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Edito de Alain SAYADA « Nice et maintenant Saint Etienne de Rouvray : après le choc et la peine, la rage et la polémique

 

Je suis Nice… Je suis Saint Etienne de Rouvray, Je suis … Depuis des mois et des morts, les réseaux sociaux se parent régulièrement des couleurs tricolores, et de cette page en noir et blanc, assortie de ce message : je suis. Je suis Charlie en fut le coup d’envoi. Choqué par l’attentat qui décima la rédaction de Charlie Hebdo, en janvier 2015, un internaute posta ce message, montrant ainsi son soutien inconditionnel à la liberté d’expression. Depuis hélas, les mots ne sont devenus que trop célèbres. Nous fûmes tous Charlie, Hypercacher, Paris, Bruxelles, Tel Aviv… Pas forcément dans cet ordre et j’en passe, car la liste, vous la connaissez. Aujourd’hui, comme le disent avec autant de colère que de larmes les réseaux sociaux, nous sommes surtout épuisés. Sommes-nous Nice ?

Oui, sans doute : plus que les autres, les 84 morts et les centaines de familles atteintes par cet attentat, les enfants fauchés par ce camion fou ont atteint dans sa chair, dans son cœur, dans sa tête un peuple français particulièrement éprouvé par les mois, les années qui viennent de s’écouler avec la peur que le terrorisme revienne nous toucher. Mais nous sommes surtout consternés, furieux, enragés. Une fureur noire gagne la France, au fur et à mesure que l’incompétence, ou pire, le calcul de nos dirigeants et de nos forces de sécurité sont mis à nu par des révélations médiatiques.

Après la peine, après le choc, après les discours plein de dignité, l’Union nationale a volé en éclat. La droite tire à boulets rouges sur un gouvernement qui n’a pas su nous protéger. La gauche joue les indignées, le peuple lui, attend des réponses. Et des actes. Car nombre de questions, que même un enfant serait capable de se poser, restent sans réponse. Comme moi, sans doute, vous vous êtes demandés comment un camion de 19 tonnes avait pu s’approcher aussi près de la foule, comment de simples barrières pouvaient délimiter un périmètre de sécurité, comment il se faisait qu’une telle manifestation n’ait pas suscité la présence sur place de policiers et de militaires mieux formés, plus nombreux, plus aptes à gérer une situation de crise ? Faut-il y voir une sorte de satisfaction nonchalante de nos dirigeants qui, rassurés de voir que le Festival de Cannes et l’Euro (tous d’ailleurs surveillés avec l’aide d’experts israéliens) n’avaient pas donné lieu à des drames, alors ils pouvaient se reposer sur leurslauriers ?

Beaucoup, à commencer par nos chers médias nationaux, reprochent à l’opposition d’avoir fait preuve de bassesse, de calcul électoral et d’indignité en faisant voler en éclat l’Union nationale, celle qui régnait dans le pays, en ce fameux 11 janvier. Qu’on soit de droite ou de gauche, fidèle du gouvernement ou pas, je pense que nous méritons tous la vérité. Je pense que les victimes, elles, la méritent plus que tout autre citoyen français et plus que jamais. Et la vérité tient à quelques questions bien dérangeantes. Certes, elles sont posées par la Droite.

Mais je ne doute pas qu’à Gauche, ceux qui comme nous, ont des enfants et comme nous, veulent les voir partir à l’école sans se demander s’ils sauteront sur une bombe ou finiront écrasés par un camion, à chaque fois qu’ils quittent la maison veulent savoir pourquoi nos dirigeants, notre police, notre armée ne nous a pas protégés.

Et surtout ce qu’elle compte faire pour nous protéger désormais. Comme l’a rappelé un député à l’Assemblée la semaine dernière, la lutte semble être menée en paroles, mais dans les faits, c’est moins évident.

– Le contrôle d’identité par des policiers municipaux : Refusé

– Permettre à la Police Municipale de disposer des mêmes armes que la Police Nationale : Refusé

– Mettre en place des centres de rétention pour les fichés S : Refusé

– Expulser les étrangers condamnés du territoire national : Refusé

– Supprimer toutes les prestations sociales au terroriste et sa famille : Refusé

– Fouiller les véhicules sans autorisation préalable : Refusé

– Interdire le financement de lieux de culte par des pays étrangers : Refusé

– Revoir la loi sur la légitime défense : Refusé

– Fermer les mosquées salafistes prêchant la haine : Refusé

– Allonger l’assignation à résidence : Refusé

– Interdire le retour du Jihad de binationaux pouvant semer la mort : Refusé

– Supprimer l’automaticité de réduction de peine pour les terroristes : Refusé

– Réorienter notre politique en Syrie, pour combattre l’Etat Islamique avec la Russie : Refusé

Voilà. Là, comme moi, pas de doute, vous vous sentez rassurés ! Non ?

Si l’on ajoute à cela, l’indigne affaire de pressions sur la police municipale à Nice, et les ubuesques demandes de destruction des images de vidéosurveillance le soir du drame, que la mairie de Nice a refusées, on a le sentiment au mieux d’un amateurisme pitoyable qu’on essayerait de dissimuler, au pire d’un cynisme mercantile, uniquement préoccupé de calculs électoraux et d’intérêts individuels, car disons-le franchement, fâcher l’extrême-gauche et les écologistes à quelques mois d’une Présidentielle, serait se tirer une balle dans le pied.

Alors on s’accommode de 253 morts. Et on rappelle, des trémolos dans la voix, que la France est un pays fort, qui restera debout devant la menace terroriste. Oui… Pendant ce temps, les regards se tournent vers Israël, les militaires, spécialistes du renseignement, experts et autres spécialistes martèlent que c’est au cœur de l’Etat hébreu, auprès du Mossad et de Tsahal que la manière de gérer, la façon d’agir est à chercher. Que les Israéliens sont un modèle en la matière. Qu’ils nous avaient prévenus et avaient proposé d’aider, mais qu’on ne les a pas écoutés aussi… Rappelons également que lors d’une récentre entrevue entre le président Américain Barack

Obama et l’ancien Ministre de la Défense Israélien Ehud Barak, l’Etat Islamique a été évoqué. Barak a dit à Barack que Daesh pourrait être vaincu en 48 heures… Pourquoi n’est-ce donc pas réglé ?

Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L’Express, évoquait, dans l’un de ses récents éditos filmés, un calendrier trop lent, comme calqué sur l’échéance présidentielle américaine. Mais non, quand même personne, pas même nos Présidents de ce côté ou de l’autre de l’Atlantique, ne pourrait être aussi cynique, hein ?

Je vous laisse juges…

Am Israël Haï

Alain Sayada

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