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Moussa Coulibaly, un « timide » viré de sa salle de sport pour « prosélytisme »

Mantes-la-Jolie, 4 fév 2015 (AFP) – Moussa Coulibaly, agresseur présumé de
trois militaires à Nice au passé de petit délinquant, est décrit comme
« timide » et « gentil » dans son quartier de Mantes-la-Jolie (Yvelines), mais il
s’était fait expulser en décembre de sa salle de sport en raison d’un
« prosélytisme agressif ».
« Sa soeur était inquiète », raconte Awa, qui se présente comme une amie
d’enfance. Ces derniers temps, rapporte-elle, « il était devenu dur. Elle
l’avait vu se renfermer », « ne plus sortir ».
Pour autant, poursuit cette femme de 34 ans, « choquée » de voir le visage
juvénile de son ancien voisin à la télévision, Moussa Coulibaly n’a « jamais »
parlé de la guerre en Syrie ou de partir faire le jihad.
« Il va à la mosquée, il rentre chez lui, comme tout le monde. » Elle
poursuit, incrédule: « C’est quelqu’un de très gentil, à l’écoute. » « Il ne
parle pas beaucoup, il est trop timide. »
Moussa Coulibaly, 30 ans, n’a « a priori » aucun lien de parenté avec Amédy
Coulibaly, auteur des attentats de Montrouge et de la porte de Vincennes en
janvier, selon plusieurs sources proches de l’enquête. Il vivait au
Val-Fourré, quartier sensible de Mantes-la-Jolie (Yvelines), avec sa mère mais
sans son père, décédé il y a quelques années.
Une connaissance du quartier lui reconnaît « un petit parcours » de
délinquant, « mais pas bien méchant ». Issu d’une « famille de bosseurs », il a eu
« sa période de branleur, comme n’importe quel mec des cités, mais c’est pas un
voyou, pas quelqu’un d’agressif ».
Il était connu pour des faits de droit commun, tous commis à Mulhouse entre
avril 2006 et novembre 2009: vol à l’étalage, violences, usage de stupéfiants,
outrage à personnes dépositaires de la force publique.
Dans la salle de sport de Mantes où il était inscrit depuis janvier 2013,
un adhérent se souvient d’un grand amateur de cardio, « gringalet et
introverti ».
Moussa Coulibaly, fine barbe, jogging et baskets, était « le genre de
personne qu’on ne voit pas »… jusqu’à ce qu’il se fasse remarquer fin 2014.

– ‘A poil comme des chiens’ –

Premier incident: un jour de novembre, Moussa Coulibaly, ce « monsieur tout
le monde », interpelle l’employée de l’accueil du club de sport Moving, raconte
à l’AFP le gérant de l’établissement, Pierre Marco.
« Il lui dit: +Toi, t’es une fille bien, tu devrais porter le niqab.+ On a
cru à un incident sans conséquences. »
Puis, « deuxième petite alerte »: Moussa Coulibaly interpelle Pierre Marco
pour lui signaler « des gens qui se mettent +à poil dans les vestiaires comme
des chiens+ ».
Il s’en prend ensuite, à deux reprises, à un client sexagénaire, nu, « en
lui disant la même chose, +t’es un chien+ ».
« Ce n’est pas passé », résume le gérant: le 15 décembre, « on l’a viré ». Les
services de police avaient alors été avertis de ce « prosélytisme agressif »,
selon une source proche du dossier.
Il y a « une dizaine de jours », Moussa Coulibaly, sans emploi, disparaît
« sans appeler » sa famille, explique brièvement l’une de ses soeurs, qui dit ne
pas avoir perçu de signes de radicalisation.
Après s’être rendu à Nice fin janvier, il attire l’attention en cherchant à
acheter en Corse un aller simple pour la Turquie, ce qui lui est refusé.
Finalement en possession d’un aller-retour, il est refoulé le 29 janvier par
les autorités turques sur demande de la DGSI, alertée par la police aux
frontières.
Les enquêteurs de la DGSI l’entendent à son retour, sans suite judiciaire.
Mardi, à Nice, il agresse au couteau trois militaires postés devant un centre
communautaire juif, en blessant deux légèrement.
Au Val-Fourré, on tombe des nues. « Il cherche à mener sa barque
tranquillement », assure une connaissance. « Depuis qu’il avait embrassé la
religion », il y a au moins un an, « il avait l’air d’être en paix avec
lui-même ».

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