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Charles Gottlieb, le passeur de mémoire, est décédé

HOMMAGE – Des milliers de collégiens l’ont écouté dans leur classe ou à Auschwitz, où il est retourné plus de trente fois pour raconter les atrocités qu’il y avait vécues. Charles Gottlieb, survivant des camps de la mort nazis, s’est éteint à Nice à l’âge de 89 ans.

Charles Gottlieb, le résistant, le déporté, le survivant de la Shoah, s’est éteint à Nice ce 8 mai, 70 ans jour pour jour après la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie. Lui, le jeune juif né à Nancy, où ses parents s’étaient réfugiés après avoir fui les pogroms en Pologne. Lui, le jeune résistant arrêté, torturé par la Gestapo à Lyon, où « on m’a fait cracher mes dents ! » racontait-il encore il y a deux ans à des élèves de 3ème du collège Saint-Joseph de Nice.

Lui, le déporté à Auschwitz, « une immensité de barbelés et des hommes en costume de bagnard qui vous disent : ‘vous êtes entrés par la porte, vous ressortirez par la cheminée' », résumait-il. Ce camp de travail pour lui, d’extermination pour plus d’un million d’autres, où, avouait-il, « j’ai enterré des déportés vivants, ce qui me hante encore aujourd’hui ! »

Tatoué deux fois

Lui, la mémoire vivante qui, inlassablement, racontait à tous ceux qui voulaient l’entendre comment il a survécu aux camps de la mort. A 89 ans, Charles Gottlieb continuait malgré le poids des ans à se rendre dans les collèges des Alpes-Maritimes et jusqu’à Auschwitz-Birkenau, lors des « voyages de la mémoire » organisés par le Département.

Il continuait à montrer les deux numéros tatoués sur son avant-bras : 193189, parce qu’il avait été arrêté comme résistant, et B9664, après qu’un autre déporté a révélé qu’il était juif. En février 2014, pour la 32ème fois, il avait trouvé la force d’affronter le froid et les souvenirs dans le camp de concentration et d’extermination polonais. « Où que l’on marche, il y a un cadavre » lançait-il, glacial, aux collégiens.

« Il transformait ces adolescents »

« Sans lui, les Voyages de la mémoire que j’ai créés, au nom du conseil général des Alpes-Maritimes en 2003, n’auraient pas eu la même force » écrit Christian Estrosi. « J’avais effectué plusieurs fois le voyage à ses côtés. A chaque fois, témoigne Eric Ciotti, il avait ému, instruit, transformé ces adolescents, devenus grâce à lui, des ambassadeurs de la paix, de la tolérance, du respect de l’homme ».

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