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A Paris, les militaires prêts à gagner « la guerre des sergents »

Paris, 22 jan 2015 (AFP) – « C’est une mission comme une autre »: posté  devant une synagogue, son fusil d’assaut Famas dirigé vers le sol, le sergent  Alexis est l’un des 6.200 militaires déployés en Ile-de-France après les  attentats jihadistes. Une présence rassurante, malgré 150 incidents  répertoriés.
Son équipement de guerre est celui des soldats engagés au Mali, si ce n’est  qu’il porte un béret plutôt qu’un casque. Cette fois, la mission ne vise pas à  couper les routes des groupes armés jihadistes mais à protéger « H24 » un lieu  de culte en banlieue parisienne, après les attentats qui ont fait 17 morts  début janvier.
Patrouiller à Bangui ou à Paris demande « le même savoir-faire » sauf
qu' »ici, nous devons rassurer autant que nous devons protéger et ne pas être  un facteur supplémentaire d’inquiétude dans un climat de crise », explique le  gouverneur militaire de Paris, le général Hervé Charpentier.
« L’accueil des civils est impressionnant », souffle le sergent Alexis, en
piochant une tranche de gâteau offerte par une dame accompagnée d’une  fillette. Le rabbin, Moïse Taïeb, offre le logement et le couvert aux huit  militaires et reçoit « des couffins de nourriture pour les nourrir ».
Toutefois, les militaires, engagés sur 310 sites, principalement israélites  (synagogues, écoles…) dans le cadre du plan antiterroriste Vigipirate  nrenforcé, ont fait face depuis le 11 janvier à près de 150 incidents.
Cela va « de la simple infraction à la bonne conduite ou aux règles
élémentaires de politesse et de savoir-vivre jusqu’à des agressions armées  avec arme de guerre d’hommes cagoulés la nuit », décrit le général Charpentier.
« Aucune ouverture de feu » mais « cela demande de la part de nos soldats une  intelligence de situation » et « une grande vigilance ».

– Comme en « opex » –

Sur les 150 incidents, on dénombre notamment 5 menaces physiques, 18  provocations ou insultes et 58 « relevés d’objectifs » par des personnes  soupçonnées de faire des surveillances ou des prises de vue du dispositif de  sécurité. Tous ces faits sont transmis à la police.
Mardi soir, des militaires en faction devant un lycée juif de Montreuil
(Seine-Saint-Denis) ont été menacés de mort. Dans la nuit de samedi à  dimanche, deux soldats postés devant un collège juif du Raincy
(Seine-Saint-Denis) ont armé leur fusil d’assaut, après s’être sentis menacés  par des hommes qui semblaient manier une arme.
Le gouverneur militaire en est convaincu, prévenir un attentat est « une  guerre des sergents ». « Il revient aux sergents qui commandent les patrouilles  d’être le moins prédictible possible. Nous serons sauvés par l’intelligence du  caporal ou du première classe qui comprendra avec trois secondes d’avance ce  qui se prépare ».
Au centre de commandement de l’opération Vigipirate à Saint-Germain-en-Laye  (Yvelines), le point de situation 211430L JAN 15, effectué deux fois par jour,  est « satisfaisant ». Le stock de lits picots (les lits de camps de l’armée) est  à l’orange et une trentaine de militaires sont victimes des maladies  saisonnières.
Si une majorité des militaires peuvent dormir dans un vrai lit, un tiers
d’entre eux dorment sur des lits de camp, alignés parfois dans des gymnases et  se lavent sous des tentes, s’alimentant, comme en « opex », de rations  militaires.
« On n’a pas besoin de beaucoup plus », affirme en souriant le capitaine  Franck, commandant la compagnie Guépard de la 9e brigade d’infanterie marine.
Sur son lit, le strict nécessaire: gilet pare-balle, sac d’alerte et du change  pour huit jours.
« Nous sommes là au taquet du contrat de protection ». Assurer l’engagement  actuel de 10.000 militaires en France nécessite de renoncer aux entraînements,  à de nombreux exercices, voire à des permissions, affirme le général
Charpentier. « S’inscrire dans la durée ou si la crise dégénérait, augmenter  les effectifs, se ferait au prix de nombreux autres renoncements ».

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