ils m’ont donné des coups à la jambe, au dos et c’est là que mon premier agresseur a sorti un couteau. J’entendais les autres qui disaient Vas-y, pique-le, le Juif. J’ai vu la mort devant moi… J’étais plein de sang, j’ai sauté sur lui pour lui faire tomber son couteau, je l’ai tapé, je ne voulais pas le lâcher. Des gens ont commencé à crier Appelez la police ! Ses copains m’ont mis un dernier gros coup dans le ventre, et tous les trois ont disparu en un éclair. »

Choqué, Salomon est rentré chez lui, mais n’a jamais pu trouver le sommeil. « J’étais sûr et certain qu’ils allaient me tuer », avoue-t-il. Il attendra ce dimanche pour se rendre au commissariat. Sa plainte a bien été enregistrée, a-t-on appris auprès de la préfecture. Une enquête est en cours pour retrouver les agresseurs et déterminer le caractère antisémite des violences. Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) a condamné cette agression. « Si les sites de la communauté juive sont surveillés, les Juifs restent des cibles vulnérables, dans la rue, comme dans les commerces », estime le BNVCA.

Jean-Gabriel Bontinck

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