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Vol à Dachau : indignation des organisations juives et de déportés en Allemagne

Le vol d’une porte de l’ancien camp
de concentration nazi de Dachau, situé près de Munich (sud), a suscité lundi
l’indignation des organisations juives et de déportés en Allemagne.
« Cette profanation est monstrueuse et choquante. Celui qui commet ce genre
de délit est soit un peu fou, soit cruel. Probablement les deux », a déclaré
Dieter Graumann, président du Conseil central des Juifs d’Allemagne, à
l’édition en ligne du quotidien populaire allemand Bild.
Une porte en fer forgé avec l’inscription « Arbeit macht frei » (Le travail
rend libre) a été dérobée par des inconnus au sein de l’ancien camp, a annoncé
dimanche la police. Le vol, constaté tôt dimanche matin, a vraisemblablement
été commis dans la nuit de samedi à dimanche, entre 23H45 et 05H30, selon la
même source.
La directrice du Mémorial du camp, Gabriele Hammermann, a affirmé qu’il
s’agissait d’une « tentative délibérée et répréhensible de porter atteinte à la
mémoire des crimes qui ont été commis en ce lieu ».
« Il est évident que nous avons encore un long chemin à parcourir avant
d’avoir fait notre travail de mémoire sur cette période de l’histoire, nous
devons nous efforcer de protéger et de préserver de tels sites qui ont une
portée éducative », a-t-elle ajouté.
Le ministre régional de l’Education et des Cultes de Bavière, Ludwig
Spaenle (Union chrétienne-sociale, CSU), s’est rendu sur place lundi et a
dénoncé « un acte odieux », dans un discours prononcé devant le lieu du vol.
Survivant de l’Holocauste et vice-président du Comité international de
Dachau (CID), Max Mannheimer s’est de son côté déclaré « horrifié de voir
qu’apparemment des nazis avaient profané le mémorial érigé pour ceux qui ont
été assassinés ici, portant ainsi atteinte au respect dû à un tel lieu ».
– Plusieurs pistes –
La police a affirmé suivre plusieurs pistes, notamment celle conduisant à
d’éventuels néonazis, sans disposer pour le moment d’informations concrètes, a
indiqué le chef de la police locale Thomas Rauscher.
Au niveau fédéral, ni la chancelière Angela Merkel, ni aucun de ses
ministres n’avait réagi lundi soir. Et l’affaire n’a pas fait les gros titres
de la presse allemande.
Dans le cadre des événements prévus à son agenda de mardi, la chancelière
doit recevoir le Prix Général André Delpech du CID, créé pour remercier et
saluer des personnes ayant apporté un soutien à cette association représentant
les anciens détenus de Dachau.
Le 20 août 2013, Mme Merkel avait été le premier chef d’un gouvernement
allemand à se rendre dans le camp, exprimant sa « tristesse » et sa « honte »
« profondes » devant les vies fracassées par l’horreur nazie.
Situé à quelques kilomètres de Munich, dans la paisible cité de Dachau, le
camp de concentration avait été ouvert il y a 80 ans, le 22 mars 1933, soit
moins de deux mois après l’accession d’Adolf Hitler à la chancellerie. Premier
camp qui servit ensuite de modèle, il fut d’abord destiné à l’incarcération
des prisonniers politiques.
Plus de 206.000 personnes venues de plus de 30 pays y ont été détenues dont
l’ancien Premier ministre français Léon Blum, qui était juif. Plus de 41.000
d’entre elles y furent tuées, ou moururent d’épuisement, de faim ou de maladie
avant que leprisonniers survivants de ce camp ne soient libérés par les
Américains, le 29 avril 1945. Le camp accueille chaque année quelque 800.000
visiteurs du monde entier.
En décembre 2009, l’inscription métallique originale « Arbeit macht frei »
avait été dérobée à l’entrée de l’ancien camp d’extermination d’Auschwitz, en
Pologne. L’instigateur du vol, un ancien leader néonazi suédois âgé de 34 ans,
Anders Högström, avait été condamné en décembre 2010 à deux ans et huit mois
de prison. Retrouvée scindée en trois morceaux, l’inscription avait été
ressoudée en 2011.

ran-elr/aro/bds

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