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Un détenu, condamné en même temps qu’Amédy Coulibaly, conteste son maintien à l’isolement

Paris, 7 avr 2015 (AFP) – Un détenu, dont le placement à l’isolement a été
prolongé notamment en arguant de liens avec Chérif Kouachi et Amédy Coulibaly,
auteurs des attentats de janvier, a engagé une action contre le ministère de
la Justice pour obtenir réparation, a-t-on appris mardi auprès de son avocat.
Teddy Valcy, ancien braqueur converti à la religion musulmane mais qui
conteste son appartenance à la mouvance radicale, a été condamné en décembre
2013 à neuf ans de prison dans une affaire de tentative d’évasion de Smaïn Aït
Ali Belkacem, un des artificiers des attentats de 1995.
Dans cette affaire, Amédy Coulibaly, qui a tué trois clients et un employé
juifs du supermarché Hyper Cacher ainsi qu’une policière municipale, avait été
condamné à cinq ans de prison. Chérif Kouachi, un des auteurs de l’attaque de
Charlie Hebdo, avait pour sa part bénéficié d’un non lieu. Le tribunal avait
écarté l’aspect « d’entreprise terroriste », ne retenant que la tentative
d’évasion.
Or, dans les motivations de sa dernière prolongation de placement à
l’isolement, en février, l’administration pénitentiaire évoque le fait que les
deux auteurs des attentats étaient des « complices » de M. Valcy. Une « parfaite
méconnaissance des faits » pour son avocat Eddy Arneton, qui a donc introduit
une « requête préalable indemnitaire » de 200.000 euros, jugeant illégale cette
prolongation, comme l’a révélé le site internet d’Outremer1ere (ex-RFO).
Il fustige également les « propositions de motivations » faites par la
directrice de la prison de Réau (Seine-et-Marne) où est détenu M. Valcy, qui
juge « incontestables » ses liens avec Chérif Kouachi et Amédy Coulibaly comme
« en atteste » un « article paru dans Paris-Match » et affirme qu’il s’est montré
« abattu moralement » en apprenant leurs décès. Commentaire non repris dans la
décision de la direction interrégionale validant la prolongation et que
l’avocat qualifie de « pur fantasme et psychologie de seconde zone ».
Me Arneton relève que la décision évoque une « influence sur les autres
personnes détenues » mais sans « aucune attestation, aucun rapport d’incident ».
« En l’absence d’éléments objectifs, la prolongation de l’isolement est
nécessairement illégale », conclut-il.
Ce maintien à l’isolement relève également de « traitements inhumains et
dégradants », argue l’avocat.
Concrètement, en l’absence de réponse de l’administration dans un délai de
deux mois, Teddy Valcy pourra attaquer le ministère de la Justice au tribunal
administratif.
La Chancellerie, sollicitée, n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
En avril 2012, le tribunal administratif de Versailles avait donné raison à
M. Valcy dans une première procédure où il contestait déjà son maintien à
l’isolement durant dix-huit mois.
so/fff/bir

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