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Nucléaire iranien: Israël veut jouer le Congrès américain contre Obama Par Jean-Luc RENAUDIE

JERUSALEM, 10 nov 2013 (AFP) – Israël, dont un ministre se rend mardi aux
Etats-Unis, veut jouer de son influence au Congrès américain pour tenter
d’empêcher la conclusion d’un accord sur le nucléaire iranien lors de la
reprise des négociations entre les grandes puissances et l’Iran le 20 novembre.
« Israël fera tout pour convaincre les grandes puissances et leurs
dirigeants d’éviter de conclure un mauvais accord » avec l’Iran, a affirmé le
Premier ministre Benjamin Netanyahu lors du conseil des ministres hebdomadaire.
M. Netanyhu, qui semble résigné à la prochaine signature d’un accord avec
Téhéran, devait marteler le même message à l’occasion d’un discours dimanche
soir à Jérusalem devant l’influente assemblée générale des Fédérations juives
d’Amérique du nord.
A l’issue d’une rencontre très tendue vendredi à Tel-Aviv avec le
secrétaire d’Etat américain John Kerry, M. Netanyahu avait déjà souligné avec
force que l’accord en discussion avec l’Iran, ennemi juré d’Israël, était « un
très mauvais accord ».
« Nous allons mener une campagne aux Etats-Unis auprès de dizaines de
membres du Congrès à qui j’expliquerai moi-même que la sécurité d’Israël est
en jeu », a renchéri le ministre de l’Economie Naftali Bennett, en annonçant à
la radio militaire qu’il se rendait à partir de mardi aux Etats-Unis.
« Si dans 10 ans, une bombe nucléaire cachée dans une valise explose à New
York ou qu’un missile nucléaire s’abat sur Rome, on pourra dire que tout cela
est à cause des concessions qui auront été faites » à l’Iran, a ajouté ce
ministre, qui dirige un parti d’extrême-droite, le Foyer juif.
Dans « deux ans et demi, il y a aura quelqu’un d’autre à la Maison Blanche »,
a relevé le vice-ministre de la Défense, Danny Danon, en allusion au président
Obama dont les relations avec M. Netanyahu sont exécrables.
« Si nous n’avons pas le choix, Israël agira, nous avons créé une armée de
l’air pour cela », a répété M. Danon, un faucon du Likoud (droite
nationaliste), à la radio publique, reprenant la menace récurrente d’Israël de
mener une attaque préventive contre les sites nucléaires iraniens.
Les médias israéliens mettaient en avant dimanche l’ampleur des divergences
entre Israël et les Etats-Unis.
Pour le quotidien Maariv (droite), les « dirigeants israéliens ont décidé de
lancer une attaque contre l’administration américaine sur le dossier iranien ».
Isrël Hayom, un quotidien gratuit proche de M. Netanyahu, dénonce à sa une
la « reddition américaine » face à l’Iran en estimant que les Etats-Unis
« abandonnent » leurs alliés au Moyen-Orient: Israël, les pays du Golfe,
l’Egypte.
« Le président Obama pratique la politique d’+après-moi le déluge+ », déplore
le tabloïde.
Contre les moulins à vent
En revanche, l’éditorialiste très lu du quotidien Yédiot Aharonot, Nahum
Barnea, raille M. Netanyahu qui « ambitionne de devenir un nouveau Winston
Churchill et pourrait finir en Don Quichotte, le chevalier errant qui part à
l’assaut de vrais et de faux ennemis ».
Tous les experts considèrent qu’en dépit des efforts déployés par le
Premier ministre israélien, un accord sera ratifié entre les grandes
puissances et l’Iran.
« C’est un choix stratégique de Barack Obama qu’Israël ne peut pas remettre
en cause », a ainsi assuré un commentateur de la radio publique.
Shelly Yachimovich, la dirigeante de l’opposition travailliste, a elle
aussi critiqué l’attitude de M. Netanyahu, tout en s’opposant au projet
d’accord actuellement en discussion.
« Conduire une série de confrontations avec les Etats-Unis aussi bien sur
l’Iran que sur les négociations avec les Palestiniens, ce n’est pas bon pour
Israël », a plaidé Mme Yachimovich.
Trois jours d’intenses négociations entre l’Iran et six puissances
mondiales à Genève se sont achevés dans la nuit de samedi à dimanche sans
déboucher sur un accord sur le programme nucléaire iranien.
Israël, considéré comme la seule puissance atomique de la région, et
l’Occident accusent l’Iran de dissimuler un volet militaire derrière son
programme civil, ce que Téhéran dément revendiquant son droit au nucléaire
civil.
jlr/agr/fcc

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