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Edito de Alain SAYADA « Brexit breaks it… »

 

Brexit. Quatre consonnes, deux voyelles, et un tremblement de terre. La 5 ème puissance

économique mondiale a décidé de sortir de l’Union Européenne. Jour de joie, jour de

liesse, pour les populistes européens, qui n’en attendaient pas tant… La fissure qui s’était

ouverte au cours des années et des crises économiques, financières, terroristes et

migratoires est aujourd’hui une faille béante. Une plaie dans laquelle s’engouffreraient

bien volontiers, du moins c’est ce qu’il semble, d’autres pays plus très sûrs de vouloir

garder leur alliance, quand d’autres se font la belle sans même signer les papiers du

divorce !

Pays-Bas, Finlande, Danemark, Hongrie, Suède, République Tchèque ou même Pologne…

Tous ont l’air tenté par la manœuvre hypocrite du référendum, qui consiste à laisser le

peuple décider, sans lui donner tous les tenants et les aboutissants de la question qui lui

est posée. Et la France, tiens, que ferait-elle ? Comment voteraient les Français si on leur

posait la question ? Selon un récent sondage, 53 % des personnes interrogées souhaitent

un référendum sur le sujet du retrait. Un retrait qui est, je vous le rappelle, le fer de

lance du programme des partis extrêmes : le FN de Marine Le Pen et le Front de Gauche

de Jean-Luc Mélenchon……

L’information prend soudain une tout autre importance : à moins d’un an de la

Présidentielle, les craquements et les fêlures de l’Union européenne représentent une

source certaine de danger : en passant du statut de postulat idéologique sans ancrage

dans la réalité à « s’ils l’ont fait alors pourquoi pas nous ? », le sujet du retrait passe de

point d’appui à trampoline à ressorts pour les eurosceptiques. Il ne fait aucun doute que

l’extrême-droite comme l’extrême gauche sauront gloser sur le sujet pour convaincre

ceux qui ne votent pas pour eux mais considèrent l’Europe comme un fardeau, de

rejoindre leurs rangs. Et reconnaissons-le, pour l’électeur, de droite comme de gauche, le

jeu des chaises musicales est de ceux qui ne consacrent que les perdants. La preuve…

A droite, ça se bouscule au portillon. Qui, de Juppé ou Sarkozy, représentera Les

Républicains ? Bruno Le Maire, inexistant lors de la dernière Présidentielle a beau

s’agiter, on voit mal comment, malgré sa volonté affichée d’ancrer à nouveau la parole

politique dans la réalité, il parviendrait à trouver sa place sur le cliché. Déjà bien

bousculé en 2012, le mollasson centriste Bayrou n’a fait que mettre des grains de sable

dans les rouages de la droite, dispersant les voix et jouant la carte de la traîtrise en

soutenant François Hollande au deuxième tour. En 4 ans, on l’a bien peu vu apporter sa

pierre à l’édifice du débat politique. Pourtant le revoilà qui joue les trouble-fête, à

l’approche de l’échéance. Si la proposition du Modem, pour l’électeur, se résume à

incarner les empêcheurs de tourner en rond, alors il ne faudra pas s’étonner de sa

disparition, à plus ou moins long terme, de l’échiquier politique.

A Gauche, ça bouge un peu plus, disons-le franchement. Tout ragaillardis par leur

passage dans la majorité, certains se sentent pousser des ailes et la primaire « élargie »,

selon le vœu de Cambadélis, pourraient bien leur donner l’occasion de les déployer. Du

dernier remaniement ministériel à cette mascarade de démocratie participative où les

fringants afficionados de la rénovation politique, Montebourg et Macron en tête, jouent

les Iznogoud aux dents qui rayent le parquet, tout est en fait bien réglé pour faire de

Hollande le porteur de flambeau de la gauche. Avec un tout petit bémol cependant :

« Hollande, le changement c’est maintenant » de 2012 a perdu sa virginité. Et si la

stratégie peut lui permettre de faire la course en tête, par KO des concurrents, pas sûr

que les Français, eux, soient partants pour lui redonner sa place au soleil.

Restent donc, sur l’échiquier, la gauche de la gauche, Mélenchon, toujours à la pointe de

la lutte antisioniste et ses non-moins anti-israéliens acolytes d’EELV, succursale

officieuse du BDS où l’on se préoccupe bien plus de faire du tort à l’Etat hébreu, quel que

soit le sujet, qu’à proscrire l’usage de pesticides ou à lutter contre le réchauffement

climatique !

Tiens, Mélenchon, parlons-en justement. Il semblerait que, dans une lutte entre Hollande

et lui-même au second tour, le grisonnant tribun au lyrisme harangueur l’emporte sur le

dégarni à lunettes à l’humour vif mais à la maladresse chronique.

Autant le dire franchement, il va falloir, mesdames et messieurs les politiques de droite,

nous dégainer du lourd car selon les sondages, la Méluche n’a jamais été aussi vaillant !

Si la droite peine à nous proposer autre chose qu’un Sarkozy qui tente de revenir dans la

course en faisant taire les opposants et un Juppé jouant les septuagénaires 2.0 pour faire

rêver le peuple, les électeurs énervés pourraient bien se tourner vers la blonde de

Montretout pour porter la voix de leurs contrariétés. Un deuxième tour Le Pen

Mélenchon, ça aurait de la gueule non ? Celle de bois, à n’en pas douter, pour ceux qui

croient encore au débat politique, à la démocratie et au vivre-ensemble. Une gueule

cassée pour l’Europe qui verrait alors un de ses membres fondateurs faire ses bagages

avec célérité.

Le 23 avril 2017, la France a rendez-vous avec les urnes. Elle aura surtout rendez-vous

avec l’Histoire. Et si le choix des Britanniques doit nous montrer le chemin, il doit

surtout nous permettre de voir plus loin, ce qui nous attend si nous ne faisons rien et si

nos politiques ne se réveillent pas à temps.

Mesdames, messieurs les élus et les candidats, à vous de jouer. Mesdames, messieurs les

électeurs, à vous de choisir.

Pour que le cauchemar des extrêmes sur le podium ne devienne jamais une réalité.

Bien sûr, j’espère me tromper…

Am Israël Haï

Alain Sayada

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