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Attentat à Nice: un camion lancé sur la foule fait 84 morts, dont 10 enfants

Nice, 15 juil 2016 (AFP) – Au moins 84 morts, dont 10 enfants et
adolescents: en plein 14 Juillet, la France été frappée par un nouvel
attentat, à Nice où un camion conduit par un Tunisien de 31 ans a fauché la
foule massée sur la Promenade des Anglais pour le feu d’artifice.
   Avant 23H00 jeudi soir, un camion frigorifique blanc de 19 tonnes a foncé
sur la célèbre avenue, fermée à la circulation, où 30.000 personnes étaient
venues célébrer la Fête nationale. Son conducteur, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel,
un Tunisien domicilié à Nice, a été abattu par la police, sur laquelle il
avait tiré à plusieurs reprises, au terme d’une course meurtrière de deux
kilomètres.

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Un bilan provisoire, dressé à 17H00 à Nice par le procureur de Paris
François Molins, fait état de 84 morts, parmi lesquels 10 enfants et
adolescents, et de 202 blessés, dont 25 se trouvaient en réanimation.
Des étrangers figurent parmi les morts: deux Américains, une Suissesse, un
Russe, une Arménienne et un Ukrainien.
   Le conducteur du poids lourd, loué le 11 juillet à Saint-Laurent-du-Var
(Alpes-Maritimes), est un chauffeur-livreur, marié et père de famille, a
indiqué le procureur de Paris, précisant qu’il était « totalement inconnu » des
services de renseignement ». Il avait été condamné « une seule fois » à six mois
de prison avec sursis à la suite d’une altercation lors d’un accident de la
circulation, selon le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas.
Des perquisitions ont été menées vendredi à « deux adresses connues du mis
en cause », a précisé François Molins. Une voisine a fait état de la présence
de policiers d’élite du Raid lourdement armés.
Son épouse a été placée en garde à vue, a ajouté le procureur.
Le chef de l’Etat, qui a décrété trois jours de deuil national, samedi,
dimanche et lundi, a prévenu que la France n’en avait « pas terminé » avec le
terrorisme. Précédé par son Premier ministre, Manuel Valls, le président de la
République est arrivé peu après 12H00 dans la cité balnéaire de la Côte
d’Azur, où il s’est rendu au chevet de victimes hospitalisées.
   – ‘Coupé en deux’ –

François Hollande a annoncé la prolongation de trois mois de l’état
d’urgence. Décrété il y a huit mois dans la foulée des attentats parisiens du
13 novembre, les plus meurtriers jamais commis en France avec 130 morts, il
devait s’achever le 26 juillet. L’attentat sur la Côte d’Azur est la pire
attaque en Europe depuis celles de novembre, revendiquées par le groupe
jihadiste Etat islamique (EI).
   Les témoins de l’attaque, dont un journaliste de l’AFP présent sur place,
ont décrit un « chaos absolu ». « On a vu le camion à 120 ou 150 km à l’heure.
Les gens sons devenus fous. J’ai vu un petit coupé en deux, sa poussette est
restée intacte. C’est horrible », a raconté à l’AFP Laroussi, un touriste
tunisien, avant de s’interroger: « Pourquoi n’y avait-il pas de barrages? Les
policiers ne sont arrivés que 20 minutes après ».
   Plusieurs personnes ont enjambé le parapet de la promenade pour se jeter en
contrebas sur la plage et échapper au véhicule, dont la course s’est arrêtée
non loin du Palais de la Méditerranée, pneus crevés et pare-brise criblé de
balles. Un pistolet automatique, une grenade inopérante et deux fusils
d’assaut factices ont été retrouvés dans le camion.
L’attentat n’a pas été revendiqué mais « correspond » aux « appels aux
meurtres » des groupes jihadistes, a souligné le procureur de Paris. Dans un
message audio diffusé en 2014, le porte-parole officiel de l’EI, Abou Mohammed
Al-Adnani, encourageait à utiliser n’importe quelle arme disponible, citant
notamment les « voitures ».
L’enquête sur cet attentat est entre les mains du parquet antiterroriste,
dont quatre magistrats se sont rendus à Nice.
   – Tour Eiffel tricolore –

Au coeur de l’été, cette attaque replonge le pays dans le drame. La France
a basculé dans l’ère de la violence jihadiste en janvier 2015 lors des
attaques contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et un supermarché
casher à Paris, qui avaient fait 17 morts.
Cette nouvelle tuerie confirme que la France fait figure de cible
privilégiée des jihadistes, notamment pour son engagement militaire contre
l’EI en Syrie. Le chef de l’Etat a réuni vendredi matin un conseil restreint
de sécurité et de défense et a déjà annoncé un « renforcement » de l’action de
la France en Irak et en Syrie.
Loin de l’unité nationale manifestée dans la classe politique après les
attaques de janvier 2015, les critiques et reproches n’ont pas tardé dans
l’opposition. « Si tous les moyens avaient été pris, le drame n’aurait pas eu
lieu », a ainsi affirmé l’ancien Premier ministre Alain Juppé. En réponse,
François Hollande a appelé à « l’unité » et à « la cohésion ».
L’attaque a suscité une vague de réactions indignées dans le monde, le
secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, appelant à renforcer les efforts
« pour combattre le terrorisme ». Le Conseil de sécurité de l’ONU a observé un
moment de silence.
   En France, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a lui aussi
condamné l’attaque avec « la plus grande vigueur ».
   En hommage aux victimes, la tour Eiffel sera illuminée en bleu-blanc-rouge
vendredi soir et pendant les trois jours du deuil national, comme la colonnade
de l’Assemblée nationale.
bur-mdm-sab/at/mm

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