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Elections israéliennes: les candidats

Jack Guez (AFP)

Benyamin Netanyahou, l’homme des contradictions. 6e portrait des candidats majeurs aux élections législatives

Jack Guez (AFP) »Les partisans du Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahu brandissent son portrait le 15 mars 2015 à Tel Aviv « 

Benyamin Netanyahou, l’un des plus anciens Premiers ministres d’Israël, est un homme de contradictions.

En 2003, en tant que ministre des Finances, il a fait l’un des gestes les plus audacieux et controversés de sa carrière lorsqu’il a lancé une série de coupes budgétaires – la plus dramatique d’entre elles visant les allocations familiales. « Les gens ne devraient pas mettre des enfants au monde, sauf s’ils peuvent se permettre de les élever, » avait-il annoncé, provoquant l’effroi dans un pays où la culture veut depuis des décennies que les Juifs, et les Israéliens en particulier, aient autant de bébés que possible.

Parmi les personnes les plus touchées par cette réforme très controversée furent ses alliés naturels, les ultra-orthodoxes et leurs représentants politiques. Son autre base électorale naturelle – les Juifs d’origine séfarade, ont également été durement frappés par ses coupes budgétaires radicales. Netanyahou pour sa part est allé à contre courant, mettant à exécution sa vision économique néo-libérale.

Un outsider vif – son père, un historien et érudit aux opinions nationalistes de droite – a été évincé par la gauche travailliste qui a gouverné Israël durant ses trois premières décennies. Il est aussi un fin politique aux talents manipulateurs, ce qui l’a aidé à se maintenir au pouvoir dans le monde rude de la politique israélienne.

Benyamin ‘Bibi’ Netanyahou est né à Tel Aviv en 1949. En 1963, sa famille a déménagé aux États-Unis lorsque son père Benzion s’est vu offrir un poste universitaire. Il est retourné en Israël à 18 ans, a rejoint l’armée et servi comme capitaine dans une unité de commando d’élite (Sayeret Matkal), en prenant part à un raid sur l’aéroport de Beyrouth en 1968 et aux combats de 1973 durant la guerre de Kippour.

Netanyahou est ensuite retourné aux États-Unis, où il a obtenu une licence et un master à l’Institut de Technologie du Massachusetts (MIT).

En 1976, son frère Jonathan a été tué alors qu’il dirigeait un raid pour sauver les otages d’un avion de ligne détourné à Entebbe, en Ouganda. Il est ainsi devenu une figure légendaire et sa disparition a façonné la vision de Bibi sur les menaces terroristes.

La carrière publique de Netanyahou a été lancée en 1982, quand il a été nommé chef adjoint de la mission d’Israël à Washington, puis représentant permanent d’Israël à l’ONU. En 1988, il a remporté un siège à la Knesset (Parlement) en tant que législateur du Likoud et est devenu vice-ministre des Affaires étrangères. Lorsque le Likoud a perdu les élections de 1992, il s’est retrouvé à la tête du parti.

En 1996, il est devenu le premier Premier ministre élu directement en battant de justesse Shimon Peres, qui avait appelé à la tenue d’élections anticipées après l’assassinat d’Yitzhak Rabin. Netanyahou est alors le plus jeune Premier ministre d’Israël et le premier à être né après que l’Etat a été fondé en 1948.

Son premier mandat a été bref mais catastrophique, en proie à des divisions au sein de sa coalition.

Malgré avoir farouchement critiqué les Accords d’Oslo entre Israël et les Palestiniens, il accepte en 1997 de céder plus de 80% de la ville d’Hébron à l’Autorité palestinienne et signe le Mémorandum de Wye River en 1998, préovoyant d’autres retraits de Cisjordanie.

Il perd son poste 1999 après avoir convoqué des élections 17 mois plus tôt. « Bibi n’a pas réussi son premier mandat. Il n’était pas un très bon Premier ministre, » déclare Benzion Netanyahou lors d’une interview à l’époque. « Mais je pense qu’il a appris de ses erreurs. »

Netanyahou a démissionné de la législature et de la présidence du Likoud suite à l’échec des élections et a été remplacé par Ariel Sharon.

Il revient au gouvernement de Sharon en 2001, d’abord comme ministre des Affaires étrangères, puis comme ministre des Finances avant de démissionner en 2005 pour protester contre le retrait israélien de la bande de Gaza.

Quand Sharon procède à la scission du Likoud en 2005 pour former son propre parti Kadima, Netanyahou reprend la direction du Likoud et est ensuite élu Premier ministre pour la deuxième fois en mars 2009, dans une coalition principalement de droite, nationaliste comprenant les partis religieux.

Malgré sa ligne dure envers les pourparlers avec les Palestiniens et sa ferveur idéologique pour la construction dans les implantations de Cisjordanie, Netanyahou a accepté le principe d’une solution à deux Etats lors d’un discours en 2009 à l’Université Bar-Ilan.

Netanyahou a raflé un troisième mandat après des élections anticipées en janvier 2013, espérant remporter un fort taux d’approbation sur les questions de sécurité.

Les critiques soutiennent que Netanyahou est enclin à plier sous la pression, en référence à la une interview télévisée en 1993 lorsqu’il a admis avoir une liaison extraconjugale après qu’un rival politique a laissé entendre qu’il était en possession de bandes vidéo prouvant son infidélité. Aucune bande n’a jamais été trouvée.

Pourtant, il a mené deux opérations militaires contre le Hamas et ses alliés dans la bande de Gaza depuis sa prise de fonctions en 2009, en réponse aux tirs de roquettes persistant sur le sud d’Israël. Il a ainsi été salué pour son comportement responsable dans la gestion et la fin du conflit.

Il s’est obstiné à tirer la sonnette d’alarme au sujet des ambitions nucléaires de l’Iran et a exercé une influence conséquente sur les sanctions adoptées par la communauté internationale contre Téhéran.

Son attitude face à Obama a été jugée téméraire, dangereuse ou courageuse – concernant sa volonté de parvenir à un accord sur le programme nucléaire iranien.

« Les jours où le peuple juif est restés passif face à des ennemis génocidaires, ces jours sont révolus, » a déclaré Netanyahou dans un discours controversé au Congrès américain au début du mois. « Nous ne sommes plus dispersés parmi les nations, impuissants à nous défendre. »

Mettant du piquant dans ses discours et interviews avec des références constantes à la Shoah et autres persécutions du peuple juif, Netanyahou pense que le monde est contre Israël – et contre lui. Il a accusé les gouvernements et les organisations étrangères d’essayer de le renverser.

Pour beaucoup, Netanyahou reste une énigme. Il a été démasqué pendant un bref moment, il y a quelques mois lors d’une émission satirique populaire quand il a été interrogé sur les scandales à répétition et largement médiatisés sur le comportement de sa femme.

« Elle est représentée comme étant un fardeau. Elle n’en est pas un, elle est la source de mon pouvoir, elle est la femme que j’aime », a-t-il dit.

 

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