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Valls dévoile vendredi son plan contre le racisme et l’antisémitisme

Paris, 15 avr 2015 (AFP) – Trois mois après les attentats de Paris, Manuel
Valls dévoile vendredi un « plan de lutte contre le racisme et
l’antisémitisme », dont les associations attendent beaucoup face à la
recrudescence des actes antimusulmans et antisémites.
Les mesures, dont l’enveloppe pourrait atteindre 100 millions d’euros,
s’inscrit dans la lignée des annonces faites depuis les attentats de janvier,
avec plusieurs volets, notamment juridique, pédagogique et numérique, a-t-on
appris de sources proches du dossier.
Pour répondre aux inquiétudes et au sentiment d’insécurité d’une partie de
la population, François Hollande avait déjà fait de la lutte contre le racisme
et l’antisémitisme une « grande cause nationale », et annoncé après les
attentats un renforcement de l’arsenal répressif contre « tout propos de
haine ».
Pour l’occasion, plusieurs ministres dont Christiane Taubira (Justice) et
Najat Vallaud-Belkacem (Education nationale) se rendront à Créteil, théâtre
d’une violente agression antisémite en décembre, lorsqu’un couple avait été
séquestré à son domicile, la jeune femme violée et leur appartement cambriolé.
Les associations, qui ont longtemps accusé le gouvernement de frilosité sur
les questions liées à l’immigration, se félicitent de la volonté désormais
affichée, avec la montée en puissance de la délégation interministérielle à la
lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra), rattachée à Matignon et
plus au ministère de l’Intérieur.
C’est la Dilcra qui doit lancer l’appel d’offres pour décerner le label
« Grande Cause nationale », offrant aux associations sélectionnées un soutien
public, notamment pour leurs campagnes de communication.
De ce point de vue le plan pourrait marquer une vraie avancée, avec un
montant de 100 millions d’euros sur trois ans, selon plusieurs sources proches
du dossier.
« Ces dernières années le secteur associatif a été dramatiquement fragilisé
en termes de subventions et de reconnaissance symbolique. On peut espérer un
retour des financements qui ont été baissés depuis 2012 », affirme le président
de SOS Racisme, Dominique Sopo.

– ‘Maillage’ des associations –

Pour le président de la Ligue internationale contre racisme et
l’antisémitisme (Licra) Alain Jakubowicz, il y a eu « pas mal d’avancées », mais
« reste l’application »: « Quelle sera l’impulsion, comment est-ce qu’on va
transmettre sur le terrain cette volonté de s’attaquer à ce fléau de façon
pratique, y compris sur les réseaux sociaux ? ».
Mêmes interrogations au Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre
les peuples (Mrap), dont la vice-présidente, Bernadette Hétier, souligne le
rôle « essentiel » des associations pour lutter « sur le terrain » au-delà des
effets d’annonce.
Ce plan est présenté alors que la France a connu une recrudescence des
délits racistes: doublement des actes antisémites l’an dernier par rapport à
2013, et plus d’actes antimusulmans depuis les attentats parisiens que sur
toute l’année 2014.
Dans un rapport, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme
(CNCDH) vient de souligner le maintien de forts préjugés antimusulmans,
antisémites et anti-Roms, même si paradoxalement les Français se disent plus
tolérants.
Au Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), on
espère « la confirmation des mesures de sécurité, plus d’efficacité dans la
lutte contre les récidivistes et un véritable effort pour que l’école de la
République devienne une école ou l’on intègre les jeunes », selon son
président, Roger Cukierman.
Le plan devrait comporter un volet pédagogique, pour compléter les annonces
déjà faites sur la réserve citoyenne ou la « grande mobilisation sur les
valeurs de la République ».
Pour l’aspect juridique, l’idée est de rendre les textes plus efficaces.
François Hollande avait déjà promis des « sanctions plus rapides et plus
efficaces », en souhaitant que « tout propos de haine, raciste, antisémite ou
homophobe ne relève plus du droit de la presse mais du droit pénal ». Il avait
également assuré que le caractère aggravant de la connotation antisémite d’un
délit serait renforcé.
Des annonces sont aussi attendues sur le numérique, pour agir avec plus de
force auprès des acteurs d’internet, souvent difficiles à mobiliser sur ces
thématiques.
cg-bfa/fff/phc

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