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En vingt ans, les espoirs de paix d’Oslo se sont évanouis (PAPIER D’ANGLE) Par Hossam EZZEDINE, Selim SAHEB ETTABA

RAMALLAH (Territoires palestiniens), 11 sept 2013 (AFP) – Il y a 20 ans,
lors de la poignée de mains historique entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat
sur la pelouse de la Maison Blanche, la paix semblait enfin à portée. Mais
l’espoir soulevé par les accords d’Oslo s’est évanoui, au désarroi des
Palestiniens qui attendent toujours leur Etat.
Le processus lancé par la signature de la Déclaration de principes le 13
septembre 1993, en présence du Premier ministre israélien et du chef de
l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), tous deux disparus, s’est
enlisé face à la poursuite de la colonisation israélienne et aux violences des
deux côtés.
Par étapes successives, il devait aboutir, en commençant par l’autonomie de
Gaza et Jéricho (Cisjordanie) en 1994, sous la responsabilité de l’Autorité
palestinienne naissante, à la résolution avant la fin de la décennie d’un des
plus anciens conflits au monde.
A présent, plus de deux tiers des Israéliens et des Palestiniens (68 et
69%) jugent faibles ou nulles les chances de création dans les cinq ans d’un
Etat palestinien à côté d’Israël, selon un sondage réalisé en juin.
« Le fait que, 20 ans après la signature des accords d’Oslo, nous nous
trouvions devant un échafaudage au lieu d’une structure achevée est décevant »,
reconnaît l’ancien ministre israélien Yossi Beilin, un des architectes de ces
accords, qui met en garde contre le risque d’un démantèlement de l’Autorité
palestinienne, si « dans les prochains mois, toutes les tentatives pour
parvenir à un règlement échouent ».
« La reconnaissance mutuelle existant entre Israël et l’OLP est restée
intacte », assure-t-il néanmoins dans une tribune publiée par le quotidien
Haaretz. « Aujourd’hui, Israël et les Palestiniens coordonnent les opérations
dans tous les domaines, en particulier celui de la sécurité, c’est le
changement majeur apporté par les accords d’Oslo ».
Les Palestiniens dressent un bilan encore plus sombre.
« Nous avons obtenu le retour de la direction palestinienne dans les
Territoires palestiniens ainsi que de près de 300.000 familles, et
l’édification d’institutions et d’un système administratif palestiniens »,
résume Hanane Achraoui, membre du Comité exécutif de l’OLP.
« Mais nous avons beaucoup perdu, en termes de terres, de ressources et de
capacités, et Israël nous a imposé une infrastructure et séparés en enclaves
isolées par les colonies », déplore-t-elle.
« Plus d’accord intérimaire »
Hassan Abdou, un politologue de Gaza, gouverné depuis 2007 par le mouvement
islamiste Hamas, rappelle qu' »Oslo était un accord intérimaire, l’Autorité
palestinienne étant considérée comme une étape transitoire vers un Etat. Mais
l’occupation a remis cela en cause ».
L’analyste Hani al-Masri, basé en Cisjordanie, dont l’Autorité gouverne les
zones autonomes, se montre encore plus sévère.
« Vingt ans après les accords d’Oslo, il est clair que ces négociations
n’ont rien apporté, l’occupation s’est approfondie, les colonies se sont
étendues. Et le pire, c’est que la partie palestinienne est revenue aux
négociations sous la même forme et la même méthode », dit-il, en référence à la
reprise des pourparlers en août sous l’égide des Etats-Unis.
Yossi Beilin plaide pour une implication accrue d’une « tierce partie (les
Américains aussi bien que les Européens) », considérant que « lorsque les
dirigeants des deux parties jugent le statu quo tolérable, une tierce partie
est nécessaire pour les ramener à la réalité ».
Le négociateur palestinien Nabil Chaath réclame lui aussi un changement
radical de méthode, bien qu’il crédite Oslo du mérite de la « créativité ».
« Quand Oslo a démarré, il y avait une bonne chance de succès, avec deux
camps de la paix forts, palestinien et israélien, et deux dirigeants
déterminés à ce que ça marche », souligne-t-il. « Le problème fondamental d’Oslo
c’est qu’il n’a pas été appliqué, ou seulement de manière très sélective ».
Face au « déséquilibre des forces qui rend les accords inapplicables », ce
vétéran du processus du paix exige « une implication internationale avec un
engagement à surveiller le respect des accords et prendre des mesures en cas
de violation par une des parties, plus d’impunité pour Israël, et par
conséquent un arbitrage contraignant ».
Les Palestiniens ne veulent plus entendre parler d’accords par étapes du
type Oslo. « Ne rien remettre à l’avenir, plus d’accord intérimaire, nous avons
appris notre leçon », affirme Nabil Chaath.
he-sst-sa/agr/cco

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