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Israël enterre son héros controversé Ariel Sharon (PAPIER GENERAL)

JERUSALEM, 13 jan 2014 (AFP) – Israël enterre lundi son chef de guerre et
ex-Premier ministre Ariel Sharon, « héros » populaire dans son pays mais
« criminel de guerre » pour les Palestiniens.
« Arik » (diminutif d’Ariel) sera inhumé à 14H00 (12H00 GMT) avec les
honneurs militaires dans sa ferme familiale du sud d’Israël, non loin de la
frontière avec la bande de Gaza.
Le général Sharon a souhaité y être inhumé aux côtés de sa seconde épouse
Lily. Ses deux fils, Gilad et Omri, ainsi que le chef d’état-major Benny Gantz
prononceront les éloges funèbres.
Compte tenu de la proximité de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste
palestinien Hamas, la police israélienne a dépêché des renforts dans le sud
d’Israël, où sont déjà déployées des batteries du système antimissile mobile
« Iron Dome » (Dôme de Fer).
Auparavant, un hommage national lui sera rendu à partir de 09H30 (07H30
GMT) au Parlement israélien, à Jérusalem, en présence des sommités de l’Etat
et de délégations étrangères.
Y participeront le vice-président américain Joe Biden, l’ex-Premier
ministre britannique Tony Blair, émissaire du Quartette pour le Proche-Orient,
et le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, en
visite officielle au même moment.
Toutefois, la plupart des pays n’ont dépêché que des représentants
subalternes.
Le décès de l’ancien homme fort de la droite nationaliste, mort samedi à 85
ans après huit ans de coma, a plongé Israël dans une atmosphère de deuil
national.
Quelque 20.000 Israéliens de toute condition ont défilé dimanche devant son
cercueil exposé devant le Parlement.
Beaucoup regrettaient le charisme et la bravoure du 11e chef de
gouvernement d’Israël.
« Je n’ai jamais fréquenté +Arik+ personnellement mais je le connaissais en
tant que dirigeant, un des derniers en Israël », a confié à l’AFP Meir Gavron,
56 ans, venu de Ramat Gan, près de Tel Aviv. « Je m’identifiais beaucoup avec
l’homme ».

Chantre de la colonisation

Le conseil des ministres hebdomadaire, présidé par Benjamin Netanyahu, a
observé une minute de silence.
Le Premier ministre a de nouveau salué en son rival politique – avec lequel
il ne s’entendait guère – un de « nos plus éminents dirigeants et de nos plus
audacieux commandants ».
Les médias israéliens ont tiré un bilan nuancé de « l’héritage Sharon ».
« Il fut un génie, à la fois généreux et cruel », a résumé le quotidien de
droite Maariv.
Même à gauche, le Haaretz, pourtant farouche adversaire du « bulldozer » (un
des surnoms de Sharon), lui a tressé des couronnes.
« Depuis le départ de Sharon, Israël manque d’un leadership politique qui
reconnaisse les limites de la force, maintienne l’alliance avec les Etats-Unis
et fasse preuve de courage dans les Territoires (palestiniens) sans se laisser
impressionner par les colons ».
Champion de la colonisation, Sharon fut pourtant le dirigeant qui aura
évacué la troupe et les 8.000 colons de la bande de Gaza en 2005. Une décision
que ne lui ont jamais pardonné les ex-colons de l’enclave palestinienne.
Mais il restera aussi dans l’Histoire comme l’artisan en 1982 de la
désastreuse invasion du Liban, alors qu’il était ministre de la Défense.
Une commission d’enquête israélienne a conclu à la « responsabilité
indirecte » mais personnelle de Sharon dans le massacre de centaines de civils
palestiniens par ses alliés phalangistes chrétiens libanais dans les camps de
réfugiés de Sabra et Chatila à Beyrouth en septembre 1982.
De Gaza à Ramallah, et de Jénine aux camps de réfugiés du Liban, les
Palestiniens n’ont pas caché leur immense joie à l’annonce du décès du
« criminel Sharon », tout en regrettant que le général israélien n’ait pas
comparu devant la justice internationale.
bur-agr/feb/mf

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