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Kerry à Amman pour sauver les pourparlers

Le secrétaire d’Etat US doit rencontrer Mahmoud Abbas et s’entretenir en vidéo-conférence avec Netanyahou

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry va s’entretenir avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas mercredi dans la capitale jordanienne, après avoir quitté précipitamment Rome, où il accompagnait le président Barack Obama.

Cette annonce faite mardi par sa porte-parole Jennifer Psaki, intervient alors que les négociations entre Israël et les Palestiniens sont mises à mal, à la veille des libérations du dernier groupe de détenus palestiniens par Israël, qui pourrait ne pas avoir lieu.

John Kerry rencontrera Abbas « pour tenter de rapprocher les positions entre les parties en présence », a déclaré Mme Psaki, ajoutant que le secrétaire d’Etat aurait également un entretien par téléphone ou par vidéo-conférence avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

Pas de reconnaissance de l’Etat juif

« Nous ne sommes pas disposés à discuter de la reconnaissance d’Israël comme Etat juif », a déclaré Abbas lors du sommet de la Ligue arabe mardi.

« Les colonies font partie d’une campagne systématique visant à effacer l’histoire et l’identité de Jérusalem », a-t-il ajouté.

Plus tôt mardi, les dirigeants des pays arabes disaient s’orienter vers « un refus catégorique » d’un Etat juif, condition posée par Israël pour parvenir à un accord de paix avec les Palestiniens.

Selon le projet de résolution finale du sommet, dont l’AFP a obtenu une copie, les chefs d’Etats arabes devaient proclamer leur « refus absolu et catégorique de reconnaître Israël comme un Etat juif » et leur « rejet de toutes les pressions exercées à cet effet sur la direction palestinienne », en allusion à l’administration américaine qui tente d’assurer la poursuite des négociations de paix.

Mahmoud Abbas, qui a été reçu la semaine dernière à la Maison blanche, a rencontré lundi soir les ministres des Affaires étrangères des 22 membres de la Ligue arabe, présents à Koweït, pour les informer des résultats de ses entretiens avec le président Barack Obama, selon des participants.

Le chef de la Maison blanche avait appelé Abbas à prendre des « risques » pour la paix, deux semaines après avoir exhorté le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à prendre des décisions « difficiles », afin de débloquer le processus avec Israël, à un mois et demi d’une échéance cruciale.

Les négociations de paix, qui ont repris en juillet 2013 après trois ans de suspension sont dans l’impasse. Elles sont censées déboucher d’ici au 29 avril sur un « accord-cadre » traçant les grandes lignes d’un règlement définitif sur les questions les plus sensibles: les frontières, les implantations la sécurité, le statut de Jérusalem et les réfugiés.

Les menaces palestiniennes d’un recours à l’Onu

De plus, sur la question des prisonniers, sujet brûlant dans les négociations ces dernières semaines, des dirigeants de l’Autorité palestinienne ont menacé de relancer les démarches d’adhésion aux organisations internationales, y compris les juridictions à compétence mondiale, si Israël revenait sur la libération d’un contingent de prisonniers palestiniens à la fin du mois.

Mahmoud Abbas s’est engagé en juillet à suspendre pendant les neuf mois de négociations de paix toute démarche d’adhésion aux organisations internationales, comme le statut de la Palestine à l’ONU depuis le 29 novembre 2012 lui en donne le droit, en échange de la libération de 104 Palestiniens incarcérés dans les prisons israéliennes avant les accords de paix d’Oslo.

« Nous nous tournerons vers les organisations internationales de l’ONU si Israël ne relâche pas le quatrième et dernier groupe de prisonniers détenus depuis avant les accords d’Oslo en 1993 », a déclaré le secrétaire général du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) Yasser Abed Rabbo.

« La libération des prisonniers est une contrepartie au gel des démarches d’adhésion aux organisations internationales », a rappelé M. Abed Rabbo sur la radio officielle « Voix de la Palestine », affirmant qu’il n’y avait « aucun lien entre la libération des prisonniers et la poursuite des négociations ».

La libération du quatrième et dernier contingent de 26 prisonniers, prévue à la fin du mois, suscite le débat en Israël, plusieurs ministres du gouvernement de Benyamin Netanyahou en contestant l’intérêt, compte tenu de la dégradation du climat entre les deux parties, à l’approche de l’échéance des pourparlers le 29 avril.

« Si Israël refusait de libérer le quatrième contingent de prisonniers, cela aurait de graves conséquences, y compris des démarches auprès des Nations unies », a prévenu dans un communiqué l’ancien numéro 2 de la délégation palestinienne, Mohammad Chtayyeh, qui a démissionné en novembre.

Le contentieux porte également sur la liste des prisonniers d’avant Oslo, parmi lesquels 14 appartenant à la minorité arabe israélienne, que le gouvernement Netanyahou est très réticent à relâcher, pour des motifs de souveraineté nationale bien qu’il y ait des précédents, notamment en 2011 lors de l’échange d’un millier de détenus contre le soldat Gilad Shalit.

Un haut responsable palestinien a indiqué à l’AFP sous le couvert de l’anonymat qu’Abbas s’en était entretenu avec l’envoyé spécial américain Martin Indyk, prévenant qu' »en cas de retard de la date des libérations le 29 de ce mois, Israël serait en violation des ententes et il aurait le droit de se tourner vers l’ONU et de prendre toutes les mesures qu’il jugerait appropriées ».

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