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Libération de détenus palestiniens: des familles de victimes israélienne crient leur douleur, par Michael BLUM

JERUSALEM, 29 déc 2013 (AFP) – Installée depuis quelques jours dans une
tente rudimentaire devant la résidence du Premier ministre israélien à
Jérusalem, Ortal Tamam, dont l’oncle a été kidnappé et assassiné par des
Palestiniens, s’insurge contre la libération imminente des meurtriers.
   « J’ai le sentiment que mon oncle est tué une seconde fois et cette fois par
mon gouvernement », explique la jeune femme de 25ans, venue pour « protester
contre la libération de terroristes palestiniens ».
   Son oncle, Moshé Tamam, un soldat de 19 ans qu’elle n’a pas connu, a été
enlevé, torturé puis tué par des Palestiniens en 1984, alors qu’il rentrait
chez lui pendant une permission.
   « Ma famille est brisée depuis la mort de Moshé mais son assassin va sortir
de prison, toucher de l’argent de l’Autorité palestinienne et va être fêté
comme un héros », s’indigne Ortal.
   Juste avant la reprise des pourparlers de paix israélo-palestiniens le 30
juillet sous l’égide des Etats-Unis, M. Netanyahu a accepté la libération de
104 prisonniers palestiniens de longue durée, en plusieurs fois, en fonction
des progrès des négociations.
   Les deux premières phases de libérations ont eu lieu les 13 août et 30
octobre. La troisième, et avant-dernière, est prévue lundi soir.
   La grande majorité des Palestiniens, et des futurs libérables, ont
participé avant les accords d’Oslo en 1993 à des attaques meurtrières contre
des civils israéliens et ont été condamnés à une, ou plusieurs, peines de
prison à vie.
   Exposant des photos des victimes d’attentats commis par des Palestiniens
qui seront élargis lundi, Ortal Tamam se veut la porte-parole de « nombreux
Israéliens qui rejettent ces libérations immorales ».
   « Même si cette fois nous n’arriverons pas à empêcher ces libérations, nous
voulons pousser un cri pour éviter que ça se reproduise », plaide-t-elle.
   Elle n’est pas la seule à s’être déplacée en cette froide journée d’hiver
pour manifester.
   – « Exprimer ma douleur » –
   Pour Yitzhak Maoz, un retraité de 66 ans, c’est « comme si on remuait une
fois encore le couteau dans la plaie ».
   Sa fille Tehila, 18 ans, a été tuée en août 2001 dans un attentat suicide
contre une pizzeria de Jérusalem qui a fait 15 morts.
   « Je suis venu exprimer ma douleur qui se renforce quand j’entends que des
terroristes sont libérés », témoigne-t-il.
   M. Maoz confie ne s’être « jamais remis » de la mort de sa fille.
   Les responsables de l’attentat contre la pizzeria Sbarro ont été libérés en
2011 dans le cadre de l’échange d’un millier de prisonniers palestiniens
contre le soldat israélien Gilad Shalit, détenu plus de cinq ans par le
mouvement islamiste Hamas à Gaza.
   « Quand on a libéré les assassins de ma fille, il y avait une raison: sauver
Gilad Shalit. Mais ces nouvelles libérations nous apportent quoi? Tant que
l’incitation à la haine et à la violence (des Palestiniens) se poursuit, je ne
comprends pas la raison de libérer des terroristes », s’emporte-t-il.
   Plusieurs voix se sont élevées au sein du gouvernement Netanyahu pour
réclamer l’annulation du processus de libération de prisonniers palestiniens.
   Le vice-ministre de la Défense Danny Danon, un faucon, a affirmé qu’il
allait demander au Premier ministre d’examiner « la possibilité d’instituer la
peine de mort pour les terroristes au lieu de faire des listes de ceux qui
peuvent être libérés ».
   Affichant des panneaux sur lesquels on peut lire « Non à la libération de
terroristes », des dizaines de manifestants se retrouvent depuis mercredi
devant la résidence officielle de M. Netanyahu.
   « Nous avons demandé à rencontrer M. Netanyahu mais nous n’avons même pas
obtenu de réponse », déplore Ortal Tamam.
   Elle rappelle que ce dernier avait déclaré à la Knesset (Parlement) en
2008, alors qu’il était leader de l’opposition, que « libérer des assassins
sans rien obtenir en échange est une ligne rouge qu’il nous est interdit de
franchir ».
   « Qu’est ce qui a changé depuis? » s’interroge-t-elle.
   mib/dms/agr/hj

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