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Des milliers de Gazaouis fuient via les tunnels

Des Palestiniens, aidés par des passeurs, prennent des risques élevés pour tenter leur chance en Europe

Des milliers de Palestiniens ont fui la bande de Gaza clandestinement via des tunnels avec l’aide de passeurs ces derniers mois, en raison de la guerre avec Israël et du déclin économique de l’enclave palestinienne, révèle mercredi le quotidien israélien Haaretz.

La fuite de ces Palestiniens a été mise en lumière la semaine dernière avec le naufrage de deux navires transportant des Palestiniens de Gaza, un au large des côtes de Malte la semaine dernière, et l’autre au large des côtes égyptiennes, qui a causé la mort par noyade de centaines de passagers.

Selon le quotidien Haaretz, l’ambassade palestinienne en Grèce a indiqué que le navire qui a coulé au large des côtes de Malte transportait plus de 450 passagers, pour la plupart des Palestiniens de Gaza. D’autres rapports indiquent que le navire a été percuté volontairement par un autre navire appartenant à des contrebandiers rivaux.

Le groupe de défense des droits de l’homme « Adamir », basé à Gaza, a recueilli les noms de plus de 400 personnes manquantes. « Personne ne sait où ils sont; toute la bande de Gaza en parle », a déclaré à Haaretz le directeur d’ »Adamir », Halil Abu Shamala, qui a précisé que la plupart des passagers étaient des jeunes, et que des familles entières se trouvaient également à bord.

Samedi, au moins 15 Palestiniens se sont noyés dans le naufrage d’un bateau au large des côtes égyptiennes, près d’Alexandrie.

Abou Ahmed, qui a perdu son fils sur ce bateau, a expliqué à Haaretz que la plupart des habitants de Gaza qui ont fui l’enclave palestinienne par le biais des tunnels sont originaires de la ville de Rafah, au sud de Gaza.

Un des habitants impliqué dans ces opérations a déclaré à Haaretz que le voyage coûte entre 3.500 et 4.000 dollars par personne. « C’est un tunnel relativement petit; la plupart des grands tunnels ont été bloqués par les Egyptiens. Les gens rampent sur des dizaines de mètres et au bout du tunnel, du côté égyptien à Rafah, un véhicule les attend et les emmène à Port-Saïd », a-t-il expliqué.

Il a ajouté que certains membres des forces de sécurité égyptiennes sont soudoyés pour fermer les yeux l’entrée des Palestiniens clandestins en Egypte.

Haaretz a recueilli des témoignages révélant que les réfugiés montent à bord de petites embarcations. Une fois qu’ils quittent les eaux territoriales égyptiennes, les voyageurs clandestins sont transférés sur un autre bateau qui, la plupart du temps, prend la direction de l’Italie. Le périple dure habituellement environ une semaine.

Un réfugié a déclaré à Haaretz que lorsque le bateau s’approche du rivage, il émet un appel de détresse pour se faire repérer par les navires de la marine italienne ou de la Croix-Rouge. Dans d’autres cas, les gens sautent à la mer avec des gilets de sauvetage, et sont secourus par la Garde côtière ou la Croix-Rouge.

La Banque mondiale et le FMI appellent à l’aide internationale pour Gaza

Par ailleurs, la Banque mondiale et le FMI ont affirmé le besoin vital de l’aide internationale et d’une levée du blocus imposé à la bande de Gaza dévastée par la guerre en juillet et août.

« Sans action immédiate de la part de l’Autorité palestinienne, des donateurs et du gouvernement israélien pour revitaliser l’économie et améliorer le climat des affaires, une reprise de la violence telle que nous l’avons vue ces dernières années reste un danger clair et réel », dit Steen Lau Jorgensen, directeur de la Banque mondiale pour la Cisjordanie et la bande de Gaza dans un communiqué publié par l’institution siégeant à Washington.

Dans des rapports publiés simultanément et collectant des données d’avant la guerre, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international parviennent peu ou prou aux mêmes conclusions sur la nécessité de la mobilisation internationale, d’un allègement du blocus imposé à la bande de Gaza et d’une gouvernance renforcée de l’Autorité palestinienne, en particulier en matière budgétaire.

« L’impact économique du conflit à Gaza est difficile à évaluer à ce stade », dit le rapport du FMI. « Mais l’ampleur des destructions et les ressources limitées dont disposent la Cisjordanie et Gaza rendent cruciale une mobilisation de l’aide internationale », ajoute-t-il, moins d’un mois avant une conférence internationale de donateurs prévue le 12 octobre au Caire.

L’expérience de l’une des précédentes guerres dans le territoire, celle de 2008/2009, «indique que si le blocus de Gaza n’est pas levé ou tout du moins allégé, et en particulier si l’on n’autorise pas l’entrée de matériaux de construction, les efforts de reconstruction sont probablement voués à l’échec», dit-il.

La bande de Gaza, territoire exigu et surpeuplé coincé entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée, est soumis de la part de ses deux voisins à un blocus qui asphyxie son économie.

Les deux institutions décrivent une situation économique déjà très précaire, surtout dans la bande de Gaza, avant la guerre. L’économie de Gaza était déjà entrée en récession avant la guerre, un quart de la population palestinienne vit sous le seuil de pauvreté et le taux est deux fois plus élevé dans la bande de Gaza qu’en Cisjordanie, note la Banque mondiale, dont le rapport est destiné à un forum ordinaire de donateurs censé se réunir le 22 septembre à New York.

Le chômage atteignait 45% au second trimestre de 2014 dans la bande de Gaza et 63% chez les jeunes, selon le FMI.

Le rapport du FMI compile des informations largement recueillies avant la guerre. Mais le Fonds estime que le conflit pourrait entraîner au troisième trimestre (y compris donc pendant la guerre) une perte d’activité économique de 45% par rapport au trimestre précédent, et une réduction du PIB de 20% pour les trois premiers trimestres de 2014 par rapport à la même période de 2013.

(i24news avec AFP)

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