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Les 6 points clés de la réforme du collège

Malgré de nombreuses contestations, le décret d’application de la réforme du collège a été publié mardi. Fin des classes bilangues, avenir des langues anciennes, interdisciplinarité… Que réserve vraiment la réforme ?

Les critiques continuent mais le gouvernement accélère. Le décret d’application de la réforme du collège a été publié au Journal officiel, ce mercredi 20 mai, malgré les manifestations enseignantes organisées la veille. Si les opposants dénoncent un « scandaleux passage en force », Stéphane Le Foll a lui estimé qu’il s’agissait d’une « marque de la détermination » de la part du gouvernement. Tour d’horizon des principaux apports du texte défendu par Najat Vallaud-Belkacem.

L’interdisciplinarité

C’est une pratique déjà expérimentée dans certains collèges même si de nombreux professeurs estiment que cela n’est pas généralisable. Les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), à partir de la cinquième, doivent « donner du sens » aux apprentissages, « contextualiser » les connaissances, favoriser le travail en groupe. Les projets, pris en charge par les enseignants de toutes les matières, seront inscrits dans les programmes et évalués au brevet, examen qui doit être refondé selon des modalités encore inconnues.

Il existe huit thèmes d’EPI, allant de la santé, à la culture en passant par la transition écologique ou les langues de l’Antiquité. Les élèves en suivront deux par an et au moins six des huit thématiques entre la cinquième et la troisième. Si le SNES, syndicat majoritaire aujourd’hui, ne s’est pas opposé à cette idée, il a émis certains doutes quant à l’efficacité de cette interdisciplinarité. « L’interdisciplinarité, c’est un outil, pas le remède miracle qui va remotiver tous les élèves en difficulté », avait notamment déclaré Frédérique Rolet, secrétaire générale du SNES-FSU.

L’autonomie des établissements

Chaque établissement fixera 20% de l’emploi du temps, soit quatre heures par semaine, consacrés à du travail en petits groupes, de l’accompagnement personnalisé et des Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI). L’autonomie se fera dans le respect des heures dues à chaque discipline dans l’année, autrement dit, il ne sera pas possible de faire davantage de français en cinquième et moins de maths puis l’inverse en quatrième.

Deux craintes sont alors avancées par les enseignants. La responsabilité accrue des chefs d’établissement et le développement d’un collège à plusieurs vitesses qui accentuerait les inégalités déjà présentes aujourd’hui.

L’évolution des langues anciennes

L’enseignement des langues occupe une place centrale de cette réforme du collège. Les langues anciennes ont été les premières à créer la polémique. Le latin et le grec ne seront plus une option. Une perspective qui fait craindre leur disparition à des associations d’enseignants. Elles seront enseignées via un Enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) Langues et cultures de l’Antiquité et un « enseignement  de complément ».

La fin des classes bilangues

À l’inverse, l’apprentissage de la deuxième langue vivante, actuellement démarré en quatrième, sera avancé à la cinquième alors que la première langue vivante sera généralisée dès le CP. Une mesure qui pousserait les classes européennes vers la sortie. Les sections européennes du collège et les classes bilangues (deux langues vivantes dès la 6e, actuellement 15,9% des élèves) disparaîtront, sauf pour les  écoliers qui auraient démarré une langue autre que l’anglais, qui pourront la conserver en sixième tout en commençant l’anglais. La fin des classes bilangues  hérisse les professeurs d’allemand et inquiète outre-Rhin.

Faire du collège un lieu d’épanouissement

Les collégiens auront une pause d’au moins 1H30 à la mi-journée, une vieille revendication des parents. En sixième, pas plus de six heures de classe  par jour. Des « moments forts » seront « systématisés »: journée de la laïcité, commémorations, remise de diplômes, spectacle de fin d’année… Les conseils de vie collégienne seront généralisés. Pour les parents, un « livret scolaire unique numérique » sera créé.

4.000 postes créés

Parmi les 54.000 créations de postes promises par François Hollande sur l’ensemble du quinquennat, cette réforme mobilisera 4.000 postes, soit 2.500 à la rentrée 2016 et 1.500 à la rentrée 2017.

La réforme du collège s’appliquera en même temps que le nouveau socle commun, qui définit ce que tout élève doit avoir acquis à la fin de la scolarité obligatoire, et les nouveaux programmes scolaires du CP à la troisième, dont la première mouture est soumise à la consultation des enseignants jusqu’au 12 juin avant d’être amendée. La ministre de l’Éducation a notamment demandé que ces programmes, élaborés par le Conseil supérieur des programmes (CSP), soient lisibles par les parents alors qu’ils ont été largement critiqués pour leur jargon.

RTL

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